L'Histoire d'une mère est la relecture du conte d'Andersen La vraie histoire d'une mère. "C’est un conte rare, moins connu que certains, mais qui a résonné très fort en moi. L’histoire d’une mère qui va partir à la recherche de son enfant que la Mort a emporté", confie la réalisatrice Sandrine Veysset. Le récit est également inspiré d'une nouvelle de Charles Ferdinand Ramuz, un écrivain que la réalisatrice affectionne tout particulièrement.
La figure de la mère est très présente dans le cinéma de Sandrine Veysset, comme on peut le voir dans Y aura t-il de la neige à Noël ?, Martha… Martha ou encore Il sera une fois. L'Histoire d'une mère diffère toutefois : "Mon travail de cinéaste s’est toujours cristallisé autour de la relation mère / enfant(s). J’ai tourné autour de ce lien extrêmement fort, à la fois structurant et déstructurant, riche, déterminant dans la construction d’un individu. Mais dans les différents portraits de Mère que j’ai filmés, jamais je n’ai abordé ce thème extrêmement fort", confie la réalisatrice. "Celui d’une mère confrontée à l’impensable. Car si la naissance d’un enfant reste (en général) un bonheur suprême, il est aussitôt entaché par la peur de sa perte. C’est comme si une mauvaise fée s’était penchée sur le berceau et avait lancé un mauvais sort «ton enfant sera mortel".
Sandrine Veysset a eu des difficultés à trouver des financements pour L'Histoire d'une mère, en raison d'un projet de double adaptation difficile à vendre auprès des producteurs. Il a donc fallu renoncer à de nombreux éléments du film ; un abandon que la réalisatrice n'a pas mal vécu, bien au contraire : "Adieu les étendues neigeuses que traverse la mère du conte, adieu les arbres magiques, les animaux qui parlent… autant d’éléments propres aux contes. Qu’à cela ne tienne ! Je me suis délestée de toutes ces choses qui coûtent", confie la cinéaste. "Nous avons épuré les lignes… Resserré le temps… Rapproché les espaces. Et étrangement ces différents abandons ne m’ont pas coûté. Bien au contraire, je me suis sentie plus légère. Nous avons dû préparer, tourner dans l’urgence, et tout est allé dans le sens de l’épure, et paradoxalement, le film a gagné en épaisseur".