Un film vivement critiqué que ce Scary, under the bed. Il faut reconnaitre qu’il tend le bâton pour se faire battre, d’une part en restant sur une thématique assez concurrentiel, et ensuite en s’avérant nettement moins enthousiasmant que certains de ses concurrent, apparaissant timoré et fade.
Coté casting je dirai que sans être l’attraction du film, c’est correct. Le duo de héros, mené par Johnny Weston et Gattlin Griffith est honnête, et s’avère assez enthousiasmant par moment, sauvant en particulier la première partie de l’ennui. Leurs personnages n’ont pas un grand relief, mais leurs jeux, sobres s’avèrent assez valables. Leurs parents, sans être des plus mémorables sont eux aussi corrects, et du coup, dans l’ensemble, en dépit de personnages assez caricaturaux ou clichés, ils assument avec professionnalisme leurs rôles.
Le scénario part sur une thématique assez classique du cinéma d’horreur, avec l’immixtion d’une créature dans le quotidien. Le problème c’est que pendant 1 heure 10 on voit uniquement le quotidien de cette famille, fort peu enthousiasmant au demeurant, et que la créature apparait dans le dernier quart d’heure seulement ! Du coup pendant 1 heure 10 le film est bavard, sorte de chronique d’une famille moderne, avec deux ou trois souvenirs de peurs d’enfants ressurgissant de ci de là pour ne pas totalement donner envie au spectateur de mettre fin au visionnage. Ce n’est pas vraiment mauvais, mais ca ne correspond pas du tout à ce que le spectateur est naturellement venu chercher, et la déception commençant à poindre au bout d’une demi-heure se meut en une certaine colère après une heure. Le dernier quart d’heure rattrape l’affaire, mais malheureusement c’est un peu tard et le sentiment d’un coup d’accélérateur soudain mais s’achevant trop tôt est gênant.
La mise en scène est acceptable. Le réalisateur n’a pas un très grand talent, mais il livre un métrage propre, sans excès de style, privilégiant une approche sobre et classique. C’est un choix qui fonctionne plutôt bien, surtout qu’il contraste avec les quelques scènes gores de la fin, ancrées dans un tout autre style qui rappellera beaucoup les années 80 aux amateurs d’horreur. La photographie privilégie les couleurs pâles, avec une dominance du blanc, du gris, utilisaient là aussi en contraste avec la dernière partie qui devient bleue, ou sombre. L’obscurité se déploie alors davantage, et s’avère parfois un poil excessif pour permettre une totale lisibilité. Les décors enfin sont très limités, avec une maison qui est certes réaliste, sans doute pour donner le sentiment qu’il s’agit du quotidien de monsieur tout le monde, mais enfin, ca limite forcément le métrage et l’action. Reste les effets visuels. Le monstre est un mix assez improbable. J’ai cru voir un croisement entre un bouffon, Xtro, et Pumpkinhead ! En fait on le voit assez peu, alors ce n’est pas simple de vraiment définir ce à quoi il ressemble avec précision. Il est bien fait. Les scènes horrifiques sont elles aussi très réussies, et déploient une violence très surprenante à la vue des 70 premières minutes du film ! La créature en avait franchement sous le pied, et je regrette qu’elle n’ait pas été davantage exploitée. Enfin la bande son est à l’image de l’esthétique du film, sobre, discrète, mais convaincante.
Au final Scary, under the bed n’est pas une raclure, mais il pose le problème du métrage à potentiel, qui, pour un choix que je ne m’explique pas, le garde en réserve ! Le dernier quart d’heure est brillant en de nombreux points, mais pour y parvenir il faut passer par une longue exposition lassante et déconnecté (à l’image du dialogue d’ouverture d’une longueur rare !). Je lui accorde quand même 1.5, mais c’est regrettable de passer à coté d’une série B qui, à l’image de ses scènes horrifiques, semblait pouvoir décemment s’inscrire dans les bonnes surprises de ces dernières années.