La Bataille de Tabatô constitue le premier film de João Viana. Le réalisateur portugais avait auparavant tourné plusieurs courts-métrages.
Le tournage du film a donné l’occasion à João Viana de mettre en boîte deux œuvres distinctes. D’un côté, il en a tiré un court-métrage documentaire, "Tabatô", sorti en février, et de l'autre ce premier long-métrage.
C’est en rencontrant un musicien allemand que João Viana a eu l’idée de son long-métrage. Le violoniste berlinois souhaitait en effet se rendre en Afrique pour apprendre à jouer du djembé. Un but qui a intrigué le cinéaste portugais qui est né en Angola et se souvenait qu’à son époque les enfants africains quittaient l’Afrique pour l’Europe et notamment l’Allemagne pour apprendre la musique. Il faut savoir que le village de Tabatô a la particularité de n’être habité que par des musiciens.
João Viana n’était pas destiné à travailler dans le cinéma. Poussé par son père, il a fait des études de droit à l’Université de Coimbra. C’est donc en autodidacte qu’il s’est tourné vers le cinéma. Avant de se lancer dans l’aventure La Bataille de Tabatô, il a occupé un peu tous les postes au sein des équipes techniques du story-board : du son en passant par la production.
Présenté au Festival International du Film de Berlin, le long-métrage a obtenu de la part du Jury la Mention spéciale pour un Premier Film. Outre l’Allemagne, il a été projeté lors du festival international du film de Toronto, hors compétition à Moscou, à Lisbonne au festival du film indépendant portugais, à Buenos Aires lors de la semaine du cinéma portugais, au Brésil, en Suisse, en Afrique du Sud et au Mexique.
Plus qu’un film, c’est une expérience que João Viana a vécue en tournant en Guinée-Bissau. Il s’est si bien intégré à la communauté de Tabatô que le chef du village lui a promis une maison une fois que son long-métrage serait achevé.
Bien que le réalisateur soit portugais et que la Guinée-Bissau ait été une colonie portugaise, l’ensemble du film a été tourné en mandinga, le dialecte guinéen.
Fatu et Mutar Djebaté sont réellement parents dans la vraie vie. Ils entretiennent un rapport nièce-oncle et non père-fille comme dans le film.