Enfant rescapée d'Auschwitz, Hannah, juive polonaise, émigre avec sa mère quand Israël naît, en 1948. Tombée amoureuse d'un ouvrier du bâtiment arabe (à l'âge tendre de 15 ans), Youssef, elle se convertit à l'islam et l'épouse (et en a 3 enfants, 2 garçons, 1 fille). Dans la réprobation générale des Juifs, mais, semble-t-il, pas des Arabes (famille, amis, voisins). "Ana Arabia" est une sorte de docu-fiction. La jeune journaliste Yaël ("Gazelle" en hébreu) - interprète décorative ayant à disposition une seule expression sur son joli minois, et un calepin où elle griffonne à contre-temps - vient interviewer l'entourage de l'ancienne Hannah - tout un petit monde vivant en vase clos, entre cours et "verger", dans un ensemble de bâtiments délabrés à toits de tôle, à deux pas de Tel-Aviv, métropole moderne. Hannah, devenue Siam, est une sorte d'Arlésienne du Proche-Orient - tout le monde en parle, et on ne la voit pas (puisqu'elle est décédée il y a peu). Cela ne dure QUE (!) 1 h 24. Heureusement, car c'est d'un soporifique total, conjugué à un angélisme navrant, se déployant complaisamment au fil des "anecdotes" signifiantes (puant l'artifice à 20 pas) : AVANT, Arabes (y compris Chrétiens - signalé à un détour de phrase - il est vrai que la communauté palestinienne chrétienne s'est réduite comme peau de chagrin ; on se demande bien pourquoi...) et Juifs vivaient en bonne harmonie. "Avant" = avant la création de l'Etat d'Israël, au temps du mandat britannique. Le "message" est connu, d'une certaine gauche israélienne, à laquelle appartient évidemment Gitaï. C'est prétentieusement asséné, et mortellement ennuyeux au traitement. Ratage total !