Stigmata est un film à la critique étonnement positive sur l’IMDB. Non pas qu’on soit dans un film nul, mais enfin, c’est quand même un produit faiblard, dont l’histoire peine sérieusement à décoller.
Le casting est difficile à critiquer. Le métrage repose principalement sur trois acteurs, à savoir Patricia Arquette, Gabriel Byrne et Jonathan Pryce. Ce dernier est très bon dans un second rôle de prestige qui lui va à ravir. Il s’amuse toujours bien avec ce genre de personnages. Gabriel Byrne met ses talents à camper un prêtre assez original pour le coup, et que j’ai trouvé étonnement crédible ! En tous les cas l’acteur offre une prestation sobre et pertinente, exactement ce qu’il convenait d’offrir ici. Face à lui Arquette donc, dont la prestation n’est pas critiquable, s’emparant d’un personnage très difficile, si difficile que malgré tout elle n’évite pas toujours le ridicule de certaines scènes qu’on lui fait jouer. Mais enfin elle se débrouille très honorablement.
Le scénario est problématique, c’est un fait. Stigmata part sur une idée sympa, mais dès l’introduction on se dit que ça va être délicat. En fait le métrage n’arrive pas vraiment à instaurer d’histoire. L’héroïne subit les stigmates du Christ les unes après les autres, sans qu’on puisse les arrêter. Du coup le film se résume à peu près à des crises entrecoupées de quelques explications quand même et de quelques pauses sentimentales. Dans ce contexte là, même si la fin essaye de donner du volume à l’ensemble, on reste dubitatif. D’autant que le film ne maitrise pas complétement son propos, misant beaucoup sur le spectaculaire des stigmates mais offrant aussi du coup, par sa surenchère, des moments relativement ridicules plus qu’autre chose.
Là la mise en scène de Wainwright est à mettre en cause. Le réalisateur offre une réalisation clinquante, pleine d’effets de style, de scènes grandiloquentes, et finalement le résultat ne fait que renforcer la lourdeur de certaines séquences. En plus ce n’est pas toujours très clair, le travail de Wainwright reste quand même brouillon. Le film peut quand même s’appuyer sur des décors de qualité, sur une ambiance soignée qui essaye d’être audacieuse en mêlant à une esthétique classique et rétro typique de ce genre de film « religieux » une esthétique plus moderne, à laquelle participe pleinement l’étrange choix musical de Stigmata. C’est déconcertant, mais pour le coup je salue quand même la tentation de faire des choix culottés et risqués dans un film assez cossu, et je note aussi d’ailleurs que le film propose quelques effets sanglants un peu plus incisifs que la moyenne dans des films « d’horreur » aussi friqué.
Bon, il ne faut pas se leurrer, Stigmata reste malgré tout un film assez décevant, qui souffre vraiment d’un manque d’histoire, d’un manque d’épaisseur. Peut-on faire un film qui repose presque uniquement sur les apparitions des stigmates du Christ sur une jeune femme blonde ? Non, d’autant que les explications très oiseuses de la fin ne vont pas franchement convaincre. En sommes à voir éventuellement si l’on n’est pas très occupé, mais enfin, sans plus. 2.