Le réalisateur a conçu le scénario à partir de récits de jeunesse d’un ami, qui a été docteur dans une petite bourgade en Roumanie : “Il a été envoyé là-bas, pendant 5-6 ans, l’endroit était complètement surréaliste et fascinant.”
À l’origine, Silviu Purcărete voulait faire un film de 12-13h mais a dû reconsidérer son projet faute de financement. “Si j’avais été milliardaire j’aurais fait un film de 24h. La boîte de production m’a conseillé de voir un script doctor, un « docteur de scénario » en Allemagne, mais je n’ai pas aimé ce qu’il me proposait. C’était des schémas qui fonctionnent bien habituellement au cinéma mais qui ne m’intéressaient pas. Je pense d’ailleurs que le film est très peu conventionnel de ce point de vue.”
Metteur en scène roumain, Silviu Purcărete a remporté de nombreux prix et un grand succès critique tant en Roumanie qu’à l’étranger pour ses pièces. Il signe à l’âge de 60 ans son premier long-métrage avec Il était une fois Palilula : “pour moi l’occasion ne s’était pas encore présentée. Là, il s’agissait d’un texte qui n’avait pas l’ampleur d’un drame théâtral et qui pouvait au contraire être bien adapté au cinéma.” Sa mise en scène rappelle cependant volontairement celle d’une pièce : “c’était la proposition du début, faire comme si cela se passait dans un théâtre. Les conditions du tournage m’ont aussi poussé à faire ça, le studio n’étant pas un vrai studio mais une usine désaffectée qui n’avait pas de vitres, en plein hiver. Pour moi, il fallait que ces mécanismes, ces rouages apparaissent…”
Réalisé en 2012, Il était une fois Palilula aura mis dix ans à atteindre les salles françaises.
Silviu Purcărete a rencontré des difficultés aussi bien techniques que du côté du processus de production qui lui était inconnu. S’il était entouré d’acteurs qui lui étaient familiers et d’amis, il tournait avec des équipes techniques différentes en respectant un planning strict, de 18h à 6h du matin en plein hiver. Lors d’une scène de pluie artificielle, il n’a pu filmer qu’une seule prise car tout était gelé après. Le réalisateur se souvient : “Il y avait des scènes d’été où les acteurs devaient être en t-shirt et transpirer, on les aspergeait d’eau, mais dans le film on voit bien la buée qui sort de leur bouche à cause du froid.”