La réalisatrice Katrin Gebbe écrit et réalise avec Aux mains des hommes, son premier long-métrage. Auparavant elle a obtenu une nomination à l'Oscar du Meilleur court-métrage avec "Sores & Sirin" en 2008.
Katrin Gebbe s’est inspirée de faits réels pour Aux mains des hommes après être tombée sur un article en ligne, même s'il ne s'agit pas, selon elle, d'"une reconstruction précise. Il aurait fallu en savoir beaucoup plus sur les faits, et surtout la dimension du drame social ne m’intéressait pas. Aux mains des hommes est plus une interrogation sur le bien et le mal, la foi et l’idéalisme."
L'idiot de Dostoïevski fut une référence littéraire pour Katrin Gebbe. La cinéaste voulait donner à son film un aspect poétique, inspiré de la symbolique de la souffrance du Christ. La célèbre trilogie d'Ulrich Seidl a également eu son importance: "J’ai vu les films d’Ulrich Seidl. C’est un réalisateur qui m’inspire, il n’a pas peur de plonger dans les désirs les plus enfouis de ses personnages. La plupart d’entre eux sont solitaires et désabusés. J’ai essayé de trouver « l’élément tragique » dans chacun de mes personnages. C’est une chose qui prend vie quand le désir et le besoin se retrouvent dans un conflit insoluble et que l’issue est un désastre."
Aux mains des hommes a fait partie de la sélection Officielle de Cannes "Un Certain Regard" 2013, et fut projeté au Festival de Karlovy Vary.
En Allemagne, le mouvement des "Jesus Freaks", créé à Hambourg, est d'ordre religieux et puise ses racines dans le "Jesus People Movement" des États-Unis. Ses membres sont des chrétiens passionnés et engagés envers Jésus Christ (davantage que Dieu). La réalisatrice a eu l'occasion d'en rencontrer à un concert, 15 ans auparavant : "Je les ai trouvés assez barrés, peut-être parce que je ne suis pas croyante. Mais après mes recherches, j’ai eu le sentiment que leur approche moderne était plutôt intéressante, cette idée de montrer que croire en Dieu peut être cool et beau, et d’essayer d’attirer les jeunes et de les aider à trouver leur place."
A l'origine dans le scénario, le passé du personnage principal Tore était abordé. Sa mère devait être une nonne-mère célibataire. La relation mère-fils était donc de mise, mais ne fut pas intégrée. Une autre séquence avait également sa place, mais fut supprimée : celle où Tore sortait d'un asile - le public était donc amené à se demander si il n'était pas perturbé psychologiquement. "J’ai pris la décision difficile de faire disparaître la mère du scénario. (...) Ma dernière décision a été de me focaliser sur cette famille, de ne garder à côté de ça que les Jesus Freaks, car ils sont spéciaux et installent un climat au début du film", explique Katrin Gebbe.