Si Patrick Ridremont signe ici son premier film, il en occupe également l'un des rôles principaux, puisqu'il incarne le condamné à mort qui se lance dans un monologue pour repousser l'échéance de son exécution. Le personnage, qui doit tenir son audience en haleine des jours durant, présente quelques similitudes avec son interprète, puisque ce dernier a fait partie de la Ligue d'improvisation belge et a même été sacré champion du monde d'improvisation en 1999, au Québec.
Le comédien et réalisateur Patrick Ridremont a été marié pendant trois ans à Virginie Efira, dont il est séparé depuis plusieurs années, ce qui ne les empêche pas de rester complices, puisqu'ils se donnent la réplique dans Dead Man Talking.
Sachant que le film met en scène un homme qui occupe son audience en parlant pour repousser l'échéance de son exécution, le cinéaste Patrick Ridremont déclare, non sans humour : "Le mec est un peu Shéhérazade, il a le pouvoir entre vingt heures et minuit."
Le film, dont l'action se déroule dans une prison désaffectée, a été tourné en studio, au Luxembourg, plus particulièrement à Bascharage, en pleine zone industrielle, dans les locaux d’une ancienne usine. Le lieu est voulu complètement neutre pour être le plus intemporel et universel possible.
Le comédien Christian Marin, connu pour son rôle récurrent dans la série Les Chevaliers du ciel ainsi que son personnage culte du maréchal Merlot dans les quatre premiers volets consacrés aux célèbres gendarmes emmenés par de Funès, est décédé le 5 septembre 2012 à l'âge de 83 ans, et signe donc avec Dead Man Talking son dernier film.
Virginie Efira a retrouvé sur le tournage de Dead Man Talking, son onzième long métrage, François Berléand, rencontré en 2008 sur le plateau du Siffleur de Philippe Lefebvre.
Patrick Ridremont s'est inspiré du cinéma des frères Coen dans sa manière de concevoir les personnages de Dead Man Talking. Le réalisateur déclare : "C'est très clairement une référence pour moi. Ce que j'aime beaucoup chez les frères Coen et que j'ai essayé de mettre en application sur le tournage, (...) c'est cette forme de ligne claire. Chez eux, l'habit fait le moine. Moi, je voulais que les codes soient clairs et évidents. Après, le talent des comédiens donne de la finesse et des nuances à ces personnages et fait le reste."
A la fois premier rôle et réalisateur pour Dead Man Talking, Patrick Ridremont a eu recours à une doublure pour régler les aspects techniques avant de jouer lui-même le rôle du condamné à mort William. Il explique : "Nous avions une doublure qui connaissait mon texte. Je mettais en scène le cadre avec la doublure qui donnait la réplique aux autres acteurs. Je voyais les choses, je réglais tout. Cette doublure jouait dans le ton et dans le rythme. C'est finalement un travail très ingrat pour ce comédien : il aura interprété mon rôle de A à Z et ne se retrouvera pas à l'écran. Une fois que c'était bon, je l'escamotais et je prenais la place."