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inspecteur morvandieu
34 abonnés
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3,5
Publiée le 6 novembre 2024
Avant de rentrer dans le vif du sujet et la disparition dans un train de l'énigmatique miss Froy, Hitchcock présente sous une apparence ouvertement fantaisiste les différents intervenants de l'intrigue à venir. Dans un pays perdu des Balkans, l'hôtel rustique où chacun passe la nuit en attendant le départ du train est une véritable scène comique où s'entremêlent de brefs et cocasses portraits, des bons mots et des plans ou allusions tout à fait grivois. En fait, l'intrigue ne se départira jamais de cet humour si ce n'est, peut-être, au moment de la résolution de l'affaire, qui ne sera pas sans une certaine brutalité. Le dernier film de sa période britannique identifie clairement, par les thèmes et par le style, l'auteur Hitchcock. Un homme et une femme, associés par les circonstances, sont au coeur d'un ténébreux complot dont les membres nient que la voyageuse disparue ait jamais existé. Par sa nature et par le cadre dépaysant et mystérieux de l'Europe centrale, l'affaire n'est pas sans rappeler une aventure à la Tintin. Son dénouement -accessoire- n'a pas tant d'intérêt que la manière et le style de la mise en scène.
Pas encore arrivé aux Etats-Unis, Hitchcock offrait déjà dans sa carrière britannique quelques suspenses saupoudrés d'humour qui seront sa marque de fabrique. Illustration quasi parfaite avec ce film en mode huis clos (dont la trame nourrira plus d'une intrigue hollywoodienne par la suite), avec des acteurs qui oscillent gentiment entre bonhomie et cabotinage, la disparition sur fond de complot n'étant guère qu'un arrière-plan bien utilisé pour s'autoriser des traits d'esprit, le tout dans une mise en scène inquisitrice et inventive.
Passée une très jolie maquette qui introduit le décor, le premier acte de « The Lady Vanishes » tient pratiquement de la comédie. Avec cette présentation des personnages, qui se retrouvent coincés dans un hôtel d’un pays fictif d’Europe centrale. On y verra divers chassés croisés, et des situations amusantes. Dont ces deux amateurs de cricket, portrait drolatique mais réaliste et toujours d’actualité du touriste britannique dans sa splendeur. Puis on rentre dans le vif du sujet. Un huis-clos dans un train. Et une héroïne qui, à son réveil, ne retrouve plus la dame avec qui elle a sympathisé dans le compartiment. Problème : personne ne peut confirmer que la dame était bien à bord. Hallucination due à un choc ou complot d’envergure ? Un mystère intrigant, qui fonctionne encore très bien plus de 80 ans après sa sortie. Hitchcock gère en légèreté et en suspense ce high concept qui sera repris par d’autres (« Flightplan » pour ne citer que lui). Il exploite bien son décor de train, à la fois fermé mais mouvant, et tout ce qu’il y a derrière. Les acteurs sont plaisant à voir. Dont Michael Redgrave (le père de Vanessa) dans son premier rôle au cinéma. Et puis, même en se cachant derrière un pays fictif, il n’est pas difficile de déceler ici une portée politique. Les méchants étant une représentation à peine voilée de l’Allemagne nazie. Je reprocherai juste une résolution dévoilée un peu vite, mais qui n’enlève rien à la qualité du dernier acte.
la premiere 1/2h dans l'hôtel se veut drôle mais est plutôt ennuyeuse mais dès que le train s'élance, commence un film réjouissant de paranoïa, puis de mystère, puis d'aventure. Très jolie fin.
Un film facile de la période anglaise d'Hitchcok le scénario est faiblard le suspens inexistant et les acteurs convenus. À voir à la télé... Et encore !
Film d'espionnage réalisé par Alfred Hitchcock pendant sa période anglaise en 1938. Ce n'est pas un chef d’œuvre, pas mal sans plus. Quelques clichés, notamment la bagarre dans le wagon à bagages, à la limite du ridicule et des personnages très stéréotypés (les deux Anglais et le médecin notamment). Il faut presque une demi-heure pour que l'intrigue démarre, ensuite on ne s'ennuie plus. Le duo Margaret Lockwood / Michael Redgrave fonctionne bien, Miss Froy jouée par Dame May Whitty est très attachante. Alfred Hitchcock apparait en caméo à la fin du film (on le voit, très rapidement, fumer une cigarette dans la gare).
Un hybride générique entre comédie théâtrale, romances plus ou moins dramatiques, disparition (faussement) fantastique et espionnage étatique à l'air de récit de gangsters! Difficile donc de trouver l'équilibre idoine! Ainsi malgré ce savoureux humour British pince-sans-rire, de plaisants dialogues teints de sarcasme et un impeccable casting, l'intrigue perd irrémédiablement en crédibilité et affaiblit le suspense initial. Restent de plaisantes séquences à la galerie d'atypiques personnages!
Les films anglais d'Alfred Hitchcock ne sont pas les plus connus mais on y trouve se qui fera les chefs d'oeuvres américains à venir. La première partie de ce film est très ennuyeuses, on y présente les personnages certe mais je me suis ennuyé et j'ai failli décrocher. Une fois dans le train, la disparition de la femme donne au film une autre tournure : il y a du suspens, c'est inquiétant et tout ça est remarquablement rendu. Par contre des qu'on retrouve la femme ça redevient n'importe quoi et c'est sans intérêt.
Excellent film, une disparition dans le huis clos d'un train, qui fait penser un peu au crime de l'Orient Express. Atmosphère hitchcockienne et charme d'un vieux film en noir et blanc
Voilà un film à conseiller pour toute personne hésitant à entamer Hitchcock par peur de l'épouvante ! C'est ici un long-métrage léger et drôle que nous livre le réalisateur britannique. Thriller comique au rythme effréné et aux allures burlesques, personnages hauts en couleur (c'est un euphémisme), Margaret Lockwood... que demander de plus ? Les deux personnages principaux, castés à la perfection, sont redoutablement attachants - malgré parfois un caractère un peu (trop ?) prévisible, mais c'est sans nul doute les autres que l'on retient le plus facilement : le duo britannique d'amateurs de cricket (gé-nial), la nonne spoiler: à talons hauts , le couple adultère... Hitchcock donne à chacun une place satisfaisante - qu'elle soit au premier ou au second plan. Michael Redgrave est adorable, Margaret Lockwood est charmante, leur duo est délicieusement complice : ça marche ! Au niveau de l'intrigue, on est conquis : plot-twist, tension, bagarres... tout le train (le film est majoritairement tourné en studio) est exploité - et, donc, le huis-clos ! Bref, avant sa période Hollywood, Hitchcock tourne son dernier "britannique" (ça se sent) et c'est très réussi, évidemment. On note la dimension politique : ce pays imaginaire a bien des allures de l'Allemagne, la guerre se profile. Et puis, c'est presque queer !
Une femme disparaît est un des films les plus connus de la période anglaise d’Alfred Hitchcock. Il faut reconnaître que le cinéaste, qui était en pleines négociations avec David O. Selznick pour partir aux États-Unis, y fait preuve de tout son talent. Effectivement, il montre comment gérer une intrigue pouvant facilement tomber dans l’absurde tout en restant dans le domaine du suspense. De plus, il arrive à travers ce scénario parfaitement mené à inclure des commentaires discrets sur l’actualitéspoiler: (le plus connu étant sa critique des accords de Munich avec la séquence où un homme se fait abattre alors qu’il tend un mouchoir blanc) . D’un point de vue technique, Hitchcock peut exploiter admirablement un budget loin d’égaler ceux de ses futurs films hollywoodiens (seule l’utilisation de maquettes retranscrit cette pauvreté relative) en partie grâce au fait que le film se déroule uniquement pendant une heure dans un train. Dès qu’on monte dans celui-ci, le long-métrage devient clairement un des meilleurs de sa période anglaise où le suspense supplante, tout en conservant une petite part, la comédie qui caractérisait une exposition des personnages que l’on pouvait juger un peu longue (il faut attendre 24 minutes avant que l’on puisse comprendre que l’on est dans une histoire à suspense) même si le cinéaste y exploite certaines de ses thématiquesspoiler: comme l’évocation de l’homosexualité quand les personnages de Charters et Caldicott sont obligés de dormir dans le même lit et se partage un seul pyjama (alors que, logiquement, ils auraient dû en avoir chacun un malgré le contretemps qu’ils ont rencontré). On pourra d’ailleurs noter que ces deux personnages comiques marquèrent tellement dans le film qu’ils furent réutilisés deux ans plus tard dans Train de nuit pour Munich de Carol Reed et qu’ils furent repris régulièrement par leurs interprètes (Basil Radford et Naunton Wayne) au music-hall et à la radio . Enfin, il ne faut pas oublier de noter qu’Hitchcock, à l’image de ce qu’il fera avec Lifeboat ou Les Oiseaux) choisit de ne pas accompagner son récit par de la musique extradiégétique afin de renforcer l’importance que la musique intradiégétique revêtira au cours de l’intrigue. Ainsi, même si on peut lui reprocher une première demi-heure un peu longue et trop axée sur la comédie, Une femme disparaît devient dès la montée dans le train et le lancement réel de l’intrigue un incontournable de la filmographie hitchcockienne et très clairement une de ses meilleures œuvres anglaises.
Le plus impressionnant dans ce film est toute la métaphore sur la situation géo-politique en Europe centrale et qui prophétise les futurs accords de Munich. Nul doute que le pays imaginaire ne trompait déjà personne à l'époque de la sortie, les nazis sont évidemment en filigrane, et surtout Hitchcock impose subrepticement une opinion certaine sur la position à adopter par le Royaume-Uni. Hitchcock en visionnaire... Le cinéaste mélange les genres, film d'aventure, drame, polar, thriller mais cette fois les genres sont plus marqués, les césures par des ruptures de tons permettent de passer d'un genre à l'autre. C'est un parti pris toutefois par toujours probant, par exemple il y a des parties plus bavardes, d'autres qui ne semblent là que pour permettre un peu de spectaculaire comme la fusillade finale, puis il y a un peu trop de séquences invraisemblables : le plus gros soucis est qu'on se demande qui serait vraiment parti enquêter pour une personne qu'on connaît pas et, surtout, en quoi une passagère qui n'est plus à sa place serait suspect ?! Mais il y a aussi une bonne dose d'autodérision où comment montrer tout le flegme so bristish lors de la fusillade qui ne peut que faire sourire. Site : Selenie
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1,0
Publiée le 11 mai 2021
Certains peuvent considérer que Une femme disparaît fonctionne à plusieurs niveaux mais j'ai eu tendance à considérer qu'il n'était capable de se concentrer à aucun niveau. En ce qui concerne l'aspect thriller de l'histoire je n'ai pas été capable de suspendre mon niveau d'incrédulité dans la mesure requise. Quant à l'aspect comique il y a eu quelques répliques intelligentes qui m'ont fait rire mais le niveau général de bêtise a semblé saboter les autres aspects du film. Prenez la bagarre absurde dans le wagon cargo par exemple. La seule façon dont le film a fonctionné pour moi était en tant qu'allégorie politique il y a les deux gentlemen anglais obsédés par les scores de cricket et ne voulant pas être impliqués dans l'intrigue la guerre imminente. Il y a l'avocat plus soucieux de sa réputation que de dire la vérité au système judiciaire britannique distant, le pacifiste agitant son drapeau blanc et se faisant abattre par naïveté, la sérieuse Margaret Lockwood la Cassandre qui voit la vérité mais que personne ne veut écouter. Les connotations politiques sont certes sérieuses mais elles sont banalisées par l'inanité de l'histoire. Les vingt premières minutes dans l'hôtel étaient si ennuyeuses et statiques que j'ai failli abandonner à ce moment-là mais j'ai persisté pour découvrir quelques qualités rédemptrices. Lockwood et Redgrave forment un couple amusant, Naunton Wayne et Basil Radford jouent bien l'un contre l'autre, Dame May Witty est un délice et il y a un travail de caméra intéressant. Mais pour moi les points négatifs l'emportent sur les points positifs...