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WutheringHeights
112 abonnés
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4,0
Publiée le 28 octobre 2013
Edgar Reitz apporte une minutieuse à tous les personnages, leur laisse une chance d'exister à tous. La mise en scène classique et précise rappelle autant l'âge d'or hollywoodien que les premiers pas du cinéma russe ou de l'expressionnisme allemand. Certaines séquences entre Jakob et la fille qu'il aime, Jettchen, évoquent "L'aurore" de Murnau. Le noir et blanc est somptueux, relevé dans quelques plans par des touches de couleurs (les fleurs, un Louis d'or, un fer à cheval chauffé, des nuances de vert… la langue amérindienne disposant d'une vingtaine de termes pour définir cette couleur).
Le metteur en scène fait preuve d'une subtilité extrême dans son approche, jamais racoleuse ou superficiellement scénarisée. Sur deux films et quatre heures, le cinéaste donne à voir la vie de ce village et les obstacles rencontrés dans la quête d'une vie meilleure. On ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec la crise que traverse actuellement l'Europe et Edgar Reitz parvient à rester totalement dans l'histoire passée tout en nous parlant de notre quotidien. Devant l'ampleur du projet, nul ne sait si Heimat connaîtra d'autres "épisodes", mais on ne peut que l'espérer.
Excellent film si l'on aime le genre!l'image est splendide et les personnages sont très justement interprétés!et par dessus tout beaucoup d'amour et d'espoirs...à voir pour public averti car pas d'actions ni de suspens mais la richesse est ailleurs....)
J'ai entendu hier soir a la radio des critiques dithyrambiques ds plusieurs émissions. Je les trouve excessives. La lenteur contemplative N'EST PAS une garantie de substance et de réalisme historique. L'image est très belle, mais parfois gâchée par un objectif grd angle qui crée des déformations injustifiées. La grde majorité des personnages sont sveltes et en bonne santé. On ne sent pas vraiment la faim, alors qu'elle est l'un des moteurs de l'histoire. La réalité de la vie agricole, sa dureté, sa matérialité sont évoquées de façon peu convaincante. Le film est truffé d'invraisemblances. L'épouvantail-automate pour tromper la vigilance du père, le radeau des émigrants-révolutionnaires, la langue amérindienne que Jakob étudie ...était elle seulement connue des savants de l'époque? Jakob n'est ni exclu ni inclus ds un réseau de relations avec les gamins du village. Les autres jeunes n'existent quasiment pas (ormis les deux amoureuses), sauf comme silhouette lors de la fête. Le village n'est pas un collectif mais une collection de personnages qui ne font pas vraiment société. Il y a des points communs avec le Ruban Blanc de Mikael Haneke : un village a la campagne sans crottin ds les rues et sans aboiement.
Film parsemé de moments magnifiques, sublimes parfois dans leur simplicité et leur plénitude, Heimat réussit le pari de parler de la pauvreté la plus abjecte en mettant en beauté la beauté. C'est tout simplement irrésistible, même si le personnage principal est fréquemment irritant. Mais il participe de cette ouverture sur l'imaginaire et l'enchantement qui font de ce film une œuvre très forte.
1842, dans une ferme de la Sarre, entre Rhin et Moselle. Soins aux animaux, travail aux champs et à la forge rythment la vie quotidienne… De boue et d’ombre, les obligés de la terre semblent sortis d’un tableau flamand. La religion est « omnipressante ». Et c’est naturellement le chef de famille qui incarne ici rigueur et morale protestante.
Seul le fils ainé, de retour après avoir servi la patrie (heimat), a grâce à ses yeux. Mais quand sa fille épouse un catholique, elle est contrainte de quitter la ferme. Et lorsque Jakob, le plus jeune frère, se fait prendre en train de lire, il est envoyé au diable par son père ! Qu’importe, les récits d’aventure nourrissent ses rêves. Et les indiens d’Amazonie symbolisent pour lui une vie plus en harmonie avec la nature. Alors, lui aussi est candidat à l’exode, comme ces cohortes de migrants qu’on voit passer à l’horizon. Jakob est prêt à « quitter l’infidèle patrie qui n’offre que la malheur ».
Cette chronique rurale donne lieu à de magnifiques images noir et blanc. Tantôt peinture réaliste de la condition paysanne, tantôt poème élégiaque ou la plainte vaut résignation plutôt que révolte. Mais c’est un monde d’autrefois qu’on sent craquer. Entrainé sous le poids de rituels séculaires, autant que par les vents de liberté qui soufflent à l’ouest.
Magnifique du début à la fin. Noir et Blanc somptueux, plans séquences extraordinaires. Musique récurrente addictive. Cette seule première partie me fait regretter de ne rien savoir de la langue de Goethe. Certains moments sont empreints d'un grâce absolue, cette beauté en mouvement qui fascine ... J'ai hâte de voir la partie II!