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Alain D.
600 abonnés
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4,0
Publiée le 7 décembre 2018
Déconseillé aux amateurs de blockbusters ou de gags potaches, cette Comédie dramatique sans effets spéciaux ni décors somptueux se démarque uniquement par ses dialogues. Un film sérieux, coécrit et parfaitement mis en scène par Laurent Cantet. Il nous présente une belle étude de personnages coincés dans un pays toujours en crise : Cuba. Les dialogues hyper réalistes comme les comédiens Cubains sont excellents, un film difficile et grave mais passionnant. Le pitch : Cinq amis cubains quadragénaires se retrouvent : Tania l'ophtalmologiste, Rapha le peintre, Eddy le "cadre", Amadeo l'écrivain et Aldo qui travaille dans une fabrique de batteries. Après avoir évoqué leurs souvenirs de jeunesse pas toujours joyeuse, les discussions franches et sans complaisance tournent à l'analyse de leur situation, leur besoin de croire, de réussir, de se réaliser ... Faut-il se battre pour s'en sortir ou être lâche et fuir ; mais avec quel argent ?
Laurent Cantet a écrit le scénario avec le célèbre écrivain cubain Leonardo Padura. Unité de lieu : une terrasse de La Havane. Avec un côté mer et un côté cour. Partir ou rester ? Unité de temps : une soirée et une nuit. Unité d'action : une longue conversation entre 5 amis, l'un d'entre eux de retour après 16 ans passés en Espagne. Pas de voitures américaines, pas de slogans sur les murs, pas de carte postale ... Retour à Ithaque n'est pas un film touristique mais une discussion à bâtons rompus d'un quintet qui a crû en des lendemains meilleurs et qui survit tant bien que mal. Les années ont filé, les illusions aussi. Le film s'impose par son texte, le huis-clos théâtral n'est en aucun moment une gêne. C'est passionnant et prenant, émouvant même, avec ses révélations finales. L'authenticité est d'autant plus grande que les acteurs cubains transpirent la sincérité. Grand film.
Laurent Cantet n’a pas choisi le chemin le plus simple pour se rendre à La Havane et tenter de dresser un panorama politique et social d’un pays qui s’ouvre un peu plus chaque jour au monde nouveau. Il choisit les mots de l’écrivain du pays Leonardo Padura avec qui il signe le scénario pour mettre en scène cinq vieux copains de toujours qui à l’occasion du retour de l’un d’entre eux d’Espagne se réunissent autour d’une bonne table et de bonnes bouteilles. Ce sont leurs conversations que le réalisateur enregistre avec une clairvoyance parfaite pour ne jamais lasser le spectateur qui va de l’un à l’autre en découvrant ce que fut le pays et les perspectives qui se dressent aujourd’hui devant lui. Ce qui revient dans ces souvenirs c’est un pays, sans électricité où les gens se jetaient à la mer pour fuir la dictature. Deux décennies plus tard, les choses auraient-elles changé ? La réponse se trouve peut-être dans le secret du retour d’Amadeo …
Avis bonus Rencontres avec le romancier et le réalisateur, ça marche ! Pour en savoir plus
Je trouve ce genre de film très excluant, on écoute parler des gens que l'on ne connaît pas parler de choses qui ne nous intéresse pas toujours du moins, je parle pour moi, le sujet ne m'a pas intéressé. Le film est fait de dialogues incessants sur Cuba, sur la vie durant le régime Castro et les conséquences sur leurs vies. On assiste à une sorte de pièce de théâtre filmé donc il faut aimer l'exercice sous peine de s'ennuyer assez rapidement. C'est un instant de vie assez ennuyeux qui commence et se termine dans l'indifférence totale malgré de bons acteurs.
Ce nouveau film de Laurent Cantet, sorti dans l'anonymat le plus total, risque du coup de rester peu de temps à l'affiche et d'attirer peu de monde. C'est bien dommage car voilà un très beau film. Après son dernier opus tout en anglais, le réalisateur de Entre les murs, revient à l'espagnol et à Cuba avec son co-scénariste de sa section de 7 jours à la Havane. Il dresse un état des lieux du pays, passé et actuel, où il n'épargne personne. Bizarrement, il a eu toutes les autorisations pour tourner son film sur place. Outre le portrait politique et économique de l'île, on est là devant l’histoire très émouvante, passée et présente, d'un groupe d'amis aux destinées très différentes. Après quelques minutes de mise en place où l'on apprend à connaître les personnages, on s'attache très vite à eux pour les suivre avec intérêt. De souvenirs en révélations, le bilan de leurs vies sera tout aussi joyeux que mélancolique et grave. Du fait de l'unité de lieu et de temps, l'ensemble est assez théâtral et forcément très bavard, mais cela ne gêne en rien le plaisir que l'on éprouve devant cette bande d'acteurs, tous stars à Cuba, vraiment formidable. On sent que le metteur en scène les a laissé très libres et aucun ne tire la couverture à lui. Au final, on passe un moment délicieux, aussi émouvant que fort et prenant, devant un film à la portée tout aussi universelle (l'oppression d'un peuple) qu'intime (l'amitié indéfectible). Une très belle surprise pour ce nouveau film de Laurent Cantet qui aurait mérité d'un peu plus d'exposition. Je le conseille donc.
un film qui se déroule entre 5 ou 6 amis, autour d'une table, sur une terrasse de la Havane (?) je dois avouer que le tour de force du film est de nous rendre compte des turpitudes de Cuba, d'une génération rendue dans la soixantaine, avec des dialogues simples, assez peu politisés en fait mais terriblement évocateurs d'un malaise général, d'une culpabilité, j'en ai été même saisi à la fin.....les dialogues vont d'un début dans la bonne humeur jusqu'à une gravité profonde, dérangeante......Les amis finissent par se dire des vérités, des anecdotes déchirantes où se mêle l'amour , la passion, et l'environnement social, avec une forte distorsion entre Cuba et l'Espagne par exemple.....c'est prenant, émouvant et l'on trouve des caractères qui cherchent du sens et de l'amitié à la fois..............c'est un beau portrait de groupe, plus qu'une analyse quelconque, mais la mise en scène y verse émotion et passion....A voir.....
Sorte de huis clos en plein air sur une terrasse d'un toit de la Havane, le dernier film de Laurent Cantet nous offre un long dialogue entre 5 amis cubains quinquagénaire. À travers eux on revisite l'histoire de ceux qui ont vécu les différents soubresauts de la révolution cubaine. Et via ces personnages les différentes attitudes face à cette dictature communiste : la persistance de la croyance en ses bienfaits, l'amertume silencieuse, la compromission dans le système ou la fuite à l'étranger. Entre fous rires et disputes ces cinq vieillards revisitent leur jeunesse, regardent en face le système et leur propre attitude entre révolte et loyauté. Émerge de ce dialogue une constante qui a guidé pendant trente à quarante ans la vie et les décisions de ce quintette : la peur face à un système tentaculaire et répressif. Ce film tout en dialogues pourrait rebuter un public qui attend un peu plus de spectaculaire de la part du cinéma plutôt que cette introspection à contenu politique et social, mais le film, pour peu qu'on se laisse prendre par la main par ces cinq joyeux (malgré tout) lurons, offre un moment captivant sur ces décisions qui construisent une vie et dont la plupart son irréversibles. Un drame introspectif donc, mais jamais ennuyeux avec des séquences touchantes et drôles. Un long-métrage vraiment différent de ce que le cinéma propose de plus en plus et qui offre donc une curiosité qui vaut le coup d'œil.
"Retour à Ithaque" ou la longue discussion nostalgique entre amis. Ça démarre mollement, mais ça deviendra vite plus intéressant lorsque les critiques commenceront à fuser. Ces amis tenteront de positiver sur leur propre situation, qu'ils ont du mal à accepter, en livrant les fameuses quatre vérités sur leurs camarades. Cela décrit plutôt bien ce comportement de groupe, cet espèce d'évènement en chaîne qui intervient à l’arrivée d’une phrase désagréable envers un membre. En amitié, tout n’est pas bon à dire, au risque de la voir déchirée ; mais "Retour à Ithaque" n'ira finalement pas dans cette direction (et c'est tant mieux, car déjà maintes fois porté à l'écran), préférant se focaliser sur le concept de désillusion. Tout en décrivant les facettes difficiles de Cuba, cette bande de potes nous fera part de souvenirs, d'états d'esprit, et bien évidemment de choix de vie ; choix qu'ils n'imaginaient pas, à l'époque, les mener vers ce rêve évincé. Finalement tous dans le même bateau (ou sur la même terrasse), leur parcours les guidera droit dans une galère, aussi bien financière que familiale. Totalement crédible, "Retour à Ithaque" s'offre un fond intéressant, et mis en avant par de bons acteurs.
Inspirée d'une nouvelle, cette comédie dramatique en huis clos du français Laurent Cantet se munie d'un très bon scénario, intelligent, drôle, humaniste et universel dans son propos, des dialogues ciselés et est servie par de formidables comédiens. Un agréable divertissement.
Film très réaliste et émouvant. Les acteurs tous prodigieux nous montrent le vrai Cuba avec cet attachement profond à leur pays, mais leur envie aussi de le quitter.
Après deux premiers longs métrages de cinéma ayant pour thème le monde du travail et avant "Entre les murs", sa Palme d'Or cannoise, Laurent Cantet avait commencé en 2008 à ressentir un besoin d'exotisme qui s'était traduit par le très discutable "Vers le Sud", tourné à Haïti. Quelques années plus tard, le film à sketchs "7 jours à la Havane", dans lequel il a réalisé "La Fuente", l'épisode du dimanche, a permis à Laurent Cantet de bien faire connaissance avec la capitale cubaine et de rencontrer l'écrivain et journaliste cubain Leonardo Padura Fuentes, scénariste de ce film. Cette rencontre se prolonge dans "Retour à Ithaque", un film dont ils ont écrit conjointement le scénario et qui met en scène un groupe de quinquagénaires qui s’est réuni pour fêter le retour d'Amadeo, l’un d’entre eux, revenu à La Havane après 16 années d’exil en Espagne. Dans un dispositif très théâtral, ils vont converser tout au long de la nuit, faisant se télescoper regrets, anecdotes, désillusions, nostalgie et rancœurs toujours tenaces. "Retour à Ithaque" fait partie de ces films qui marquent profondément les spectateurs, à la fois par leur simplicité et par leur richesse. On peut s'étonner que le scénario, pas particulièrement tendre pour ce qu'est devenue l'île crocodile, ait été accepté sans problème par les autorités, et, qu'à la suite, le film ait pu être tourné à La Havane avec des comédiens cubains. Peut-être la tendresse que les scénaristes et le réalisateur montrent pour le peuple cubain y est- elle pour quelque chose.
L'histoire se déroule sur une terasse ou plusieurs amis de longue date vont se rappeler leurs moments de jeunesse avec un jeu parfois à la limite du théatrale ; mais cela passe ici plutôt bien. L'humour se présente comme elle laisse place à l'émotion (qui parfois est vraiment dur (je dois reconnaitre qu'au vue du sujet je n'aurais pas cru être autant pris par les narrations des personnages, un soir autour d'une table sur une terrasse)). C'est simple et le réalisateur n'en voulait pas plus. Nous faire part (sans douteà d'un moment de sa vie ou d'une petite histoire loin des films habituels ou effets spéciaux sont les maîtres mots et pour le coup le pari est réussi. On est vite pris d'empathie à l'égard des personnages et on se laisse voguer au grè de leurs histoires (un peu comme si on était spectateur tablé à leur table). Bref un petit film, sans grand moyen ; mais qui arrive à convaincre et faire plaisir (par moment l'émotion prend le dessus, d'autres moments ; le rire prend place). Si l'occasion se présente, vu sa faible distribution. C'est un film à pourquoi pas ; ne pas négliger.
Logorrhée pesante et lourdingue le plus souvent, avec quelques trop rares moments de grâce. Le scenario apparaît un peu léger avec un très mince fil dramatique qui ne suffit pas à nous sortir de l'ennui et de la somnolence. Le genre théâtre filmé nécessite un peu plus de rythme et de dynamisme de la caméra pour ne pas ressembler à une pale captation de scénographie de patronage. Aller tourner à Cuba et ne montrer que tristesse et nostalgie, sans la musique, la joie de vivre et la vivacité de ce peuple qui reste fort et gai dans le malheur d'une dictature sordide, frise le contresens!
Des quinquagénaires Cubains réunis à l'occasion du retour d'Europe de leur ami d'enfance: c'est autour d'une table que se déroule le film avec un speech ininterrompu, relatant tant des souvenirs de jeunesse qu'officiant des règlements de compte. Un film original et enrichissant, mais aussi rythmé bien trop lentement.
Ithaque c’est Cuba…Un soir à la Havane, quatre amis se sont réunis pour fêter le retour d'Amadeo, qui revient d'un exil de 16 ans en Espagne. Il y a Tania, seule femme du groupe, ophtalmologiste qui a du mal à vivre de son métier et doit accepter des cadeaux de ses patients, Rafa, le peintre qui a cru pouvoir connaître la célébrité en exposant à Paris et que le régime a bloqué à Cuba , Aldo, ancien ingénieur qui survit en bricolant des batteries dans un atelier clandestin et Eddy qui a remisé des rêves d’écriture pour devenir un petit apparatchik un peu combinard qui ravitaille ses amis en produits achetés à l’étranger. Amadeo a profité il y a 16 ans d’une tournée de sa troupe de théâtre en Espagne pour y demander l’asile politique par peur de se voir embrigader dans une entreprise de délation. Tous sont des intellectuels ou des artistes ayant dépassé la cinquantaine, ils ont vécu, étudiants les folles campagnes de récolte de la canne à sucre pendant la « période spéciale » des années 90...ils ont tous plus ou moins cru à la révolution…Aldo veut encore y croire, « laisse moi croire que j’y crois encore » .Leurs enfants ont pour la plupart fui Cuba ou ne pense qu’à fuir… Sur une terrasse qui domine la ville, ils vont passer la nuit à boire et à parler, à évoquer des souvenirs traversés par les regrets, leurs illusions perdues, les non-dits et la chape de plomb qui pèse sur l’île...Cette unité de lieu et de temps donnent au film une dimension théâtrale qui n’est aucunement fastidieuse mais très prenante ...Les dialogues clairs et précis nous apportent beaucoup sur le passé et le présent de Cuba …et si comme moi , on peut avoir cru à cette révolution, on ne peut être que touché par ce film merveilleusement interprété par ces cinq acteurs cubains si vrais que l’on pourrait penser qu’ils interprètent leur propre histoire.