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Olivier Barlet
292 abonnés
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2,5
Publiée le 13 novembre 2014
Finalement pris dans un drame suivant les codes du polar, Chérif est victime d'un engrenage où chacun tient son rôle mais où les places sont immuables, si bien que l'enjeu d'une évolution, et partant d'une déconstruction de l'image de la banlieue et de ses ressortissants, ne pèse que sur les épaules de son personnage. Et que certainement sensible à la dimension humaine de Chérif, le spectateur risque d'en faire une exception dans un océan de préjugés.
Je ne sais pas comment les critiques si positives ont trouvé ce film "bien"?. Le film est pauvre, très ennuyeux, avec des passages obligés dans les scènes stéréotypes de la banlieue avec rap et petits caïds avec âge ado, assez insupportables à les regarder, même à les subir, car le réalisateur commet l'énorme erreur d'insister, alors qu'il fallait le faire sur le personnage principal, qui cherche à s'en sortir. Je suis parti avant la fin tellement j'ai été déçu par ce film, une mise en scène très en deçà "d'Hippocrate", autre film tourné comme une série mais au moins il y avait du rythme et Reda Kateb était très bon, là, j'ai franchement l'impression qu'il a accepté le rôle pour raison alimentaire, car ce film est très en deçà de ce qu'on peut espérer.
Juste un instant de vie sans début ni fin. Un film qui dresse le portrait réaliste, mais avec des clichés, d'un "jeune" de banlieue très bien interprété par Reda Kateb qui porte le film à lui tout seul. "Qui Vive" est un film plein de promesses, on voit bien où veut en venir la réalisatrice, seulement, on ne peut pas dire qu'elle puisse s'appuyer un scénario très développé. Il y a beaucoup de manques : une histoire qui manque d'émotion et d'enjeux, des personnages peu développés surtout les secondaires et une histoire d'amour qui ne sert pas à grand chose et sert à combler le vide. Au final, ça se laisse regarder, mais je suis resté sur ma faim.
Soit une banlieue standard, c'est-à-dire diverse et lugubre. Avec une jeunesse très souvent désoeuvrée,et avide d'employer son agressivité à l'industrie de quelque méfait. Un qui veut s'en sortir, dans la douleur (il passe pour la 4e fois... le concours d'entrée pour devenir infirmier, "Chérif" - Reda Kateb, un degré en-dessous d'"Hippocrate", où il était FFI...). Croisant un pote d'enfance de passage, délinquant professionnel version trafics en tout genre, il accepte (pour être tranquille..) de le tuyauter pour une "interception" de camion de livraison d'ordinateurs - il est vigile pour assurer la matérielle. Un pauvre chien et une graine de délinquant sur le carreau. C'est lent (heureusement, cela ne dure que 80 minutes), c'est filmé sans goût (voire sans envie), ce n'est ni une fiction (en dépit du bonus "amourette" - Exarchopoulos à la manoeuvre), ni un docufiction. C'est nul. Sans appel, sans remède - encore un "film" (français..) dont on se demande comment il a pu trouver un budget !
Si l'on ne doute pas de la sincérité de Marianne Tardieu de donner une représentation fidèle de la banlieue rennaise, son film, qui est un premier long-métrage, est largement inabouti. Sans doute faute de moyens mais cela n'explique pas la faiblesse de la mise en scène et un montage composé de scènes qui s'enchaînent sans épaisseur, avec parfois des ellipses assez peu heureuses. Reda Kateb livre une prestation nuancée néanmoins moins probante que celles de Loin des hommes ou Hippocrate. Le film est centré sur son seul personnage de vigile (faute de mieux), réduisant les autres rôles à des esquisses. Ce personnage rappelle d'ailleurs celui de Gourmet dans Jamais de la vie, avec quelques années en moins et des illusions en plus. Mais le film de Jolivet est d'une toute autre intensité. Enfin, quant à l'aspect policier de Qui vive, il est anecdotique et assez peu cohérent. Pas assez travaillé sur le plan scénaristique et réalisé de façon passe-partout, le film ne se retient que pour son honnêteté et son humilité. Ce qui est bien trop peu.
On va suivre Chérif, contraint d'(de mal) assumer son job alimentaire de vigile alors qu'il est issu de la cité et accroché à son rêve de réussir le concours d'infirmier (après 3 précédents échecs). Le film est construit en saynètes (les copains de la cité, la vie chez ses parents, le rayon de soleil qu'est Jenny, et ..). Et pouf ! Chérif va s'écarter de sa ligne de vie voulue pourtant "clean" - ce qui semble être une gageure dans la cité vu le regard que le réalisateur porte sur celle-ci ! - dans des conditions assez peu crédibles : contre une bonne info donnée à un (petit) caïd, dont il ne voudra pas tirer bénéfice pour lui-même, ce dernier est sensé lui garantir de ne plus avoir d'embrouille sur son lieu de travail avec 2 jeunes branleurs (16 à 17 ans à tout casser les mômes !). Bien évidemment, ça tournera mal. La police entrera en jeu. Mais on pourra ici s'en étonner quand même, l'enquête policière arrivera à buter sur l'évidence. La fin du film arrive sans crier gare, brutalement. J'ai ressenti comme un sentiment de malaise. Décevant. En outre, n'ai pas été forcément convaincu par la palette du jeu de Reda (que j'apprécie pourtant).
Il est des films admirablement construits entre ce qui apparaît à l’écran et ce qui est suggéré en filigrane. Parfois les deux approches sont tellement indissociables qu’elles se fondent parfaitement l’une dans l’autre, donnant une trame complexe et captivante. « Qui vive » repose sur ce principe. De prime abord, il s’agit d’un sordide fait divers. Chérif, trentenaire en opleine réinsertion sociales, se voit contraint de participer indirectement à un braque qui tournera mal. Marianne Tardieu, dont c’est le premier film, impose à sont histoire un certaine distance, sans manichéisme, elle filme la montée en puissance du drame. Elle prend soin de décrire méticuleusement l’environnement de la banlieue avec ses codes et ses coutumes, au plus proche d’une vérité dépouillée de toute ambigüité ou parti pris. Elle réussit là où beaucoup ont échoué. Plus fort encore, est son approche du personnage de Chérif, torturé par la culpabilité. Il se sent coupable d’être à l’origine du drame, plus largement encore coupable d’être issu de ce milieu. C’est en ce sens que Chérif est un personnage très complexe. Sa quête de bien être et d’un avenir meilleur le poussera à un isolement qui ne fera que croître inexorablement autant qu’il le fait souffrir. Il relève des grandes figures de la tragédie classique avec ses contrastes, ses remises en question et ses contradictions. Incarné puissamment par un Reda Kateb, la grande révélation des ces deux dernières années et dont on ne peut s’empêcher de s’enthousiasmer à chaque performance. Il était profondément attendrissant dans « Gare du Nord », éblouissant de maîtrise dans « Hippocrate ». Shérif, et le reste du film d’ailleurs, n’existent que sur sa seule présence charismatique et son jeu parfait en tous points. L’une de très grandes performances d’acteur de cette année 2014 !
Pour un premier film, bravo !! Film intelligent qui évite les éternels clichés sur les banlieues. L'histoire de Cherif nous émeut sans jamais rentrer dans le pathos et les bons sentiments. Film sociologique sur le déterminisme social, qui amène les individus à des contradictions inévitables. Reda Kateb est remarquable ainsi qu' Adèle Exarchopoulos plus discrète que dans la Vie d'Adèle. Ce film est malheureusement mal distribué, dépêchez vous d'aller le voir !!
Alors là ! je ne comprends pas. Très admirative du parcours de Reda Khateb (Hippocrate, génial) j'ai d'abord été motivée par sa présence, pour me rendre en salle. Pas de vedette (sauf Adèle Exarchopoulos starisée depuis sa palme...mais toute en simplicité), des acteurs tout simplement, l'accompagnent. Bonne initiative de la réalisatrice. Mais après ... Ennui total. L'histoire manque de profondeur. On suit le périple d'un jeune homme (plus tout à fait jeune) vivant chez ses parents, galérant un peu mais s'accrochant à son rêve de devenir infirmier...ok. Il assure un salaire avec un boulot alimentaire : agent de sécurité dans un hypermarché. Ok. Quand on a grandi en banlieue (de Rennes apparemment) côtoyé la cité, les copains de cité, l'école de la cité mais qu'on a très envie de devenir infirmier, on fait ce que malheureusement la Société ne fait que proposer aux français immigrés : les sales boulots. J'ai aimé d'ailleurs ce point de vue de la réalisatrice, car c'est une réalité. Alors que le personnage semble assez dégourdi pour faire autre chose, le seul job possible reste agent de sécu. Passé cela, l'histoire est un peu tirée par les cheveux. La palme du "je ne sers à rien" restant quand même l'histoire "d'amour" entre le personnage joué par Reda Khateb et Adèle Exarchopoulos. Cette dernière qui nous refait (pas de sa faute) en bien d'ailleurs, le rôle de la seconde partie de la vie d'Adèle, est sous utilisée. Dommage ! Et alors la fin du film ...il y avait sans doute une conclusions demandant une réflexion aux spectateurs ...possible. Personnellement, cela ne m'a pas suffi, je suis restée sur ma faim ... Ce film aurait fait un très bon téléfilm, après lequel il aurait été intéressant d'inviter la réalisatrice afin qu'elle explique pourquoi ce film ? ce qu'elle a voulu nous raconter ? sa vision de la cité ? que tous les jeunes à part UNE exception, sont condamnés à y rester, à dealer, à trafiquer ? que leur vie ne change jamais et que celui qui a envie de s'en sortir est rattrapé fatalement par cette vie d'où il vient : la cité ? Il dit lui même qu'il ne veut plus faire de business ! et rien que la raison pour laquelle il accepte d'y revenir (juste une fois) n'est pas convaincante. Et la fin du film est complètement ratée. Bref ! je ne vois pas pourquoi un film au cinéma. Et même si Reda Khateb, que j'ai trouvé assez moyen finalement, car toujours un peu lent dans sa façon d'être et de s'exprimer ..., je ne le conseille pas.
Reda Ketab nous montre une fois de plus que jouer n'impose pas d'en faire des tonnes (attention je ne remets pas en cause le travail derrière) . Il nous entraine ainsi dans un univers réaliste, on vit les scènes avec lui car il semble naturel. Le film reste néanmoins un film de réflexion plus qu'un film de détente. PLV :
Son parcours de chef opératrice l’avait déjà mené à filmer les quartiers défavorisés, Marianne Tardieu a donc décidé, à l’occasion de son premier long-métrage de fiction, d’y implanter une chronique sociale dont le maitre-mot serait la justesse du propos. La première originalité est de ne pas avoir fait le choix, qui paraitrait évident à beaucoup, de prendre pour cadre la banlieue parisienne, mais une cité similaire quelque part en Bretagne, permettant ainsi d’étendre l’universalité de la situation. En donnant à Reda Kateb le rôle central, celui d’un trentenaire galérant pour financer ses études, la réalisatrice s’assure une interprétation irréprochable. Le recours à Adèle Exarchopoulos et Rashid Debbouze semblait également des choix de casting attrayants, mais l’un comme l’autre n’apparaissent que peu de temps à l’écran. Ainsi, si les personnages secondaires sont peu développés, l’écriture et l’incarnation du personnage principal sont parfaitement réfléchies pour donner corps à cette histoire d’ascenseur social en panne. L’intrigue en elle-même est cependant moins approfondie. A trop vouloir (sur la courte durée de 85 minutes) dépeindre les conflits relationnels de Chérif et l’enquête policière à laquelle il se retrouve lié, le scénario donne l’impression de vouloir palier au vide que représente sa routine désenchantée plutôt que de se concentrer davantage sur ses difficultés financières et existentielles et sur le sentiment de culpabilité qui va le ronger.
Le portrait social ambigu d'un vigile de supermarché, qui voudrait bien changer de "situation".....Même si le scénario n'est pas très puissant, le réalisme social des situations provoque un intérêt certain et sensible.....c'est humain, c'est vivant et plutôt subtil dans les détails ....On notera le bon jeu d'acteurs de Reda Kateb et Adèle Exarchopoulos (on la voit beaucoup moins) qui imposent leur sensibilité au film (surtout lui) et qui rendent plus que crédible l'histoire proposée au spectateur......C'est filmé dans un style réaliste, mais avec une certaine élégance de la caméra et des plans.......je regrette peut être le manque d'instants de méditation dont on devine seulement l'intention au travers d'un trajet en bus ou autre pose dans un bar ?......Pour finir le film reste dans sa simplicité sémantique et son propos un agréable moment de cinéma, plutôt attachant......Je conseille......
J'ai vu ce bon film avec du retard (deuxième semaine d'exploitation) car là où j'habite (à Lyon) il n'était pas joué très curieusement, mais il l'était à 20 km dans une petite ville, bizarre. Et miracle lors de cette deuxième semaine d'exploitation, il est enfin mis à l'affiche par un petit cinéma de quartier. Je suis contente de l'avoir vu car c'est très bien, l'acteur principal est excellent. C'est une histoire dramatique qui vaut le coup d'être vue. Ce qui est bien dommage c'est que le film est trop court (1 h 20), on voudrait vraiment que l'histoire dure plus longtemps et il y avait pourtant matière à rajouter un peu d'histoire car cela finit trop brusquement.
Il est dommage qu’une petite histoire – comprenons, une histoire inscrite dans la banalité du quotidien et mettant en scène monsieur et madame tout-le-monde – ne donne lieu qu’à un petit film, si petit que ses petites ambitions limitent l’ampleur dramatique qu’un tel récit aurait pu prendre. Car Qui Vive sait inscrire ses personnages dans une réalité sociale restituée avec justesse : suivre Chérif dans sa routine comprenant vie chez ses parents, emploi de vigile dans un magasin, concours d’infirmier et relation amoureuse naissante avec l’institutrice de l’école d’à côté passionne, mieux immerge le spectateur dans un microcosme qu’il ne connaît peut-être pas bien, celui des cités rennaises. Et l’originalité du traitement du néoréalisme social réside dans l’onirisme qui l’enveloppe, à la manière de ces nappes musicales signées Sayem qui scandent le film et permettent aux voyages en bus de décupler la puissance esthétique du mouvement. Cependant, une fois les enjeux posés et l’accident survenu, le long métrage se fige dans les procédures mises en scène et rebat, sans jamais les dépasser, les cartes de la tragédie sociale. Et ces figures que nous avons vu vivre, aimer et espérer se sclérosent, elles ne véhiculent ni l’émotion d’une crise intérieure ni l’absence d’émotions qui en serait l’expression privilégiée. En résulte une impression de sur-place qui enferme le film dans un cahier des charges malheureux, quoique pertinent. Manque un parti pris dramatique et esthétique, manque un risque qui, seul, aurait permis à Qui Vive de prendre de la hauteur afin de proposer une lecture plus intelligente de son sujet. Reste un film intrigant et campé à la perfection par son duo de tête, Reda Kateb et Adèle Exarchopoulos.
Un film un peu décevant...après Bande de Filles de Céline Sciamma, Qui Vive de Marianne Tardieu investit dans la banlieue, une banlieue relativement sage probablement rennaise, au travers du personnage de Chérif joué par Reda Kateb , dans le quotidien d'un agent de sécurité , emploi provisoire dans l'attente d'une réussite à son concours d'infirmier..C'est un film généreux, mais il manque du rythme..déjà en soi, Reda Kateb joue "introverti" un peu comme dans Hippocrate où il était excellent...les tensions de la banlieue se limitent aux harcèlements d'une petite bande d'adolescents désoeuvrés...pas bien méchant..On échappe aux clichés spectaculaires habituels, mais pour tomber dans une certaine tiédeur....En ce sens Bande de Filles était plus violent...les personnages secondaires gagneraient à être densifiés, notamment Debah joué par Rashid Debbouze...petit caïd de banlieue, roulant quand même dans un Q7 flambant neuf..quelle emprise a-t-il sur cette banlieue ? Adèle Exarchopoulos électrise de sa beauté naturelle....de trop rares apparitions. La fin brutale nous laisse sur notre faim " Quoi déjà fini !!!" le film est d'ailleurs relativement court, et le montage un peu brut...Est-ce pour nous laisser imaginer notre propre idée de l'avenir de Chérif ? Il manque beaucoup de choses pour un faire un film marquant...mais gardons lui l'excuse d'un premier film...