Sarah, une jeune fille habitant la banlieue de Québec, 20 ans, décroche une place pour le club d'athlétisme universitaire de la prestigieuse université McGill, à Montréal. Grâce à Antoine, un voisin également étudiant, elle peut partir pour la capitale économique de la province - il lui propose en effet d'être sa colocataire. Mais le jeune homme, qui ambitionne plus de leurs relations, lui parle mariage (de convenance), ce qui permettra au couple d'obtenir une bourse. Sarah accepte, car cela lui évite d'avoir à chercher un travail (elle n'a guère de temps libre, entre études et entraînement). Chloé Robichaud, la réalisatrice de ce premier "long", est à peine plus âgée que son héroïne, quand elle le scénarise et met en scène - 24 ans (en 2012). Il a été projeté à Cannes l'année dernière, en sélection officielle, dans la section "Un certain Regard".
La "course" pour Sarah (le demi-fond) est le début, le milieu et la fin de sa vie, à l'instant T où la caméra en saisit des instants. Des soucis de santé, la mise à l'écart de toute relation sentimentale
(c'est une lesbienne non assumée),
l'éloignement géographique d'avec sa mère..... tout cela est secondaire : "Sarah préfère la course". L'adrénaline, plus encore que l'espoir d'une récompense, remplit son existence. Sarah est discrète, voire mutique. Au résultat, on voit très peu d'elle, on sait très peu d'elle... Le film tourne quasiment tout de suite à l'exercice de style pour sa cinéaste (on dirait un film de fin d'études, un travail académique - aux échos autobiographiques probables) : suggérer... (mais quoi au juste ?), et à l'ennui (poli) chez le spectateur - sortant ponctuellement de son apathie lors des (rares) dialogues, bien obligé de prêter l'oreille (le son est mauvais), pour décrypter le parler québécois (seuls les passages en anglais étant directement compréhensibles). Un unique moment de grâce, dans un océan de monotonie, pour monomanie : la chanson de Zoey, pendant le karaoké.