"Vampire Academy"... Comment ai-je pu vivre jusqu'à maintenant sans visionner un truc avec un titre pareil, promesse d'une vraie catastrophe ? Il fallait absolument que j'y jette un œil afin de satisfaire mon inexplicable curiosité malsaine pour ce genre de films.
Et effectivement , il s'agit bel et bien d'un magnifique ratage mais, car il y a un étonnant "mais", qui partait pourtant d'une bonne idée.
En 2005, Mark Waters réalisait "Lolita Malgré Moi" avec Lindsay Lohan (quand elle ressemblait encore à un être humain et non à un mérou), satire réussie du microcosme lycéen américain et son système de "castes" sociales. Neuf ans plus tard, on sent que le réalisateur a voulu insuffler cette même énergie enlevée et ces dialogues percutants à ce genre cloisonné (et répétitif) que sont les films fantastiques adolescents. Seul petit souci, cette fois, il n'a plus un script brillant de Tina Fey pour l'y aider mais une série de livres mixant "Twilight" et "Harry Potter" pour créer une mythologie...comment dire...déconcertante.
Moroïs (gentils vampires qui font de la magie) et Dhampirs (mi-Moroïs mi-humains qui gardent les gentils, logique) se côtoient dans une université pour faire leurs études, peinards quoi, mais de méchants Strigoïs rôdent, prémices d'une terrible machination, brrrr - et il faut voir, en interview, l'auteur des livres toute fière d'elle d'avoir utilisé des personnages du folklore vampirique roumain de manière ridicule.
Comme d'habitude, toute cette histoire se prend bien trop au sérieux, on a l'impression d'assister à un concentré d'une saison de "Gossip Girl" sur fond de "Twilight" : une fois que l'on gratte le vernis faussement sarcastique et fantastique, il ne reste plus que des problématiques sur la vie adolescente maintes fois rabâchées en bien mieux ailleurs.
Seule lumière dans ce triste tableau, Zoey Deutch (vue dans la série "Ringer", sorte de fusion quasi-divine entre Rose Byrne et Ellen Page) qui semble être la seule à avoir compris ce que le réalisateur a voulu faire et qui insuffle une vraie ironie et un sens certain du décalage dans un film qui n'en demande pas tant. On fermera les yeux poliment sur la présence de Gabriel Byrne (oui, il est là, le pauvre, devenu sans doute sénile), Olga Kurylenko et Joely Richardson tous complètement perdus dans une intrigue débile à souhait (si vous ne devinez pas qui est le (la) grand(e) méchant(e) au bout d'un quart d'heure, navré de vous l'apprendre mais vous êtes une buse !) qui n'aura pas d'autre choix pour redynamiser sa dernière partie avec un peu d'action de faire appel à des "psycho-chiens" (nan, je n'invente pas, je vous assure) venus de nulle part, des sortes de Pokémons canins qui ont les yeux qui deviennent rouges vifs lorsqu'ils ne sont pas contents. Un véritable bonheur de n'importe quoi !!
À noter que, comme le film a fait un terrible flop au box-office mondial, une campagne a vu le jour pour financer une éventuelle suite. Censée atteindre l'objectif de 1,5 million de dollars, elle n'a même pas récolté 300 000 dollars (déjà beaucoup, cela dit) .Même les fans ne veulent pas d'une suite.