Mon Amie Victoria est adapté du livre "Victoria et les Staveney" écrit par Doris Lessing.
Une grande partie de la narration de Mon Amie Victoria est construite sur une voix off. Mais contrairement aux voix off habituelles, qui instaurent une distance entre le récit et le spectateur, celle-ci dévoile les sentiments profonds de Victoria et permet aux spectateurs de pénétrer totalement dans le récit.
Guslagie Malanda (Victoria), Maylina Diagne (Marie) et Nadia Moussa (Fanny) font leurs premiers pas au cinéma dans Mon Amie Victoria, sous la direction de Jean-Paul Civeyrac.
Jean-Paul Civeyrac, réalisateur de Mon Amie Victoria, a également signé le scénario du film. Le metteur en scène, qui ne lit que très peu de romans, a apprécié que celui-ci soit "susceptible d’offrir des structures et des personnages riches sur lesquels s’appuyer pour construire des récits cinématographiques."
Contrairement à son film précédent, Des filles en noir, qui était plus sombre, Jean-Paul Civeyrac a ici saisi l'occasion de faire un film "plus doux, plus délicat, avec un charme romanesque, et (dont le) sujet permettait de déployer une vue plus large sur la société, de créer des personnages de différentes classes sociales". C'est Philippe Martin, son producteur, qui lui a soufflé l'idée de lire le roman Victoria et les Staveney.
Lors de la réalisation de Mon Amie Victoria, Jean-Paul Civeyrac s'est inspiré des mélodrames hollywoodiens classiques ainsi que du réalisateur James Ivory.
La scène d'ouverture du film, mettant en scène deux enfants qui tournent autour d'un arbre, est en réalité une métaphore de la condition de la jeune Victoria. En effet, l'arbre au centre de l'image évoque cette idée de racine que Victoria possède et ne possède pas à la fois (ses racines africaines, françaises, son rejet par la société).
Tout le long du film, Jean-Paul Civeyrac a choisi de filmer les personnages en plans rapprochés (majoritairement). Contrairement à l'effet d'étouffement que cela provoque normalement, le réalisateur a voulu ici mettre en lumière un effet tout autre. Il déclare ainsi : "Ces gros plans essaient de faire apparaître un peu du mystère d’une vie intérieure, en laissant le regard du spectateur libre de circuler, en permettant à sa sensibilité d’entrer en relation avec celle des personnages — et aussi la mienne."