Petite production (un peu plus de 350 000€ de budget : oui, c’est vraiment très peu !) nous arrivant tout droit du Pays de Galles pour finir chez nous en direct-to-dvd, "Panic Button" fait partie de ces petits films qui n’ont pas eu de sorties en salles et qui pourtant se démarquent par leur originalité. Alors de quoi parle "Panic Button" : deux filles et deux garçons ont gagné un voyage à New-York grâce au réseau social sur lequel il passe des heures. Après le décollage, une petite animation via des écrans leur propose de participer à un jeu qui pourra leur faire gagner de nouveaux cadeaux. Après avoir accepté, ils vont vite déchanter en se rendant compte que ce jeu va dévoiler leurs secrets les plus intimes et que leurs mauvaises réponses pourront engendrer de terribles conséquences… Et bien, je vous le dit franchement, "Panic Button" est une très bonne surprise et c’est certainement parce qu’il s’attache de façon satirique à des choses, certes toutes connes, mais qui vont vite faire comprendre à ses protagonistes que toute action et décision peuvent entraîner des conséquences : 01) lorsque l’animation commence, la « tête de croco » demande aux quatre protagonistes de valider les CGU (« Conditions Générales d’Utilisation ») du jeu avant de pouvoir y participer. Bien entendu, comme tout le monde, ils acceptent sans les lire et le « croco » leur stipule qu’ils ne les ont pas lues et s’ils veulent continuer malgré tout, ce qu’ils font direct. Vous vous doutez bien que cela aura une incidence plus tard dans le récit et c’est une petite pique universelle car jamais personne ne lis les CGU, car souvent trop longues, alors qu’on le devrait car en cas de problèmes, il est souvent notifié dans les CGU si on est en droit de faire, demander ou réclamer quelque chose lorsque le dit problème survint. Rien qu’avec cette petite scène, on se doute déjà que quelque chose d’anormal ne tardera pas à se produire. 02) Il est clair que nous passons énormément de temps chaque jour sur Internet et sur les réseaux sociaux (tout le monde a critiqué World of Warcraft qui transformait les gamers en no life, mais Facebook a fait de TOUT le monde des no life ACCROS à leur putain de réseau social !!!!) et cette addiction, les participants vont se la prendre en pleine gueule : la partie « quizz » du jeu va prouver que la « liberté » accordée par le net nous invite à entretenir nos petits travers, qu’il s’agisse de comportements (mythomanie, hypocrisie, achats compulsifs, impostures…) ou de véritables perversions (pédophilie, zoophilie, voyeurisme de snuff movies…). A leurs dépends, les personnages vont vite se rendre compte que tout peut se retrouver avec les nouvelles technologies et qu’au final on ne peut pas totalement se cacher : être obligé de faire face à son vrai visage est plus que traumatisant. 03) On aime la bêtise et se moquer des autres, c’est pourquoi des émissions de télé-réalité débiles fonctionnent si bien depuis plusieurs années…mais ici, il est amusant de voir que l’on se retrouve justement dans une émission de télé-réalité version trash : il y a un type qui voit tout et qui s’adresse aux personnages en voix off, les toilettes de l’avion servent de « confessionnal » ou « la voix » va leur donner des missions à remplir. Voilà, je crois que la critique est assez claire…Le choix d’avoir misé sur un huit clos absolu (un avion en plein vol, difficile de s’en échapper !!) en lorgnant du côté de Saw (un type invisible donne des instructions et à chaque échec, on subit une conséquence,
à savoir ici une personne choisi au hasard parmi les contacts du candidat qui est éxécutée
) est une bonne idée : "Panic Button" réussi donc à se démarquer des nombreux décalques du film de James Wan en occultant le côté gore extrême et en se concentrant sur une atmosphère baignant dans la paranoïa (quoi de plus dangereux que des êtres rendus pathétiques par des révélations et dont un proche est en danger de mort). Original, prenant et avec un casting composé d’inconnus plutôt sympa dont l’interprétation ne restera pas dans les annales mais demeure plus qu’honnête. Les seuls reproches que je pourrais faire au film sont les morts peu lisibles par le biais du petit écran numérique et que la fin assez spéciale me laisse plutôt perplexe...Bonne petite surprise qui vaut le coup d’œil ne serait-ce que par les sujets qu’il aborde, "Panic Button" est un petit film à suspense paranoïaque qui sort du lot de toute la production pseudo-horrifique du moment.