En 1995, Toy Story a marqué un tournant dans l’histoire du cinéma en devenant le premier long métrage d’animation entièrement réalisé en images de synthèse. Ce film, qui a été le plus gros succès de l’année, a été nommé à trois Oscars et deux Golden Globes. Quatre ans plus tard, Toy Story 2 battait tous les records au box-office à sa sortie aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon, et remportait le Golden Globe du meilleur film comique ou musical, ainsi que le Grammy de la meilleure chanson écrite pour le cinéma, la télévision ou tout autre média visuel (Randy Newman /« When She Loved Me »). Sorti en 2010, Toy Story 3 a obtenu les Oscars du meilleur long métrage d’animation et de la meilleure chanson originale écrite pour le cinéma (Randy Newman /« We Belong Together »). Le film a également remporté un Golden Globe et un BAFTA Award dans la catégorie meilleur film d’animation et a été le deuxième film Pixar à être nommé à l’Oscar du meilleur film.
En France, la franchise Toy Story a été un grand succès. En 1995, le premier opus réunissait 2.758.991 personnes en salles. Le 2ème volet a quant à lui attiré 4.531.702 curieux 4 ans plus tard. Toy Story 3, sorti en 2010, a réalisé un score sensiblement similaire avec 4.368.761 entrées. Le 4ème opus fera-t-il mieux ?
Pourquoi ces personnages ont-ils touché tant de gens ? Selon le scénariste Andrew Stanton, qui a contribué à toutes les histoires de la franchise et en a écrit plusieurs, cela se résume à la magie inhérente au concept. Il déclare : "Je pense que cet engouement vient du fait que chacun d’entre nous, qu’on en soit conscient ou non, rêve que ses jouets soient vivants. Je crois aussi que si les gens aiment tant ces personnages, c’est parce que nous avons donné à ces jouets un petit côté adulte plutôt que de les rendre aussi naïfs que des chiots qui découvrent le monde. On les a rendus plus ‘parentaux’."
Woody, Fourchette et le reste de la bande accompagnent Bonnie lors d’une excursion en voiture avec sa famille. Cette escapade mènera Woody à des retrouvailles inattendues avec son amie La Bergère, perdue de vue depuis longtemps et absente de Toy Story 3. La scénariste Stephany Folsom déclare : "La Bergère est un formidable personnage. Elle faisait partie d’une veilleuse pour bébé dans la chambre de la sœur d’Andy, et elle a donc été donnée longtemps auparavant. Sa vie a complètement changé et elle a décidé de tirer le meilleur parti de sa situation et de suivre son propre chemin." Le producteur Jonas Rivera ajoute : "Pour moi, La Bergère est vraiment le personnage le plus important du film. Si vous rencontriez Woody à la fin de ce film et lui demandiez ce qu’il lui était arrivé de plus important dans sa vie, il dirait que ce sont de loin ces retrouvailles avec elle."
Si les voix historiques VO et VF sont de retour pour les personnages principaux (Tom Hanks/Jean-Philippe Puymartin pour Woody, Tim Allen/Richard Darbois pour Buzz), de nouveaux venus font leur apparition. Keanu Reeves (Marc Arnaud en VF) prête sa voix au cascadeur Duke Caboom, Audrey Fleurot remplace Vanina Pradier dans le rôle de La Bergère (toujours campée par Annie Potts en VO) et Jamel Debbouze et Franck Gastambide forment un duo déjanté, Ducky et Bunny (Keegan-Michael Key et Jordan Peele enVO).
Toy Story 4 accueille également des guests prestigieux comme la chanteuse belge Angèle. Elle prête son timbre de voix à Gabby Gabby, une poupée capable de paraître accueillante et amicale puis de devenir extrêmement froide et terrifiante en quelques mots. Pierre Niney fait également son entrée dans la saga dans le rôle de Fourchette, un jouet pour le moins atypique, drôle et touchant.
Fourchette n’est pas un jouet ! Du moins, c’est ce qu’il pense. Cette fourchette en plastique transformée en projet artisanal est presque sûre qu’elle n’a rien à faire dans la chambre de Bonnie. Malheureusement, chaque fois que Fourchette essaie de s’enfuir, quelqu’un l’entraîne dans une aventure qu’il aurait préféré éviter. Le réalisateur Josh Cooley confie : "L’univers de Toy Story repose sur l’idée que tout, dans le monde, a un but. Le but d’un jouet est d’être là pour son enfant. Mais qu’en est-il des jouets fabriqués à partir d’autres objets ? Fourchette est un jouet-bricolage que Bonnie a fabriqué à partir d’une forme hybride de couvert entre la cuillère et la fourchette jetable ; il fait donc face à une crise. Il veut accomplir son but en tant que couvert, mais se retrouve maintenant face à un nouveau but qui lui est imposé, dont il est responsable en tant que jouet."
Gabby Gabby est une adorable poupée parlante à cordon des années 1950. Malheureusement pour elle, un défaut de fabrication dans sa boîte vocale l’a rendue assez déplaisante à entendre. Elle a passé plus de 60 ans oubliée dans les profondeurs d’une boutique d’antiquités encombrée, avec pour seuls compagnons une bande de marionnettes de ventriloque muettes. Le personnage est interprété en VO par Christina Hendricks. Josh Cooley, le réalisateur, explique : "Il a tout de suite été évident que Christina était l’actrice parfaite pour jouer Gabby Gabby. Elle est capable de paraître accueillante et amicale puis de devenir extrêmement froide et terrifiante en quelques mots. Ça me donne encore des frissons quand je repense à l’arrivée de Gabby dans le film. Christina m’a aussi dit qu’elle préférait jouer avec des marionnettes de ventriloque plutôt qu’avec des poupées quand elle était enfant. C’est là que j’ai su que c’était écrit."
Ducky et Bunny sont des prix de fête foraine qui ne rêvent que d’une seule chose : être gagnés. Mais leurs plans sont brutalement interrompus lorsqu’ils se retrouvent au cœur d’une aventure inattendue avec un groupe de jouets qui n’ont aucune idée de la vie d’un prix de stand de fête foraine. Le producteur Mark Nielsen explique : "Ducky et Bunny apportent une nouvelle forme d’humour à l’univers de Toy Story. Leur vision du monde est très singulière puisqu’ils vont de ville en ville à bord de leur stand, condamnés à regarder le monde défiler jusqu’à ce que quelqu’un les gagne et les emporte. Ils n’ont pas de conscience morale parce qu’ils ont vu des centaines d’enfants dépenser de l’argent pour un jeu qui est conçu de telle sorte qu’il est impossible de gagner. Non seulement ils apprennent les mauvais côtés de la nature humaine, mais c’est à cause d’eux qu’ils sont piégés."
Duke Caboom est un jouet des années 1970 inspiré du plus grand cascadeur du Canada. Sur son puissant vélo de cascade Caboom, Duke est toujours prêt à prendre la pose avec classe et assurance. Woody apprend cependant rapidement que Duke a un talon d’Achille : il n’a jamais été capable de réaliser les prouesses impressionnantes promises par sa propre publicité. Depuis des années, Duke prend donc la poussière dans un magasin d’antiquités, revivant constamment les échecs de son passé tragique. C’est un autre immense Canadien, Keanu Reeves, qui prête sa voix au personnage. Le producteur Jonas Rivera raconte : "La première fois que Josh Cooley et moi avons parlé du rôle à Keanu, il est véritablement devenu Duke Caboom. Keanu posait beaucoup de questions très profondes qui ont contribué à définir l’âme du personnage. À un moment donné, il est monté sur la table de l’atrium de Pixar et a pris la pose comme s’il célébrait une grande victoire. C’était tellement drôle ! C’est tout l’esprit du film, et c’est du Keanu tout craché."
Benson est une vieille marionnette de ventriloque. En bon bras droit de Gabby Gabby, il dirige un petit groupe de marionnettes de ventriloque qui jouent les hommes de main pour elle. Sans un humain pour leur donner la parole, ces jouets silencieux patrouillent dans le magasin d’antiquités dans un calme et un silence vraiment troublants. Le producteur Mark Nielsen déclare : "Ces marionnettes sont de loin les personnages les plus flippants que nous ayons jamais créés. Nos animateurs se sont vraiment penchés sur l’authenticité des matériaux pour imaginer la façon dont elles se déplacent. Étant donné que leur corps est mou et sans structure, leurs bras et leurs jambes pendent vers l’arrière. Ajoutez-y leur expression fixe avec leurs grands yeux et leurs grandes mâchoires articulées, et vous obtenez de véritables cauchemars – et les meilleurs qui soient."
Bien que le style visuel des films soit extrêmement stylisé, les progrès technologiques ont ouvert de nouvelles perspectives. Josh Cooley explique : "Notre technologie s’améliore à chaque nouveau film et nous sommes capables de rendre les choses de plus en plus crédibles, de plus en plus réalistes. Dans ce film-ci, il y a des plans incroyablement réalistes. Nous avons même parfois dû diminuer ce degré de réalisme parce que c’était vraiment trop réel. S’il y a bien une chose que nous avons apprise des trois premiers films, c’est qu’il fallait conserver un éclairage plutôt scénique pour garder un côté ‘spectacle’."
C’est le chef décorateur Bob Pauley qui a piloté le style visuel global de Toy Story 4. Il confie : "Avec la puissance des outils aujourd’hui, nous pouvons faire beaucoup plus de choses que pour le premier Toy Story. Il s’agit de faire des choix : nous voulions rester fidèles à l’histoire originale et ne souhaitions pas faire un Toy Story façon film en prises de vues réelles. Nous stylisons les personnages et le monde pour qu’ils soient crédibles et fidèles à l’esprit Toy Story, avec un éclairage théâtral et une intrigue centrée sur l’émotion."
L’un des lieux clés de Toy Story 4 est un magasin appelé "Occasions -Antiquités". La Bergère y a pris la poussière pendant des années avant de se décider à partir. La boutique abrite également une foule de jouets dont Gabby Gabby, les marionnettes de ventriloque qui lui servent d’hommes de main, Duke Caboom et bien d’autres. Le chef-décorateur Bob Pauley explique : "La boutique d’antiquités est vaste et remplie de milliers d’objets. Nous avons fait beaucoup de recherches pour ce décor. Nous avons visité des antiquaires locaux et avons constaté de nombreuses similitudes d’un magasin à l’autre. Il y a bien souvent un feu rouge, un juke-box, parfois un grand Père Noël en plastique, et bien sûr beaucoup d’objets de collection et de vraies antiquités. Les comptoirs sont également toujours très intéressants. On y trouve des notes manuscrites, de petits objets, des curiosités, des lots d’étiquettes de prix. Tout ça a un côté à l’ancienne attachant : ils rédigent les reçus à la main et discutent avec les clients de leurs achats. Nous avons aussi parfois croisé un chat ou deux, et c’est la raison pour laquelle nous en avons intégré un au film pour nous aider à raconter l’histoire."
Selon le scénariste Andrew Stanton, le concept de la fête foraine a énormément inspiré l’équipe pour la création de nouveaux personnages. Il affirme : "Regardez les fêtes foraines : on y trouve les jouets de la pire qualité, les plus tristes et ceux que l’on jette le plus facilement." Josh Cooley ajoute que le lieu lui-même offrait aux jouets d’innombrables occasions d’explorer des régions inconnues des humains : "Nous voulions que les jouets aillent là où nous ne pouvons pas aller. Ils marchent sur les toits des baraques foraines, le long des énormes cordons d’alimentation qui courent sur le sol et même au milieu des manèges. Visuellement, c’est vraiment magnifique." Bob Pauley et d’autres artistes ont visité plusieurs fêtes foraines pour réunir des références visuelles : "Nous voulions capturer le charme de la fête foraine – les couleurs vives des bonbons, les lumières, la grande roue évidemment, les manèges et toutes les baraques, etc. Nous avons appris comment ils fonctionnent ; étudié leur mode de conception et les mécanismes. Peu de gens remarqueront tous les détails, mais toutes ensemble, ces petites choses ont contribué à construire un monde vraiment crédible et vraisemblable."