Ant-Man est toujours dans la peau de l’acteur Paul Rudd, avec son air incomparablement doux et drôle. Ça donne l’atmosphère douce et drôle du film. C’est grâce aussi aux autres personnages. Les acteurs du film sont en effet tous bons dans cet exercice. Qu’il s’agisse de son associé mexicain (le causeur Michael Peña), des forces de l’ordre et du ratage (l’excellent Randall Park), du trafiquant de technologies (Walton Goggins et ses dents), ou de celui par qui tout arrive, l’itération originale de Ant-Man dans le passé (Michael Douglas). Tous d’ailleurs sont des antagonistes (mais pas de vrai méchant), ça crée les grincements de dents, ça amène les scènes décalées. Sauf le propriétaire d’une voiture qui se fait rétrécir, qui est juste là par hasard (mais c’est Stan Lee en caméo, 96 ans –le créateur de la multitude de super-héros Marvel…). Ça parle donc beaucoup. Jamais rien de très important, mais le film avance quand même, vif, gentil et comique. Entre deux exposés de physique quantique, on parle tricot, soirée entre potes, recette de la génoise iroquoise. C’est étrange que, sur le chemin du vide quantique, on rencontre des tardigrades, mais comme à ce jour, ils sont les seuls animaux capables de survivre dans le vide spatial (sérieux), on gobe. On gobe tout dans ce film. On a compris que l’intérêt n’est pas dans le scénario. On avait découvert Ant-Man en 2015, le dernier film de la phase II de l'univers Marvel. On avait vu ensuite le camp qu’il avait choisi dans Captain America Civil War (2016), le premier film de la phase III. Là, on est toujours dans la phase III, mais c’est comme une pause. Ce film est une douceur et une rigolade par rapport aux films précédents de l’univers Marvel (et sans doute par rapport aux futurs). C’est le petit verre d’eau de vie avec son sorbet au milieu d’un gros repas –comment on appelle ça déjà ?! La fin du repas Marvel (du moins sa phase III) est pour 2019 –ne pas louper les scènes post-génériques du film pour en savoir plus. La Guêpe mérite sa place dans le titre, puisqu’il y en a deux : l’itération-fille (Evangeline Lilly) qui secoue Ant-Man en train de devenir papa-poule, et l’itération-mère (Michelle Pfeiffer) qu’il faut extirper du vide –quantique bien sûr, où elle erre depuis des lustres.