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Albert
9 abonnés
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0,5
Publiée le 8 avril 2024
minable : musique bruit de fond insupportable, quelques bonnes idées visuellement mais c'est très long, désagréable car après une dure journée on a tout sauf envie ou besoin de regarder un film comme ça, scénario présivible par moments et qu'est ce c'est pauvre et primaire niveau dialogues, un faux film d'auteur.
La vie en 1842 dans un village de campagne de l'Allemagne. Le film est très réaliste, tourné dans un noir et blanc numérique haute définition de toute beauté. On sent que le réalisateur a placé la barre très haut. L'histoire est celle d'un jeune homme qui manifeste un don pour la lecture et les langues. Il rêve de voyages (en amérique du sud en particulier) sa famille à l'exception de son frère est illettrée. Un film incroyable.
Film allemand tourné en noir et blanc et en numérique. On pense beaucoup au ruban blanc d'Haneke du coup il n'y a pas d'effet surprise dans le traitement filmique. C'est très bien foutu mais je me suis un peu ennuyé
Deux ans de la vie de paysans rhénans dans un village modeste ; nous sommes en 1842 chez les Simon. Jackob, le fils prodige mais négligé, est cultivé et symbolise l’héritage des Lumières. Amoureux de Jettchen, passionnés tous deux par les langues amérindiennes, ils se voient quitter ce pays de misère où famine, guerre, froid, épidémie tuent à tour de bras pour rejoindre le Brésil. Et çà tombe bien, l’empereur du Brésil, par besoin de bras, offrent terres et voyage aux paysans des régions pauvres de Prusse pour peupler ce pays neuf. Projet réaliste qui rappelle que l’Allemagne a aussi été une terre d’émigration. Mais, Gustav, le frère aîné, revient de la guerre et va remettre en question tous ces beaux projets. 4 heures de film, çà peut faire peur a priori surtout que la première est longuette. Reitz prend le temps de poser la question de la condition paysanne de l’époque ; Zola se reconnaitrait dans cette descrip-tion miséreuse et minutieuse de pans entiers de la société. La dureté de la vie de l’époque quasi documentaire est tout de même traversée par le souffle romanesque des trajets de vie de la famille Simon. Reitz réussi le tour de force d’allier lyrisme romantique et rigueur documentaire ; et pour le spectateur rien n’est plus fort que de voir la grande histoire se confondre avec la petite. Ce « Heimat » est déjà à ce titre une belle œuvre cinématographique. Une belle fresque comme l’était récemment « Les mystères de Lisbonne ». Comme dans ce dernier où la réalisation était virtuose ; Reitz soigne sa mise à scène dans une volonté clairement affichée de faire Art. La caméra capture les lieux d’action et tournoie sans cesse autour des personnages ; le spectateur est chez les Simon. La photographie offre un noir et blanc exceptionnel. Après je n’ai pas compris l’apport des touches de couleur, esthétiquement magnifiques, mais insérée de manière un peu aléatoire semble-t-il. Reitz se laisse aller aussi, mais à de brefs reprises, à surligner certains éléments. Cependant, c’est un grand film de l’année 2013 car tout y est sens de l’esthétisme et le scénario extrêmement romanesque.
Petite partie d'un projet hors-norme débuté par Edgar Reitz au milieu des années 80, comportant plusieurs mini-série sur un village allemand fictif, Heimat raconte les conditions de vie très rudes dans un hameau agricole du sud-ouest de l'Allemagne au XIXème siècle. Magnifiquement mis en scène, avec un noir et blanc sublime teinté de quelques couleurs, cette première partie se concentre sur la personnalité iconoclaste du fils d'une des familles du village, surdoué qui se passionne pour les civilisations indiennes d'Amérique.
Un film superbe d'une rare poésie. Les images noir et blanc laissent de temps à autre apparaître une touche de couleur. Procédé déjà vu chez d'autres cinéastes mais utilisé ici avec une rare justesse. La reconstitution de toute cette époque en Allemagne (mal connu des français ou francophones) est criante de vérité, l'âme allemande est quelque chose de tangible pour le spectateur. Quant aux acteurs, leur interprétation est digne de celles grands noms du cinéma mondial -notamment le comédien qui interprète Jakob troublant de vérité.
Pur chef d’œuvre que ce prequel de la série Heimat datant des années 80. Nul besoin d’avoir visionné les cinquante heures du programme télévisé pour profiter pleinement de ce diptyque ambitieux où se déploie une mise en scène inspirée. La première chose qui marque est la beauté stupéfiante des images en noir et blanc qui subliment le moindre plan. Mais Heimat ne se contente pas d’un brio formel porté en étendard car le scénario nous plonge en plein cœur d’un 19ème siècle romanesque où souffle le vent d’auteurs comme Thomas Hardy. Le destin du personnage principal, de sa jeunesse rêveuse jusqu’aux inévitables déceptions de la vie, est à la fois passionnant et empreint d’une poésie qui happe tout d’abord, puis fascine avant de bouleverser sans jamais tomber dans le piège du mélo. Les quatre heures passent finalement très vite et imposent définitivement un auteur majeur que tout cinéphile se doit de connaître.
C'est "arty" - noir et blanc étudié, avec quelques rares touches de couleur, également étudiées (et même "signifiantes"). Cela suffit-il à en faire un chef d'oeuvre - ou au moins un bon film ? Cette chronique allemande sur la patrie de naissance, celle que l'on ne choisit pas pour soi (par définition !), située et datée avec précision (sous férule prussienne, des années après l'annexion française sous Napoléon 1er, dont beaucoup se souviennent - on est alors en 1842) se présente sous les auspices "d'un rêve", celui de Jakob, le plus jeune d'une fratrie de trois, Lena, Gustav et lui, issus d'une modeste et laborieuse famille de paysans et d'artisans. Il se distingue d'emblée, déjà parce que loin d'être analphabète comme quasiment toute sa communauté, il est un lecteur assidu (et incroyablement doué pour les langues, y compris les plus obscures et exotiques, découvertes dans les récits de voyages qui nourrissent son imaginaire). Il n'aspire qu'à émigrer - pour lui, ce serait le Brésil, son Eldorado... C'est d'un ennui pesant, hélas.... Raide et amidonné. On a l'impression de regarder des "tableaux vivants" de quelque musée de figures de cire naturalistes et esthétisantes... La toute fin gagne cependant en rythme, corps et vivacité, sur fond conjugué de fête locale et de révolte contre l'ordre établi. Espérons que la 2e partie saura garder, et confirmer, cette impulsion - ? De préférence aussi sans cette musique qui horripile (au sens propre également - donne une chair de poule convenant plutôt pour un film d'horreur !).
Pour appréhender cette période de l'Allemagne (1842-1844), Edgar Reitz a choisi de se concentrer sur la famille Simon et plus particulièrement sur le fils, Jakob. Rêvant d'Amérique du Sud et de dialectes exotiques quand ses parents travaillent durement à la campagne, Jakob va dicter la mise en scène de Reitz et se retrouver au centre du rapport complexe réalité-imagination. Une caméra sans cesse mouvante (qui peut parfois faire penser à Malick), un noir et blanc lumineux ou encore une utilisation rare mais percutante de la couleur, tous ces éléments sont tournés vers l'espoir, un lieu vers lequel on peut s'échapper, une possibilité de quitter un environnement qui ne procure aucun avenir, en tout cas qui empêche toute forme de créativité matérialisée. Oui mais voilà, il y a un paradoxe. Car si Jakob peut rêver, c'est uniquement parce qu'il vit dans une réalité difficile. On se rend compte alors que le film est philosophiquement passionnant. Une fois le rêve concrétisé, la possibilité de "s'échapper" ne serait plus possible. Alors, que deviendrait notre lunatique et attachant personnage principal ? Malgré quelques petites longueurs, cette "Chronique d'un rêve" est captivante et attise ma curiosité en vue de "L'Exode".
En regardant ce quatrième volet de l'oeuvre de toute une vie d'Edgar Reitz, je n'étais pas en terrain inconnu car j'avais précédemment dévoré les trois précédents volets, soit près de cinquante heures de film, racontant sous un angle intimiste 81 ans d'Histoire de l'Allemagne, qui passent une traînée de poudre. Rien que d'entendre les premières notes de la BO de Nikos Mamangakis suffisent à me donner un frisson de satisfaction intense (dommage qu'on ne l'entend pas ici d'ailleurs !!!). Là, peut-être parce que la période historique évoquée, qui fait un sacré bond en arrière puisque l'histoire se déroule entre 1842 et 1844, me paraît moins bouleversée, moins intense, moins passionnante aussi, même si d'après ce que raconte le film assez agitée, que celles abordées dans les trois premiers "Heimat", et aussi parce que la première partie est un peu confuse dans la présentation des personnages, peut-être parce que le scénario n'a "que" trois heures et quarante-cinq minutes en tout pour le faire, j'ai moins adhéré. Mais l'interprétation composée d'acteurs inconnus, si on excepte Marita Breuer, qui jouait déjà l'"âme" du premier volet, une des descendantes du personnage qu'elle incarne ici, et le réalisateur Werner Herzog qui fait une petite apparition, est excellente, les personnages sont attachants surtout le protagoniste Jakob, la photographie en noir et blanc avec quelques belles touches de couleur est superbe, la cadre est hyper-soigneusement reconstitué. Et on a le droit à quelques scènes magnifiques à l'instar de la lecture de la lettre, très émouvante, à la fin. Ses qualités suffisent, peut-être pas à me conquérir surtout par rapport au premier et au second Heimat que j'ai adorés (j'ai bien aimé le troisième aussi mais un chouïa moins !!!), à ne pas m'avoir fait regretter un retour en arrière à Schabbach et à connaître d'autres membres de la famille Simon.
Ce premier volet d'un diptyque part d'une idée intéressante, celle de dresser le portrait d'une région allemande et plus précisément d'une famille au milieu du XIXème siècle. Le fils cadet, héros du film, rêve d'émigrer en Amérique du Sud pour échapper à la misère locale. L'intelligence du réalisateur, Edgar Reitz, est de ne pas dévoiler à l'écran la réalité de cette terre tant espérée. Le personnage principal peut donc fantasmer à loisir sur ce continent, en apprendre tous les dialectes, etc. Voilà qui est intéressant, sauf que les personnages qui entourent notre héros le sont nettement moins. Ils sont schématiques et globalement à l'image du scénario: pas assez consistants pour passionner 105 minutes durant. Le film souffre donc de grosses baisses de régime et manque de vitalité. Même sa beauté plastique évidente ne parvient pas à transcender un ensemble poussif, mais les dernières scènes, plus intenses, incitent tout de même à voir la seconde partie.
On pourrait traduire le titre par » Patrie un et deux » ou » Bonheur un et deux » ou encore » Paradis un et deux » si on veut être cartésien et si on veut ressentir la notion, on peut parler d’endroit ou on se sent bien, de son pays romantique. Edgar Reitz prolonge ou plutôt prologue son œuvre , de ses feuilletons qui ont eu un franc succès outre-Rhin il trouve une origine avec ses deux longs métrages qui s’associent à merveille. Il parvient même à restaurer un peu de valeur à ces mots usés , et à nous indiquer que le peuple allemand était lui aussi demandeur d’asile il fût un temps.
« Patrie un et deux » aurait pu sembler repoussant tant le programme proposé indiquait un esprit partisan. Il n’en est rien, bien au contraire, on se sent vite concerné par un héritage culturel qui n’est pourtant pas le nôtre. Presque quatre heures en noir et blanc, sous-titré de plus engageait autant qu’à essayer de franchir un mur tombé depuis. Voilà ce que pensent tout haut de nombreuses personnes proclamées cinéphiles: elles veulent un plaisir court – la relation sexuelle moyenne dure… -et formaté – une chanson a un format radio de… Si ça vous ennuie de passer du temps au cinéma, n’y allez pas...
Loin d'être ennuyeuses ces 4h de film sont prenantes et le noir et blanc ajoutent la dimension d'un temps d'avant, d'un temps qu'il faut oublié par la misère qu'il offrait aux habitants. Les petites touches de couleurs donnent de la vivacité bien qu'elles ne soient pas forcément là où on les supposerait. L'histoire d'un être spolié par son frère sur toute la longueur le rend attachant et on n'a envie que de lui souhaiter le meilleur mais quand le meilleur arrive, ne le fuira-t-il pas ?
Prologue en quelque sorte à la série TV sur la famille Simon, des prussiens en 1842 qui aspirent à un pays nouveau, ces quatre heures de cinéma posent les bases d’une chronique villageoise qui tient à la fois du conte et du récit historique. Edgar Reitz ne se sert pas de la caméra, mais l’utilise au même titre qu’un comédien, ce qui donne cette puissance scénique à des séquences émotionnellement très fortes. Dans le froid, la neige ou les travaux des champs, à la forge, ou à la tannerie, le cinéaste élabore ainsi une mise en scène d’une époque propice aux changements sociaux et politiques que quelques esprits éclairés s’évertuent à mettre en œuvre. C’est parfaitement démontré dans un village trop bien posé pour le décor. Un détail au regard du rendu cinématographique : un noir et blanc tout à fait révélateur d’une atmosphère, d'une ambiance, d'une époque. Pour en savoir plus
Excellent, on écrirait même chef d'œuvre s'il n'y avait, parfois, quelques longueurs. Heimat est là pour nous rappeler que le cinéma est un art. L'art de ne rien montrer, de tout suggérer, disait Bresson… On l’aurait presque oublié tant les films actuels semblent marqués d’une obsession pornographique. Comparez ainsi l’intensité qui se dégage de la scène d’amour lors de la fête du village, composée de deux plans (une jupe qui se relève, un visage bouleversé) avec celles, dépourvues d’émotion, émaillant « La vie d'Adèle » de manière répétitive. D’un côté, la légèreté de Flaubert écrivant la scène du fiacre dans Madame Bovary, de l’autre un mauvais roman de gare écrit avec les pieds par un épigone de Marc Levy !