Jules Verne, Méliès, Jean-Pierre Jeunet ont produit certaines des oeuvres les plus marquantes de la science-fiction mondiale. Cyrano de Bergerac est universellement reconnu comme l'un des inventeurs du genre. Pourtant, la simple juxtaposition de science fiction et Cinéma français prête à sourire.
Il est bien naturel quand on prépare un film de vouloir s’assurer de sa future notoriété, les stars ont notamment cette fonction, elles sont une balise pour le spectateur, un réflexe aussi vieux que l’histoire du Cinéma. Pourtant, Le Grand Tout est un film qui invite au dépaysement et à la perte de repères. Il a semblé nécessaire de proposer d’autres visages, des énergies inconnues, pour accompagner ce périple d’un nouveau genre.
Le Grand Tout est un film de “Hard Sci-Fi”... jusqu'à un certain point. Si la plupart des concepts scientifiques évoqués dans le film sont avérés, certains sont inventés. Plusieurs de ces inventions se sont révélées être réalité depuis l'écriture du film.
La dilatation temporelle se retrouve dans des mythologies du monde entier depuis au moins le 10eme siècle. L'histoire la plus connue est celle du pêcheur japonais Urashima Tarō. Parti 3 jours dans le palais de l'empereur et de sa charmante fille, il retourne dans son village pour découvrir que 300 ans s'y sont écoulés. Il existe des variations de ce compte en Chine, en Irlande et aux Etats-Unis. Au japon, la dilatation temporelle de la relativité s'appelle, encore aujourd'hui, l'effet Urashima.
L'aérodynamisme est une préoccupation essentielle dans la fabrication d'un véhicule volant dans l'air. Le profil effilée, la forme des ailes, la modélisation des turbulences et de l'écoulement des fluides le long du fuselage... Mais le vaisseau du Grand Tout est construit en orbite et n'a aucune vocation à l'exploration planétaire, il ne vole pas dans l'air, il vole dans le vide. Dans le vide, pas de résistance, donc pas d'aérodynamisme, le design n'a alors plus qu'une contrainte: aller le plus vite possible.
Bien que les frères Bazz, Nicolas et Yann, cumulent 6 postes majeurs au générique, ça ne suffit pas pour faire un film, surtout ce film-là. Il faut en plus une petite centaine de collaborateurs inventifs, perfectionnistes, inépuisables, inconscients, habités et généreux. De préférence qui possèdent leur propre matériel. Pour les trouver, les producteurs ont puisé dans le cinéma, la télévision ou carrément l'industrie, sans autre a priori que la compétence et l'envie. L'envie de faire et voir un film différent.
Avant de commencer à tourner, Nicolas Bazz et Yann Bazz se sont fait une promesse : "Pas plus de 100 plans à effets visuels." Après une journée de tournage à éviter les fonds verts autant que possible, il réalise le risque de faire un film claustrophobe, ce qui n'est pas du tout l'intention. Les frères se font une nouvelle promesse : il y aura aussi peu de plan à effets visuel que possible... Mais pas un de moins.
750 plans à effets, c'est plus que Star Wars (380 plans) mais moins qu'Avatar (2500).
Le Grand Rien une zone vide de l'univers, l'invention la plus audacieuse, a été confirmée en 2013.
L'alignement des Trou Noirs de type "Quasar" dans l'univers, un des éléments les plus fantaisistes du scénario, a été découvert à la surprise des astrophysiciens en 2014.
L'arbre à tout utilisé par la biologiste Lucie pour nourrir l'équipe, produit des pommes, des oranges, du raisin... La bio-ingénierie, a créé en 2014 un arbre qui produit 40 fruits différents.
Des planètes vivables? "Il en existe certainement des milliards... même pour certaines, plus satisfaisantes que la terre.", dit Ariane, dans Le Grand Tout. Une opinion très originale... jusqu'en Février 2015 et la couverture de “Pour La Science” sur les planètes "superhabitables".