Ce qui surprend, à la vision de ce second volet des aventures de Ant-man, ce sont ses enjeux d’une relative humilité, détachés de la gigantomachie galactique à laquelle commence à ressembler l’univers des Avengers, puisqu’il s’agit ici d’une mission de sauvetage, afin de retrouver la mère de la Guêpe (et ancienne détentrice du costume), disparue depuis 30 ans dans la dimension sub-atomique, de flirter un peu avec la fille et de détourner les mouvements d’humeur du père, Hank Pym. Les méchants, pour autant qu’il s’agisse vraiment de “méchants�, sont assez secondaires dans cette histoire, et Ant-man lui-même semble en retrait : en tout cas, il n’occupe pas une place beaucoup plus importante que sa co-équipière - ce qui est normal - mais son mentor, ses ennemis et même le sidekick comique avec qui il a fondé sa boîte de sécurité ont presque autant de présence à l’écran que lui, comme si on était dans un mini-Avengers à dimension humaine. L’exemple est toutefois mal choisi : induit en erreur par l’étiquette Marvel, on a l’impression qu’on va assister à un “Film de Super-Héros� : même lorsqu’ils optent ouvertement pour l’humour, à l’instar du dernier “Thor�, les films de Super-Héros possèdent en commun un certain sens de la démesure et des personnages qui gardent le contrôle de la situation ou finissent par le reprendre. Rien de cela ici avec un film qui repose principalement sur les mécanismes de la comédie d’action, tendance Heist-movie (ou “Gendarmes & voleurs de luxe�), où ce sont autant les erreurs et les maladresses des personnages que leurs compétences qui rythment des cascades et courses-poursuites frénétiques qui ne s’interrompent que pour laisser les acteurs déployer, avec plus ou moins de bonheur, leur art de la vanne. Sans surprises, ce sont les changements de taille continuels des protagonistes ou des objets et les pérégrinations dans l’infiniment petit qui constituent les principaux marqueurs visuels de ‘Ant-man et la Guêpe’, évolution logique et adaptée aux possibilités du 21ème siècle du plaisir qu’on prenait à suivre, enfant, la série des “Chérie, j’ai rétréci/agrandi…� ou encore “L’aventure intérieure�. Sans surprises également, ces artifices marquent moins l’esprit que lorsqu’on les avait découvert voici trois ans. Divertissatn, ‘Ant-man 2’ séduit autant par son ton atypique au sein de l’univers cinématographique Marvel qu’il déçoit par le peu d’éléments neufs qu’il apporte à son prédécesseur, sa raison d’être semblant parfois se borner à faire avancer le scénario jusqu’à la scène post-crédit qui raccroche les wagons à ‘Infinity war’. Malgré une bonne tenue générale, il se pourrait donc bien que cette franchise soit déjà arrivée au bout de ses possibilités