Non, contrairement à ce que croit Boo777, aucun personnage ne se nomme Ana Arabia ! Le mot "ana" signifie "je" ou "moi", en arabe... Le titre pourrait donc se traduire par "Je suis arabe" ou "Moi, un Arabe". Mais peu importe. Nous avons donc un cinéaste israélien qui donne à son film un titre en arabe. Fort bien, mais c’est le genre de film dans lequel la technique étouffe le propos, d’ailleurs assez mince (une journaliste israélienne cherche des histoires pour écrire un article, et elle a choisi de visiter une petite communauté de Jaffa où cohabitent des Juifs et des Arabes vivant en paix, et de se faire raconter leurs histoires de famille, pas très gaies). La technique, puisque la presse ne parle que de ça, c’est le fait que le film a été tourné en un seul plan, à la steadicam, le film étant enregistré en numérique et non sur pellicule, puisqu’aucune bobine ne peut contenir plus de dix minutes. Le site Allociné prétend que ce procédé est "inhabituel pour le réalisateur", ce qui est tout à fait faux, puisque son film "Alila", en 2003, était composé de quelques plans-séquences ; de même que son sketch dans ce film sur le 11 septembre 2001, où il filmait en seul plan d’onze minutes un incident survenu dans une rue de Manhattan ce jour fatidique ; et que deux plans-séquences constituaient le seul passage intéressant de son "Disengagement", en 2008.Mais il y a eu tellement mieux avec "L’arche russe", d’Aleksandr Sokurov, sorti en 2002, et qui évoquait le passé historique de la Russie en un seul plan de 93 minutes, pris dans le Musée de l’Ermitage, à Saint-Petersbourg, avec cette difficulté supplémentaire de mobiliser des centaines d’acteurs et de figurants et des dizaines de salles du musée ! Tout cela est abondamment expliqué dans le bonus présent sur le DVD.Le cadre est pauvre mais paisible, et les histoires de famille assez intéressantes. Mais enfin, le film n’est pas un chef-d’œuvre non plus. Depuis quelques années, Amos Gitaï a cessé d’être un grand réalisateur. Il suit le parcours d’Almodóvar ?