La Tour 2 Contrôle Infernale voit disparaître le réalisateur de l'original, Charles Nemes, au profit d'Eric Judor. Une situation amusante quand on se souvient de la deuxième saison de Platane, série conçue par Eric, dans laquelle son personnage se retrouvait à devoir tourner une suite à la Tour Montparnasse Infernale pour rembourser le FISC. Ayant apprécié les retrouvailles, le duo a décidé de les prolonger pour de vrai en donnant suite à leur comédie culte.
Si Serge Riaboukine, grand méchant de La Tour Montparnasse Infernale, est présent dans ce (nouveau) prequel, il ne tient néanmoins pas le premier plan. C'est Philippe Katerine qui incarne le grand manitou de la bande de méchants, intitulée Les Moustachious, et prenant en otage la tour de contrôle d'un aéroport. Selon Eric Judor, ces personnages seraient les ancêtres fictifs et comiques des Anonymous modernes. Autre retour, celui de Marina Foïs, qui incarnait l'assistante de De Fursac. A noter enfin que Charles Nemes, réalisateur du premier opus, a un rôle dans ce prequel.
La marotte parodiée par Eric Judor et Ramzy Bedia dans La Tour Montparnasse Infernale, c'était bien évidemment Piège de Cristal et sa tour Nakatomi Plaza prise en otage par le maléfique Hans Grüber. La suite perpétue cette référence en plongeant La Tour 2 Contrôle Infernale en plein aéroport, ce dernier étant investi par la bande des méchants répondant au surnom de Moustachious. Soit peu ou prou la situation que devaient affronter Bruce Willis et son marcel blanc dans 58 minutes pour vivre... le nom ridicule de ses adversaires en moins.
Avec plus de deux millions d'entrées sur le sol français en 2001, La Tour Montparnasse infernale a non seulement été une comédie très lucrative mais est par la suite devenu presque culte. Pour Eric, la raison de ce statut réside dans l'humour burlesque (qui n'est ancré dans aucune époque) et les références universelles du film.
Eric explique ce qui lui a donné envie, en compagnie de son acolyte de toujours Ramzy, de se lancer dans ce prequel de La Tour Montparnasse infernale :
"Ramzy et moi avons fait plein de choses ensemble et séparément – il a même réparé des bagnoles et j’ai fait de l’électricité ! On voulait vraiment se relancer dans un projet, ensemble, quelque chose de fort, et on s’est rendu compte que mine de rien, ce que réclamait le public, c’était cet humour- là, l’humour de débiles que l’on avait développé dans La Tour Montparnasse infernale, mais aussi dans nos spectacles. Les gens avaient envie de nous retrouver dans des personnages extrêmement régressifs. Avec la série Platane, je m’étais lancé dans un truc plus écrit, moins burlesque, moins absurde. De son côté, Ramzy avait fait des films d’auteurs. Mais finalement, s’aventurer dans ces univers plus réalistes n’a fait qu’amplifier l’envie de revenir au débile, de rejouer les tarés."
La Tour 2 Contrôle Infernale est en fait un prequel de La Tour Montparnasse infernale dans lequel Eric et Ramzy incarnent les pères des personnages qu'ils campaient dans le premier opus. Les deux hommes, passés de légendaires pilotes de l'armée française à meilleurs légumes à la suite d'un accident de centrifugeuse, sont désormais bagagistes à l'aéroport d'Orly Ouest. Eric précise :
"Ce sont des enfants. La période « pilotes de chasse » avec leur côté surhomme n’est que le prétexte à les retrouver sous une nouvelle forme. La finalité, c’est de retrouver les deux enfants. Et comme la plupart des enfants, ils sont dans l’instant, ils réagissent spontanément de la manière la plus naïve possible à la situation à laquelle ils sont confrontés."
Le tournage s'est effectué en Belgique parce que les aéroports de Paris n'ont pas autorisé l'équipe à faire le film chez eux de peur que l'histoire puisse nuire à l’image des bagagistes. Pour La Tour Montparnasse infernale, le tournage n'avait pas non plus pu se dérouler sur le vrai gratte-ciel du 14ème arrondissement de Paris.
Le personnage du Flamand campé par Grégoire Oestermann, dont on ne comprend pas un mot quand il parle, a été inspiré par des membres de l'équipe de Flamands ayant participé à certaines tâches techniques du tournage.
Ramzy se rappelle d'une galère de tournage qui s'est transformée en fou-rire général :
"Je me souviens d’un énorme fou rire à cinq heures du matin, avec les effets spéciaux mécaniques. Pour la scène où McCalloway s’enfuit sous les tirs des méchants, des vitres devaient exploser. Le technicien appuie, clic, et ça ne pète pas, il recommence, clic, et ça ne pète toujours pas. On tournait de nuit, on avait fini à quatre heures, et une heure après la fin théorique du tournage, il en était encore à galérer avec son matos… J’ai eu un fou rire, et ce type commençait à s’énerver pendant qu’on était tous en heures sup. Tout le plateau est parti en fou rire, et ça c’est fini avec des godasses balancées dans les vitres et effacées numériquement. Ça a très bien marché."