L'expression de Cinquième pouvoir désigne l'Internet, c'est à dire le média social de masse qui possède son propre système d'information, qui constitue un complément au Quatrième pouvoir, constitué par la presse. Il s'agit donc d'un deuxième contre-pouvoir. Dans le titre, Le Cinquième pouvoir fait précisément référence au site WikiLeaks.
Le Cinquième pouvoir est adapté de deux ouvrages distincts. D'un côté, Inside WikiLeaks: My Time With Julian Assange At The World's Most Dangerous Website, qui n'est autre que le témoignage de Daniel Domscheit-Berg, activiste allemand qui a aidé Julian Assange à créer WikiLeaks et qui est resté quelques temps son bras droit. De l'autre, WikiLeaks: Inside Julian Assange's War On Secrecy, un livre écrit par deux journalistes anglais, David Leigh et Luke Harding. Par ailleurs, le film se focalise sur la création et les débuts fracassants de WikiLeaks, mais ne s'intéresse pas à ce qui a suivi, notamment les démêlées de Julian Assange avec la justice.
Au départ, c'est le comédien britannique James McAvoy qui devait interpréter le rôle de Daniel Domscheit-Berg face à Benedict Cumberbatch. C'est finalement Daniel Brühl qui l'a remplacé, McAvoy ayant dû abandonner le projet à cause d'un agenda incompatible. Pendant un temps, il a été dit que Jeremy Renner était très intéressé par le rôle de Julian Assange, quelques mois avant que l'on annonce que Cumberbatch avait été choisi.
Le Cinquième pouvoir a réalisé le pire démarrage de l’année 2013 aux Etats-Unis. Malgré 1 769 copies, le film racontant l’histoire de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, n’a engrangé que 1,7 millions de dollars de recettes (environ 1,2 millions d’euros). Des débuts timides pour un long-métrage qui a coûté près de 28 millions de dollars. Il fait moins bien que Getaway, Movie 43 et Paranoia, autres films produits par Disney et DreamWorks.
Changement radical d’univers pour Bill Condon. Avant de diriger Le Cinquième pouvoir, le cinéaste américain s’était fait connaître en réalisant les deux derniers volets de la saga Twilight (Révélation 1ère partie et 2ème partie).
Julian Assange n’a pas apprécié Le Cinquième pouvoir. Après avoir exprimé son mécontentement au sujet du film dont il jugeait le propos erroné, l’informaticien australien a choisi de torpiller la sortie du long-métrage en proposant son propre documentaire, "Mediastan", sur l’opération Cablerun qui rendit célèbre son site, WikiLeaks. En 2010, des milliers de documents confidentiels des institutions étatiques américaines ont été envoyés aux médias (dont le New York Times et The Guardian) et dévoilés au monde entier. Plus de 500 000 téléchargements du documentaire ont été dénombrés le week-end de sa sortie.
Benedict Cumberbatch a un calendrier bien chargé en cette année 2013. Si l’acteur londonien triomphe encore dans la série britannique Sherlock, il a fait sensation en méchant mémorable dans Star Trek Into Darkness et sera à l’affiche de 12 Years a Slave (sorti le 30 août aux Etats-Unis et prévu pour le 22 janvier 2014 en France) et du très attendu Le Hobbit : La Désolation de Smaug (où il prêtera sa voix au dragon Smaug).
Une fois n’est pas coutume, Julian Assange a demandé expressément à Benedict Cumberbatch de renoncer à l’incarner dans ce long-métrage. L’Australien a envoyé une longue lettre à l’acteur britannique pour lui expliquer les raisons de sa requête, arguant que le scénario visait à nuire à son image et à déformer la réalité. L’interprète de Sherlock Holmes a répondu par la négative à Assange, expliquant qu’il avait énormément travaillé pour ce rôle et que le film serait juste dans son propos.
Le Cinquième pouvoir est déjà le second long-métrage sur les coulisses de WikiLeaks à sortir sur les écrans. En janvier dernier, Alex Gibney avait présenté à Sundance son documentaire, intitulé We Steal Secrets : The Story of WikiLeaks. Un timing qui n’est pas sans rappeler les films sur la vie de Lance Armstrong. En effet, quatre films concernant l’ancien cycliste américain sont en projet dont un d’Alex Gibney (The Armstrong Lie).
Si internet prend de plus en plus de place dans nos vies quotidiennes, il fascine de plus en plus les cinéastes. Alors que Le Cinquième pouvoir revient sur les révélations de WikiLeaks, il y a trois ans, The Social Network et David Fincher s’intéressait à un autre phénomène du web : Facebook et son créateur Mark Zuckerberg. Comme Assange, ce dernier n’avait pas particulièrement aimé le film le concernant.
Malgré leur riche carrière, les comédiens Peter Capaldi et David Thewlis (Harry Potter) n’avaient plus travaillé ensemble depuis 20 ans. Leur première et unique collaboration à ce jour avait été pour le téléfilm "Prime suspect 3" avec Helen Mirren et Michael Shannon. Daniel Brühl, Michael Kranz et Ludger Pistor se retrouvent également sur ce film, quatre ans après Inglorious Basterds de Quentin Tarantino. Idem pour Alexander Beyer et Daniel Brühl qui s’étaient côtoyés la réplique dans Good Bye Lenin!, dix ans plus tôt. De son côté, Benedict Cumberbatch recroise Jeany Spark, qui a joué un tout petit rôle (une sans abri) dans la série Sherlock, mais aussi David Thewlis avec qui il avait joué dans Cheval de Guerre de Steven Spielberg. A noter également que Moritz Bleibtreu et Alexander Beyer ont tourné ensemble dans Munich.
Laura Linney et Stanley Tucci ont eu droit à un tournage un peu particulier. En effet, les scènes avec les deux acteurs ont été réalisées une fois que l’ensemble des autres scènes avaient été enregistrées. De fait, ils sont arrivés sur le plateau après le départ des autres comédiens. Le tête à tête a duré une semaine.
Même s’il n’a duré qu’une semaine, le tournage des scènes impliquant Stanley Tucci et Laura Linney n’a pas été de tout repos. Les producteurs ont ainsi dû changer leur plan au dernier moment et délocaliser le lieu du tournage. A l’origine, celui-ci était prévu à Nairobi au Kenya mais la tenue des élections et l’instabilité politique dans l’Etat africain en ont décidé autrement. Annulé pour question de sécurité, le tournage a finalement eu lieu sur un plateau à Bruxelles.
Disney et DreamWorks sont des pirates d'après Peter Sude, l’un des trois fondateurs de The Pirate Bay : les deux studios auraient utilisé, sans accord, le logo de son site BitTorrent. L’homme a remarqué ce détail en visionnant la bande annonce du film où Benedict Cumberbatch porte un T-Shirt avec un immense bateau pirate, symbole de la plateforme. C’est la taille de ce dernier qui a alerté Sude.