C’est le classique du genre qui a conquis des générations de cinéphiles. Pas grâce aux effets spéciaux qui ont logiquement pris un sérieux coup de vieux, et cela prouve que baser la qualité de son film seulement sur la mode et les effets derniers cri, ça condamne le film à se démoder encore plus vite, (ça c’est pour les fans d’Avatar). La qualité de ce film tient dans un scénario d’enfer, d’après H.G Wells cité astucieusement dans le film, et le parti-pris, culotté pour l’époque est d’avoir envoyé le gars dans le futur, sans aucune nostalgie inutile. Le gars s’intéresse à l’avenir de l’humanité, et il se rend compte que ça machine extraordinaire, qui n’intéresse d’ailleurs personne à son époque au XIXème, ne lui sert absolument à rien…N’importe quel autre blockbuster aurait envoyé le gars dans le passé le confronter à ce que tout le monde connaît déjà pour faire jouer le pittoresque. On l’aurait envoyé dans l’empire romain ou alors résoudre un crime passé, empêcher un meurtre, et bien là, non. Le futur tel que le dépeint le film est clairement une vision symbolique et presque clairvoyante. Et pour quelqu’un qui vit dans une société postindustrielle, c’est mieux, c’est carrément un conte d’anticipation. Un film de science-fiction qui parle façon aussi mélancolique de l’échec de la science, ça laisse rêveur, comme les décors, d’époque eux-aussi mais qui font fonctionner l’imagination par leur apparente simplicité. Dans le futur, ils sont tous de type blonds, aryens, de nature peace and love, et décérébrés, c’est presque drôle tellement c’est ironique et intelligent comme clin d’œil. Poser des questions philosophiques sans en avoir l’air, visuellement mélanger art pompier, des trucages enfantins, des décors old-style, ça donne pour résultat, un film qui a le charme des films d’antan, les films d’aventures comme on disait à l’époque. Agréable à suivre, et avec souci de crédibilité, quitte à en faire moins au niveau de l’action. Et ça marche ! Pour tous les jeunes de 7 à 77 ans. Classique du genre.