En face de "Gaz De France", il est impossible de se dire qu'on regarde un film "comme les autres". L'esthétique est si atypique, si reconnaissable que l'atmosphère porte un parfum que l'on adore ou déteste.
Quand un président fait de l'improvisation et se vautre, il appartient à eux de décider comment rattraper sa bourde et éviter l'embrasement national face à un président élu "pour rire". Jusqu'ici, le plan est cohérent. Puis s'enchaînent, toujours aussi logiquement, les idées machiavéliques des uns et des autres pour tenter de déstabiliser me pouvoir en place. L'humour absurde ponctue chaque phrase et donne des idées délirantes à des personnages qui se prennent tous au sérieux.
Cette histoire en sous-sol évite le huis clos et épate par la qualité de son montage, de ses lumières et de sa musique. Le jeu des acteur y est un peu plus mitigé. Phillipe Katerine incarne parfaitement cet homme mélancolique qui, au fond, ne cherche qu'à plaire en chantant, un grand enfant dans un costume de président. Quant aux autres, ils restent dans le ton grave de ceux qui savent qu'ils jouent dans un chef d'œuvre. L'échange entre les deux peut parfois paraître assez discordant et donner un écart de ton au film.
L'enchaînement déconcerte souvent mais ces deux atmosphères parallèles sont appuyées par le jeu toujours juste des acteurs.
L'humour est ciselé, absurde, mais au message fort, à la critique acerbe. On y parle de la dualité entre le showmanship et la politique (allusion à "Coluche président" ?), mais aussi des ficelles et des secrets du pouvoir en place (si les protagonistes se réunissent dans les archives, entourés de ces bustes en plâtre de Marianne, aux côtés de ces portraits d'anciens présidents, ils côtoient l'histoire politique française !).
Le résultat est un film hilarant, et surprenant de beauté, tant les jeux de lumières et de montage sont audacieux, et par ailleurs, tiennent tout à fait leur promesse.