Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Isabelle E.C.
58 abonnés
304 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 7 décembre 2014
De retour à Cuba, comme Ulysse à Ithaque en son temps, après son odyssée, Amadeo retrouve ses amis après 16 ans d'absence. Tout le film se passe une nuit sur une terrasse surplombant la Havane. Toute une nuit à parler de leur vies et de leur jeunesse commune pendant la "période spéciale" cubaine qui a débuté en 1990. Le groupe d'amis, cultivés et bon vivants, nous fait partager son attachement à Cuba, mais aussi ses idéaux, ses regrets, ses remords, ses drames et la difficulté de vivre sous un régime autoritaire gangrené par la corruption et la délation. Quelque touches sur le contexte actuel et la jeunesse cubaine viennent parachever cette fresque où se mêlent humour et gravité poignante. Un peu long, mais complet et vivant.
Après des années de films qui filent à 15 images-seconde, les spectateurs ne vont peut-être pas apprécier cet excellent Laurent Cantet, que j'ai vu au festival de Pessac. Tout y est parfait : le jeu des acteurs, la mise en espace (ce n'est absolument pas du théâtre filmé !), la durée des plans (on prend le temps de s'installer sur les visages), le scénario et les dialogues, les personnages, tous bien typés. Alors, bien sûr, il faut s'intéresser à Cuba, si on ne connaît rien à la problématique, à l'histoire des cinquante dernières années à Cuba, on risque de s'ennuyer, car les dialogues procèdent par allusions. Moi, j'ai été très ému, d'autant que j'ai connu en France un Cubain exilé... Et le fait que Cuba ait autorisé le tournage de ce film très critique montre qu'il y a une évolution.
Vu en avant première lors du Festival du Film d'Histoire International à Pessac, nous assistons ici à une soirée entre amis pour fêter le retour à Cuba d'Amadeo après 16 ans passé en Espagne. Un film en "huis clos", se passant quasi exclusivement sur une terrasse surplombant La Havane. Les souvenirs du bon temps et les plaisanteries vont petit à petit se ternir en sujet plus difficile et règlements de compte, tout cela sur fond de critique sociaux-politique de Cuba. Le film est agréable et les émotions sont bien rendues même si l'on a l'impression d'assister à du théâtre filmé.
Ce petit bijoux qu'avec très peu de moyens techniques et tourné en mode presque de huis-clos, arrive à transmettre plein d'émotions sur un sujet très actuel: le retour au pays -Cuba- des émigrés politico-économiques et les acteurs y sont pour quelque chose, notamment Isabel Santos qui dans le rôle de Tania est simplement magnifique. Une bande de copains se retrouvent sur le lieux de sa jeunesse (une terrasse de La Havane) et se racontent les raisons de leurs départs ou les raisons de rester. Entre rires, reproches mutuelles et autres intimités, la soirée se passe jusqu'au bout de la nuit et une révélation surprise, avant de se conclure avec la levée du soleil. Une pure merveille... Comme quoi quand un film est bien dirigé, avec des bons acteurs et surtout avec une belle histoire, les moyens mis en place peuvent être anecdotiques.
Lorsque je suis allé à la Havane, ma première grande émotion s'est passée sur une terrasse. J'étais en voyage de noces et nous sommes allés dans l'immeuble où avait vécu ma femme lorsqu'elle était toute petite. Nous sommes retournés sur la terrasse, dont j'avais vu une photo d'elle enfant. "Retour à Ithaque", c'est aussi l'histoire d'un retour. Un homme revient et retrouve ses amis, qu'il n'a plus vus depuis de longues années. A la manière de "L'inconnu du lac", nous nous trouvons dans ce film dans un huis clos en extérieur. Les Cubains sur leur île sont, d'une certaine manière, confrontés à une telle situation. La liberté de circulation ne va pas de soi pour tout le monde selon où il naît et vit. Les amis se disent leur affection, expriment leurs récriminations, se demandent des comptes les uns aux autres. Leurs échanges sont remplis de densité, d'intensité, d'authenticité, parfois de mauvaise foi temporaire. Chacun rendra compte des compromis ou compromissions apparentes par lesquels il a dû passer, les renoncements coûteux seront aussi exprimés. Voilà une belle aventure cinématographique, que nous livre Laurent Cantet.
Une terrasse sur les toits de La Havane au dessus du « Malecon ». Cinq amis, dont Amadéo, de retour à Cuba après 16 années d’exil, se retrouvent et discutent toute la nuit.
Ses amis ne comprennent pas pourquoi Amadéo est resté en Espagne, laissant sa femme malade à Cuba. Chaque protagoniste va dévoiler l’histoire de sa vie et les blessures qui l’affectent encore. Vies personnelles marquées et profondément empreintes par un régime politique semant la peur et la suspicion au fond de chacun …et pourtant illuminées par un attachement émouvant à leur pays.
En une seule nuit de discussion, empruntant une forme intimiste et théâtrale, le cinéaste parvient à faire ressentir le trouble que le régime politique Cubain a semé dans ces différentes vies, brisant les destins individuels, mais peut-être pas l’amitié. La thématique est riche et approfondie (l’amitié, l’exil, l’amour du pays, le rapport entre le politique et l’individu, les rêves de jeunesse brisés, les difficultés de la création artistique..) et les dialogues subtils.
Laurent Cantet parvient à faire partager cet amour pour Cuba, complexe et passionné.
Unité de lieu, mais multiplicité de thèmes pour ces retrouvailles amicales et cubaines. Outre la force de l'amitié, on retrouve dans ce retour à Ithaque (car c'est bien cet Ulysse qui est au centre du groupe et du film) l'idéalisme, la trahison, l'amour (filial, mais pas seulement), les blessures cachées, le combat de l'art et de la pensée contre la dictature... Ces amis en terrasse nous font vraiment participer à leurs doutes, leurs colères, leur tristesse, leurs joies, sans que jamais l'ennui nous gagne, bien au contraire. Et puis, comme la Caraïbe a su faire chanter l'espagnol! Un vrai délice que cette disparition des "s"!
Cuba et La Havane… leur évocation suffise à charmer, et ce peut importe la part de réalité. C’est l’indéniable avantage de certaines destinations lustrées par une imagerie enjolivée. Un constat qui a très certainement amené Laurent Cantet à installer sa terrasse et ses protagonistes dans la capitale de l’île. Des retrouvailles dans une ambiance théâtrale ont pour mission d’emmener le spectateur pour un voyage cubain, entre passé et présent. Mais le départ a du mal s’organiser, si bien qu’on est tenté d’écourter la soirée et demander à chacun de rentrer chez soi.
Du vrai cinéma, sans décor superflu, des acteurs qui jouent avec leurs tripes...on sent le vécu, celui de destins (brises?) ayant pour fil conducteur le rythme de la propagande de Castro. L'amitié est le ciment de ce film. J'ai bien aimé cet avant goût de nos prochaines vacances.
Super film, sur l'évolution des jeunes de cuba en 90. spoiler: Et on ce rend compte que celle qui ait des études (docteur), celui qui réussis en affaire (riche), les artistes (écrivains et peintres), et celui qui rate. Les 5 ne s'en sont pas vraiment sortie chacun dans leurs problèmes. Ainsi, que la génération futur. Très intéressant. Déçu, de l'unité de lieu et du film théâtrale (chacun, parle chacun son tours). Sinon, le fond était bon.
le film aborde la vie d'intellectuels aujourd'hui à Cuba, il est en cela très intéressant, sans jamais parler directement politique le système cubain est au centre des conversations. De la difficulté de création pour les cubains, dans leur pays ou en exil.spoiler: Amadéo décide de rentrer définitivement au pays , Malgré tout le film n'échappe pas à la monotonie. Les discussions interminables toujours au même endroit font plutôt penser à du théâtre filmé et j'avoue que je me suis un peu ennuyée.
Un film sur l'entre-soi. D'un ennui mortel. Comme une fête où tout le monde se connaît et où personne ne vous parle. C'est d'un ennui terrible. Il fait dire aussi que parler de la politique a Cuba.... il faut en vouloir........
Le titre qui fait référence à Ulysse et le fait que ce soit Laurent Cantet m'avais donné envie de voir ce film. Mais dès le premier quart d'heure du film, on comprend qu'on va avoir droit à un long somnifère. Le film n'est qu'une longue conversation de 1 heure 30, en plus avec une mise en scène le moins travaillé possible. Voilà tout ce que je peux détester dans le cinéma français. Aucun dynamisme, aucun travail de réalisation. Et en plus les dialogues sont nuls. En effet, entendre des "vieux", parlé pendant 10 plombes ça ne me passionne pas. Oui j'utilise le mot de vieux, pas dans son sens d’âge avancé, mais bien dans son sens péjoratif qui sous entend qu'on s'ennuie. Parce que oui notre cher personnage principal qui revient n'a rien d'Ulysse, c'est un monsieur tout le monde. Et va y que je te raconte ma culpabilité et va y que je te raconte ma tristesse mon malheur, mes regrets. Et ça c'est pareil avec tout les personnages. Donc oui j'utilise le terme de vieux, parce que on a rien a faire des complaintes de ces personnages. Oui ceux sont des vieux, il ne font que gindre, et dire que la vie est nulle et se ressassent leur passé pendant tout le film, j'appel ça une attitude de vieux. Cela aurait été des jeunes qui auraient agis comme ça j'aurais aussi dit ça. Mais en général avec les jeunes on a du dynamisme, là rien. En plus les sujets on les a déjà entendus 100 fois. Cela sert à quoi de nous servir un film totalement minimaliste si cela là évoque déjà des sujets qui ne sont pas passionnant dans la vie réelle. Cela aurait été des dialogues qui poussent à la réflexion j’aurais adoré, mais là rien que du train train quotidien. Alors peut être que certains adorerons, parce que justement ce film reflète l'image de la vrai vie. Oui et ils auront raison, mais la vie dans ce qu'elle a de plus ennuyant. Heureusement que les acteurs sont souriants par moment et prennent du plaisir, si non j'aurais arrêté avant la fin. Au final ce que j'aimais de "entre les murs" je ne le retrouve pas ici. Pourtant ça semblait fonctionner sur le même schéma. Mais ici le film est monocorde sans émotions, alors que pour "entre les murs" il y avait de l'émotion, des débats, un semblant de réflexion et on s'attachait aux personnages.
quand j'ai vu qu'un film qui se passait à Cuba sortait, je m'attendais à un peu d'énergie et de couleur. et bien pas dans ce film! certes, les interprètes sont excellents, mais le fait que tout le film se passe sur la même terrasse et un peu dans la cuisine lasse rapidement, et comme, en plus, c'est extrêmement bavard, l'ennui s'installe également rapidement. dommage. rien qu'en faisant se balader les protagonistes, ça aurait pu donner un tout autre résultat.
Après 16 ans d’exil madrilène, Amadeo revient à Cuba, comme Ulysse à Ithaque, « pour y vivre le reste de son âge » Quatre vieux amis restés au pays, fêtent son retour sans comprendre son choix. Pour accueillir l’écrivain à l’inspiration tarie, il y a un autre écrivain empêché qui a bifurqué vers le buisines, une ophtalmo qui gagne moins qu’espéré, un peintre guère inspiré et un ingénieur sous employé… Tous vont passer la nuit, sur une terrasse dominant La Havane, à « refaire le monde ». L’alcool va les libérer d’un trop plein de frustrations. Au début des années 90, même les classes aisées sont touchées par la récession née de l’effondrement du mur de Berlin. Les milieux artistiques et culturels sont suspectés de porter une parole réactionnaire. Dans ces « années spéciales », les cinq amis ont le sentiment qu’on leur a un peu volé leur vie. Ont-ils été trahis par le régime, ou se sont-ils trahis eux-mêmes par compromission ? C’est une autre histoire. En tout cas, leur amertume porte aussi une autre image de la société cubaine. Celle des années d’espoir qui émerge doucement, comme une photo au révélateur. Le film de Laurent Cantet est intéressant, replacé dans son contexte historique. Certes, le décor est unique et l’unité de temps et de lieu quasiment respectée. Le procédé est assez théâtral. D’autant que de cette terrasse, surplombant l’immensité de la mer et la ville qui grouille, on ne voit finalement ni l’une ni l’autre. L’intérêt est donc ailleurs. Dans la parole libérée et les souvenirs qui affleurent. Même dans leur imperfection, ils arrivent à dire une vérité. Comme si : « en remaniant nos images mentales, ils aidaient à retrouver un espoir ».