Qu'est-il arrivé au jury de Venise l'année dernière ? Peut-être se sont-ils tous endormis devant Pieta, et lorsqu'ils en ont parlé ensemble, personne n'a osé l'avouer, ils ont bredouillé un vague "j'ai aimé", et devant la fausse unanimité, hop, on lui a décerné le Lion d'or. Oui, je plaisante. Mais rassurez-vous, le film est une blague aussi. Une blague, voilà, c'est ça en fait, les membres de la Mostra nous ont fait une blague en récompensant ce film. Car Pieta est un film calamiteux. Il nous embarque dans l'histoire d'un jeune orphelin très très très méchant (j'ai peut-être oublié un très dans le lot), qui attaque les gens pour qu'ils puissent toucher leur police d'assurance, enfin c'est pas des simples attaques, c'est des choses très violentes. Pour une raison inconnue aucun ne cherche vraiment à se défendre d'ailleurs (?) mais bon, passons (passons aussi sur le fait que lorsque le héros donne une claque la caméra tremblotte, wha, la mise en scène...). Bon, et puis une femme prétendant être sa mère arrive. Du coup on est dans la miséricode absolue. Et puis quand on croit que le film est complètement ridicule, il nous réserve en fait la seule bonne idée de l'oeuvre (que je ne révèlerai pas ici), mais non. Non, ça ne suffit pas à faire passer la pillule d'1h30 de flagellation. Oui, Kim-Ki-Duk est malheureux, oui tout est horrible dans ce monde, mais bon, un peu de subtilité serait-ce possible ? C'est un cinéma de la complaisance, c'est triste à dire mais il se roule complètement dans la boue de ce qu'il montre, essayant de montrer des images choc et provoc, dans le simple but de se poser en cinéaste maudit. On pense aux pires films de LVT par moment d'ailleurs. Bref, un cinéma qui ne mérite même pas la peine d'être vu.