Le cinéma belge regorge de réalisateurs talentueux, les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne en chef de file, de comédiens prometteurs, cf le César du meilleur espoir masculin Matthias Schoenaerts, la « Populaire » Déborah François ou l’animatrice convertie actrice Virginie Efira, d’acteurs talentueux – le « Cloclo » Jérémie Renier, Yolande Moreau, Cécile de France, Olivier Gourmet entre autres, d’icônes générationnelles (Jean-Claude Van Damme, Benoît Poelvoorde, François Damiens), ainsi que de quelques pépites devenues cultes avec le temps comme « C’est arrivé près de chez vous », « Le Huitième Jour » ou « Dikkenek ».
C’est donc généralement avec enthousiasme que nous découvrons chaque nouvelle mouture de nos voisins du Nord, espérant y déceler un joyau surprenant.
Aujourd’hui, le film à grand potentiel s’appelle « Dead Man Talking », rocambolesque reconstitution des mille et une nuits d’un condamné à mort, réalisé par l’ex-mari de Virginie Efira, le belge Patrick Ridremont, crédité également en tant qu’acteur principal.
Synopsis Allociné : 20h. Une prison quelque part. William Lamers est condamné à mort. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique pour dérouler le fil de sa vie afin d’échapper à la sentence. Son exécution qui ne devait être qu’une formalité va alors devenir le plus incroyable des enjeux politique et médiatique.
Satire de la téléréalité ? Pas vraiment. Comédie absurde ? Non plus. Drame social ? Que nenni.
Difficile de définir le genre de « Dead Man Talking », premier film du comédien – réalisateur Patrick Ridremont.
D’un postulat de départ dérangeant very Kafkaïen, mais malgré tout très contemporain – l’influence des médias, le pouvoir politique – Patrick Ridremont navigue ensuite dans l’absurdité pour déployer son récit sincère et subtil in finale dans l’émotion et le mélo. Trajectoire insoupçonnée / insoupçonnable mais touchante !
L’itinéraire pourrait paraître déraisonnable mais « Dead Man Talking » reste cohérent dans son ensemble, y compris dans le ton humoristique un peu léger par moment, probablement afin d’empathiser le spectateur et de ramener ce dernier vers une certaine forme d’Humanité des personnages, et dans cette tournure inattendue du dernier acte avec cette espèce d’ambiance à la « Ligne Verte ».
Le casting s’avère irréprochable, Patrick Ridremont himself accompagné de son ex-épouse, la new bankable Virginie Efira, du cynique François Berléand et du fou furieux Jean-Luc Couchard, toujours très bon.
Bilan : Drôle d’oiseau que ce « Dead Man Talking », premier long métrage du belge Patrick Ridremont, insondable au premier abord, nettement moins insane qu’il n’y paraît quand on y regarde de plus près.