Le cinéma italien se meurt, le cinéma italien est mort(e) comme dirait ce bon vieux Bossuet.... Bien sûr, il reste des individualités fortes et passionnantes, Nanni Moretti, Paolo Sorrentino..... Mais ce qui faisait le charme du cinéma italien, cette façon de narrer la tragédie en l'accommodant à la sauce du grotesque, qu'est elle devenue? Qui réaliserait, maintenant, Profumo di donna? On y pense en voyant ces médiocrissimes Opportunistes (quel drôle de titre!) qui sont comme une mauvaise copie des chefs d'œuvre de la grande époque.
Le film, composé de trois chapitres vus à travers l'œil de trois des personnages principaux, précédés d'une courte introduction et suivis d'une conclusion, a aussi un côté thriller qui, lui, n'est pas désagréable. Car, dès l'introduction, on sait qu'un cycliste a été renversé et tué, la nuit, par un puissant 4 X 4, qui a pris la fuite. Mais qui le conduisait? That is the question.
Un richissime financier milanais, Giovanni Bernaschi (Fabrizio Gifuni) a un fils, plutôt brillant élève de terminale, Massimiliano (Guglielmo Pinelli), qui a lui même une petite amie tout à fait officielle, Serena, (Matilde Gioli) que chacun chez les Bernaschi considère comme une fiancée, bien qu'elle soit issue d'un milieu tout à fait différent. Le père de Serena, Dino (Fabrizio Bentivoglio) est en effet un petit agent immobilier miteux et combinard, qui va chercher à tirer profit de cette riche famille où sa fille a ses entrées. Il est remarié à la psychologue Roberta (Valeria Golino), et là, j'émets une protestation officielle! C'est honteux, dans un film où tous jouent plus mal les uns que les autres, d'avoir une bonne actrice et de la sous-employer à ce point, car le rôle de Roberta reste secondaire, et il est tout à fait impossible qu'une jolie fille comme la Golino soit amoureuse du hideux et grotesque Dino! Enfin, pout terminer par, presque le pire, Giovanni est marié à Carla (Valeria Bruni-Tedeschi). Je me suis toujours demandé ce qui valait des commentaires aussi élogieux à cette exécrable actrice. J'ai peur de connaître la réponse: parce qu'elle fait partie du petit monde bobo-chic parisien. Sœur de qui vous savez, compagne (je suppose qu'elle l'est toujours car ces gens là ça va ça vient....) d'un jeune acteur qui est, à n'en pas douter, le pire de sa génération, elle doit être incontournable!
Premier chapitre: Dino. Ou comment ce miteux, cauteleux, collant arrive à se faufiler dans l'intimité de la famille grâce à quelques beaux restes en tant que tennisman, et à entrer dans le capital de la société Bernaschi en engageant un argent qu'il n'a pas et qu'il doit évidemment emprunter. Le personnage est ridicule. L'acteur est exécrable. On pense à ce que Mastroiani, qui adorait, justement, se ridiculiser, aurait fait de Dino..... on l'imagine très bien, génial, lui, dans ce rôle.
Deuxième chapitre: Carla. La richissime épouse est dépressive, emmerdeuse, persuadée qu'elle serait devenue une grande actrice si elle n'avait pas eu un mari et un enfant, et elle se met en tête de racheter un petit théâtre, de monter une troupe. La Tedeschi ne donne vraiment aucune chance au personnage qui est une véritable tête à claque......
Troisième chapitre: Serena, c'est assurément celui qui sauve le film, en partie parce que le côté thriller refait surface -on s'aperçoit que ce que l'on avait cru voir dans les chapitres précédents n'était pas nécessairement ce qu'il fallait voir-, en partie parce que la jeune actrice, elle, est une comédienne intéressante.
Tout ça pour ça. Je ne connaissais pas ce réalisateur, Paolo Virzi; je n'ai pas vraiment envie de le mieux connaître. Tout le monde est pourri, en Italie? D'autres l'ont déjà montré, et autrement mieux....
A voir si vous n'avez vraiment rien de mieux à faire, mais en cette période pré -fêtes, vous avez sûrement mieux à faire...