En 3 chapitres ("Dino", "Carla" et "Serena") et un épilogue, sorte de "morale" cruelle et désabusée, Paolo Virzi ("Chaque jour que Dieu fait" - en 2012) adapte un livre américain (par Stephen Amidon - en 2004), en le transposant du Connecticut à la Lombardie. Comment un fait-divers (un accident tragique de la circulation) va bouleverser, par effet domino, l'existence de plusieurs familles, bien au-delà de celle de la victime (simple prétexte anecdotique, finalement). Adaptation fidèle, puisqu'on y trouve les différents points de vue et la critique (impitoyable) de la société et de ses clivages, comme exposés dans le roman - bien que très parcellaire. Mais aussi très "italienne", avec, en figures mises en évidence (dans une galerie foisonnante et romanesque), comico-tragiques, le "bouffon" (le quinqua Dino, qui se pousse du col, et pense faire partie de la bonne société, grâce à la liaison de sa fille et du fils du richissime Giovanni Bernaschi, un cynique affairiste, et à des doubles au tennis....), la grande bourgeoise mal dans sa vie oisive (Carla, épouse de Bernaschi) et l'ingénue (ou presque...), et deus ex machina contre sa volonté, Serena, fille de Dino (dans une vision inédite de Juliette et Roméo - ce dernier à la sulfureuse réputation). Dramaturgie prenante, acteurs convaincants (surtout Valeria Bruni-Tedeschi, aussi talentueuse que belle, en..."Carla"), montage parfait : voilà un "Capitale umano" (le titre italien, traduction littérale de l'original anglais, est plus subtil que "Les Opportunistes", pourtant idoine, quand l'ensemble du film est mis en perspective), qui fait passer un moment en fort bonne compagnie cinématographique !