Avec cette troisième réalisation, Menhaj Huda explore de nouveau le monde de l'adolescence mais en le plongeant dans un genre plus troublé, le film d'horreur. Natif du Bengladesh, citoyen anglais, le jeune metteur en scène explore à sa façon le slasher voire le torture porn en y apposant une signature assez originale. Son Comedown se lance dans une aventure ayant pour protagonistes des banlieusards plutôt sympathiques et en tire une histoire loin d'être mauvaise malgré un sentiment tenace d'imperfection.
Lloyd vient de sortir de prison et rejoint sa petite amie Jemma dans une banlieue morne. Il y retrouve ses potes mais il a décidé de ne plus faire de conneries : sa meuf attend un bébé. Le petit groupe se rend dans une immeuble laissé à l'abandon pour y faire la fête et installer une antenne. Le lieu, cependant, n'est pas aussi calme qu'il n'y paraît...
Huda aime le genre et apprécie les adolescents, pas de doute. Il donne à ses acteurs une vraie consistance, une aura agréable : chacun possédant sa petite personnalité (on est aussi dans des stéréotypes qui ne gênent pourtant pas), on retrouve même les délires de nos jeunes années...si si la famille ^^ Le scénario, pas vraiment exceptionnel, permet une intrusion réaliste dans des vies fades que l'amitié ou l'amour rendent supportables. Plaisant. C'est passée la première partie que la bobine épouse les codes du film d'horreur et se perd, parfois, dans une tension palpable réussie mais que les motivations du slasher altèrent. À croire que le gamin de banlieue attire les pigeons... Ce tueur manque de charisme surtout à la vue du motif de sa colère. Par ailleurs, la mise en scène est prenante, elle utilise bien son décor anxiogène et le pessimisme final fait plaisir. On ne peut néanmoins oublier, en dépit d'un traitement surprenant, que le métrage s'enlise dans un récit loin d'être exemplaire. Quelques séquences gores avec maquillage à la traditionnelle du plus bel effet. 2,5/5