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Jmartine
167 abonnés
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3,5
Publiée le 24 août 2014
A Jaffa, dans la banlieue sud de Tel-Aviv, une journaliste vient réaliser un reportage sur une femme, Siam Hassan née Hannah Klibanov, convertie à l’islam pour pouvoir épouser un Arabe. Siam est inspirée d’une femme ayant existé, Leïla Jabbarine, née juive polonaise et rescapée d’Auschwitz.Au sein de cette enclave, oasis de verdure, un peu bidonville, la jeune et jolie journaliste circule de bâtiment en bâtiment, passe du jardin à la salle à manger, et rencontre les différents témoins de la vie de Siam : les membres de sa famille, ses amis, des voisins, et tente de leur faire évoquer leur vie actuelle et passée. Amos Gitaï a choisi de tourner cette enquête en un seul plan, caméra à l’épaule, pour gommer toute rupture dans le récit et suivre les déambulations de la jeune journaliste. Pas toujours facile de relier ces histoires, ces familles dispersées en fonction des conflits régionaux. L’histoire de cette femme, qui a subi la réprobation des siens, se voudrait illustrer la possibilité d’une paix ou d’une vie pacifiée entre les Juifs et les Arabes.Ce film intimiste, complexe, parfois déconcertant, se veut un message d’espoir….prenons le comme tel…d’autant que ce cadre reposant y incite…
C'est un peu comme si l'on s'engouffrait dans les puces de Clignancourt et que l'intrigue s'y déroulait en continu. Cette journaliste fait un reportage quasi psychanalytique. Elle questionne quelquefois, intervient peu laissant le discours de chacun se dérouler. Elle porte un regard grave et bienveillant sur chacun de ceux qui prennent la parole, elle sourit et rit quelquefois des malices, elle est transportée de l'un à l'autre, d'une pièce à une autre, d'un chemin à un autre. Ceux que l'actualité nous décrit comme des frères ennemis vivent ensemble. On parle de conflits, de séparations, de migrations, d'expulsions, de mémoire, mais ça n'empêche pas de vivre ensemble. Lorsqu'à la fin du film, la caméra ressort de cette enclave, on s'aperçoit qu'on avait presque oublié qu'un ailleurs existait. Et l'on se rend compte que l'on vient de passer quasiment une heure et demie dans ce quartier, en oubliant qu'un dehors était tout proche. On était à l'abri dans ces lieux protégés de la circulation routière, du bruit. Une drôle d'expérience à vivre en tant que spectateur...
Si ces gens, que Yael la jeune journaliste de Tel Aviv vient interviewer, n'existaient pas réellement, on penserait qu'ils sont le fruit de l'imagination d'un grand utopique. Cette bulle de sérénité où ils vivent, pleins de sagesse, de respect mutuel, considérant leurs prochains comme des êtres humains et non comme des ennemis parce qu'il n'ont pas la même religion, en marge d'une ville bétonnée, qui s'agite, pleine de bruit et de fureur, c'est une sorte de paradis perdu. J'avais l'impression de m'y trouver physiquement tellement ce lieu est magique par la paix qu'il dégage. Courez vite voir ce film. Il redonne espoir dans l'humanité!
Aussi intéressant techniquement (un seul plan séquence) que sociologiquement et politiquement (tout n'est pas perdu au Moyen Orient). Pour ces deux raisons, ce film est à voir !
Ce film est d'une intelligence rare et montre également beaucoup de sensibilité.Le cinéma d'Amos Gitaï ne m'a pas toujours convaincue, je le suis entièrement pour celui-ci au vu de ce qui se passe en ce moment entre Palestiniens et Israéliens.Belle leçon d'humanisme.