Bon, Zombie Ass est, comme son titre l’indique, clairement pas un métrage fin et adressé aux amateurs de subtilité et de raffinement. C’est du lourd, du très très lourd, et il est recommandé vraiment à un tout petit groupe d’amateur de film déviant, car le mélange est hautement débilitant.
Coté casting je dois dire que les acteurs s’en tire aléatoirement. L’actrice principale est clairement un atout, dans le sens où elle joue avec justesse, et contrebalance relativement bien l’humour ultra-lourdingue, en apparaissant au contraire plutôt sérieuse et impliquée. Elle ne manque pas par ailleurs d’un certain charisme et de charme, et son personnage, fort et doté d’une histoire quand même est clairement le plus intéressant du film. Si quelques seconds rôles passent à peu près, en revanche il y a des passages ultra surjoués qui finissent par devenir parfois atrocement indigestes. Certes c’est assez typique de la comédie asiatique, mais il ne faut pas pousser non plus, et je dois dire que les dialogues, franchement pas terrible n’arrangent malheureusement pas les choses.
Le scénario est totalement burlesque et incohérent, mais enfin, ca, rien que le synopsis le laissait supposer. Malgré tout ce Zombie Ass n’est pas tout à fait du niveau d’autres films japonais de ce genre, comme Tokyo Gore Police. C’est franchement le bazar, le rythme est trop inégal (on sent quand même qu’il y a des moments à rallonge), il y a peu de suspens, et finalement l’ensemble n’est ni vraiment comique ni vraiment gore. Il est juste déjanté, mais cela ne peut pas se suffire pour être passionnant. L’humour est d’une redondance terrible, outre le fait qu’il ne vole pas haut (mais bon, à la limite c’est un choix que je respecte). Les gags sont quasiment les mêmes du début à la fin, et ca manque clairement d’inspiration sur le long terme. Reste des moments heureusement plus solides (une fin à la manga qui surprend, un suicide d’enfant plus qu’étonnant dans l’ambiance globale du film).
Visuellement le réalisateur offre une mise en scène convenable, et pas trop foutraque compte tenu du style du film. Il parvient à proposer un spectacle lisible, dynamique. A noter qu’il faudra en revanche apprécier le coté voyeur de la caméra qui n’hésite clairement pas à passer sous les jupes (ou plus encore !). La photographie est juste passable. Je parlais tout à l’heure de Tokyo Gore Police, il manque clairement une ambiance, une atmosphère dans ce Zombie Ass, quelque chose qui lui donne un réel type. C’est finalement assez quelconque. Les décors n’aident pas vraiment, s’avérant au final peu concluants. Alors il y a finalement assez peu d’érotisme dans ce film. Une fille nue, des étudiantes en culotte, et puis c’est à peu près tout. Il n’y a pas même une scène de sexe, donc ceux qui pensent assister à un film érotique seront quelque peu déçus. L’horreur est elle assez peu présente. Le film mise sur le vomi et autre déjection avant tout, et du coup, hormis deux ou trois séquences gore, le reste se rapproche davantage d’un suintant du genre de Feast, en plus pétomane ! Il ne faut vraiment pas s’attendre à du Tokyo Gore Police ou de Braindead. Il y a par ailleurs des effets visuels assez inégaux. Certains sont concluants, mais dans l’ensemble il ne faut pas être non plus exigeant outre mesure. En fait la meilleure surprise que j’ai eu en regardant ce Zombie Ass c’est la bande son. Surprenante, décalée par rapport au style du film, elle est très réussie et donne du charme au film.
En conclusion Zombie Ass n’est pas un vrai bon film. Il a certes des idées déjantées capable de susciter une certaine attention, mais il reste finalement trop moyen. Surjeu de certains acteurs, scénario qui vire au bazar total, aspect esthétique pas totalement maitrisé, relative timidité pour aller à fond dans ses projets, il manque de consistance et de maitrise pour convaincre. Il reste là une curiosité qui a le mérite de se distinguer du tout venant. Je lui donne 2.