Pascale Diez est une professionnelle du cinéma qui consacre son temps, depuis 1994, à intervenir dans le cadre du dispositif national "Ecole et cinéma", "Collège et cinéma"... Elle intervient également dans les lycées option cinéma et anime des ateliers de réalisation de courts métrages de la maternelle à l'université. Elle s'occupe notamment d'un atelier pour enfants ("les Après-midi des enfants") au Forum des images de Paris depuis des années.
L'expérience de ses interventions dans les écoles a permis à Pascale Diez de se rendre compte d'énormes différences selon les établissements, si bien qu'elle avait l'impression de changer de pays tellement les disparités sont frappantes. C'est à partir de ce constat que l'idée du projet de documentaire lui est venue : "Comment nos enfants, qui vivent dans le même pays et fréquentent la même institution qu’est l’Education Nationale peuvent-ils être aussi différents ? Comment l’école formate-t-elle nos jeunes en fonction de leurs territoires géographiques ? Qu’en est-il de l’égalité des chances ? Revenons-nous au déterminisme social ? N’y a-t-il pas un moyen de proposer plus de mixité sociale ? Quels seront les adultes de demain ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Ces interrogations, je les porte depuis plusieurs mois et les réponses socio-économico-culturelles que je peux apporter au regard de l’évolution de notre pays ne me satisfont pas. C’est avec ces questions que j’ai construit ce projet", confie la réalisatrice.
Pascale Diez a vite réussi à se faire accepter par les enfants (CM1 de l'école Saint-Jacques et de l'Ecole de Belleville) en les mettant en confiance : "Ils m’ont rapidement acceptée dans l’intimité de leurs classes et des liens se sont tissés. La rencontre humaine est mon moteur, je fonctionne aux sentiments, et ceux échangés avec les enfants me sont très précieux !", affirme la cinéaste.
Pascale Diez a financé son film elle-même, en collaboration avec Nara Kéo Kosal : "Nous ne nous plaignons pas et ne regrettons rien. Il fallait que je fasse ce film, c’était une nécessité", confie la réalisatrice.
Selon la réalisatrice Pascale Diez, les activités artistiques aideraient à lutter contre l'échec scolaire et revaloriseraient les élèves les plus en difficulté : "Souvent les enseignants découvrent leurs élèves dans les ateliers artistiques et les considèrent autrement ensuite. C’est d’ailleurs généralement les élèves les moins brillants scolairement qui se révèlent les plus investis, les plus créatifs et les plus efficaces. Faire appel aux qualités de chacun pour former une équipe développe le sens de la responsabilité et l’estime de soi. La pratique des arts peut débloquer des élèves et les ouvrir en les rendant plus disponibles aux enseignements. Dans le film, une fillette témoigne qu’elle aime l’école depuis qu’elle y fait du soundpainting, un autre dit que le projet lui a donné le courage de ne plus être désespéré. Il faut les entendre !", s'exclame la cinéaste.