Un doublage français décevant
Je n’ai pas réussi à mettre la main sur la version originale (à moins qu’il n’existe qu’en français?). Par conséquent j’ai été très frustrée, d’autant que je voulais découvrir (enfin) Kristin Scott Thomas dans son registre natal. Mais finalement, ce qui m’a le plus déplu quant aux voix s’est avéré être celle du personnage masculin principal, incarné par Kevin Kline. Le doublage était tout bonnement foireux, en désaccord total avec le caractère du personnage. Les voix données ont rendu difficile mon appréciation première du film.
Une musique clichée mais appréciable
J’ai par ailleurs beaucoup apprécié les musiques du film. Très « françaises » afin de coller au stéréotype musical parisien (vu par les étrangers, évidemment nous écoutons quand même peu de l’accordéon à longueur de journée!). Quoi qu’il en soit le film présente une jolie bande-son qui ajoutent de la beauté aux images capturées de notre belle Capitale.
Des personnages attachants
J’ai été pour le moins décontenancée vis-à-vis d’un personnage, certes secondaire, mais qui me donnait l’impression d’un mauvais acteur. Il s’agit de l’agent immobilier par Dominique Pinon. La manière d’être du personnage ne m’a pas plu et me semblait complètement hors contexte, dans une pièce de théâtre peut-être, avec une accentuation trop forcée des traits de caractère ? Au cours du film, j’ai quand même quelque peu réussi à cerner le personnage, qui finalement fait partie intégrante de l’histoire et dont la personnalité colle plutôt bien.
Le personnage de Mathilde, quant à lui incarné par notre ‘sorcière’ Maggie Smith, est très attachant. On y découvre une nonagénère à la personnalité et au vécu complexe. Pleine d’humour, elle fait également preuve de beaucoup d’ironie et est ballottée entre ses illusions et la réalité. Émouvante dans son rôle de femme et de mère aimante, Mathilde nous émeut à chaque moment, que nous soyons d’accord ou pas avec ses opinions. Elle nous dépeint d’une certaine manière la vieille époque où elle a vécut, dans toute sa complexité, notamment en matière de mariages.
J’ai été par ailleurs très surprise par Kristin Scott Thomas, qui a rapidement su me convaincre par son rôle très attachant. Peut-être est-ce dû à sa personnalité modeste, à la recherche d’une stabilité affective, en terme de famille comme d’amour. En ayant tout le poids familial sur ses épaules (secrets, mère bercée d’illusions), le rôle de Chloé se révèle très énigmatique, notamment dans sa relation avec Mathilde (sa mère).
Le personnage masculin, Mathias, va quant à lui remonter dans mon estime vers la moitié du film. Au départ exécrable, sans cœur, et, je le redis, sans doublure qui se respecte, on s’attache petit à petit au personnage, au moment des révélations familiales. Finalement, on prend conscience de ses faiblesses au moment où lui-même s’en rend compte. En perpétuel conflit avec son père – pourtant décédé – on va pouvoir découvrir passé fait de souffrances et de complexité.
Nous sommes mêlés dans cette histoire entre deux images paternelles et maritales, entre deux relations mère/fille et père/fils qui au premier abord paraissent des plus éloignées, alors que finalement se cachent beaucoup de similitudes. Les personnages vont se déchirer, se réconcilier, se détruire, jusqu’à un dénouement des secrets de famille. Beaucoup de rancœurs sont présentes dans cette histoire, mais aussi beaucoup d’espoirs. Je terminerai d’ailleurs par une jolie citation de Samuel Beckett que l’on retrouve dans le film :
« Si tu ne m’aimes pas, je ne serai jamais aimée » Samuel Beckett