La Jaula de Oro a été présenté au Festival de Cannes 2013, dans le cadre de la section Un Certain Regard.
Face à une réalité souvent difficile en Amérique latine, Diego Quemada-Diez éprouvait le besoin de réaliser une œuvre engagée : "Nous avons écrit cette histoire dans l’espoir de détruire les conventions qui nous emprisonnent, afin de réinventer notre propre réalité. Je rêve que ces barrières qui nous séparent sautent, que nous embarquions dans un train dont la destination est sans importance, dont les passagers savent que nos existences sont interconnectées et que les obstacles rencontrés sur la route nous inspirent pour célébrer la vie avec un respect et une conscience qui transcendent les races, les classes et les croyances."
Suite à un article sur la ville de Mazatlan (au Mexique) lu en 2003, Diego Quemada-Diez a sauté dans le premier avion pour le Mexique, persuadé d'y trouver une histoire à raconter. Sur place, il a découvert la dure vie des migrants, prêts à tout abandonner pour tenter de rejoindre les Etats-Unis. Bouleversé par ces récits, le réalisateur a alors décidé de collecter pendant plusieurs années les différentes histoires des migrants qui croiseront sa route : "J’ai rencontré des gens merveilleux qui m’ont beaucoup appris, notamment la générosité et la valeur de la fraternité. Je voulais que cette histoire soit vraisemblable tout en ayant une structure dramatique. Je l’ai écrite et réécrite de nombreuses fois. C’est peut-être pour ça que j’ai mis tant de temps à la terminer. Je voulais que le film soit au croisement du documentaire et de la fiction. J’ai fini par comprendre qu’il fallait que je concentre tous les témoignages dans un personnage."
Pour trouver les deux acteurs principaux, un casting a été organisé dans un des quartiers les plus pauvres et les plus dangereux de Guatemala. Plus de 3 000 jeunes ont participé.
Si Brandon Lopez (Juan) fait ses débuts au cinéma avec Rêves d’or, il est de plus en plus connu dans son pays pour sa musique. Le jeune guatémaltèque compose en effet de la musique Hip Hop.
Scénarisé à partir de centaines de témoignages, Rêves d’or a été conçu pour se rapprocher le plus possible de la vérité. Le cinéaste Diego Quemada-Diez considère son œuvre comme "une fiction basée sur la réalité, qui la reconstitue avec une volonté d’authenticité et d’intégrité". Ce film a donc été tourné en Super 16, un format proche du documentaire, mais également plus pratique pour couvrir le périple de ces jeunes héros.
L’équipe du film a dû emprunter les mêmes chemins que les migrants, car Diego Quemada-Diez souhaitait leur rendre hommage en réalisant le même parcours qu’eux. Pour cette raison, Rêves d’or a été tourné dans un ordre chronologique, du Guatemala jusqu’aux Etats-Unis.
Juan, interprété par Brandon Lopez, rêve d’aller aux Etats-Unis, convaincu d’y réussir sa vie. Sa vision des choses plutôt matérialiste contraste avec celle de Chauk, d’origine Tzotzil, beaucoup plus spirituelle. Cette opposition permet au metteur en scène de souligner la lutte interne qui existe chez l’homme : "Je crois que chacun de nous a en lui un peu de Juan et un peu de Chauk."
Si Rêves d’or est le premier long métrage de Diego Quemada-Diez, il ne constitue pas pour autant sa première expérience cinématographique. Sa carrière a démarré en 1995 alors qu’il était assistant sur Land and Freedom de Ken Loach. Il a alors enchainé les collaborations avec d'autres cinéastes célèbres tels qu’Alejandro González Iñárritu, Tony Scott, Oliver Stone ou encore Spike Lee. En 2006 il réalise I Want to Be a Pilot, son deuxième court métrage, présenté au Festival de Sundance et mondialement récompensé.
Le nom de Chauk, interprété par Rodolfo Dominguez, est inspiré de Chak, un ami du réalisateur d’origine maya, qui partage la même vision spirituelle que le personnage.