Los Salvajes : les secrets du tournage

Los Salvajes est le premier film de l'Argentin Alejandro Fadel. D'abord scénariste, il a écrit le scénario d'Elefante Blanco, réalisé par Pablo Trapero, qui est sorti en salles un mois avant Los Salvajes.

Le cinéaste Alejandro Fadel reconnaît parmi ses influences deux monstres du cinéma : Roberto Rossellini et Luis Buñuel. En amont du tournage de Los Salvajes, il avoue avoir également beaucoup regardé La Prisonnière du désert de John Ford, "pour essayer de comprendre comment Ford travaille la relation entre ses personnages et les paysages", explique-t-il.

Alejandro Fadel a tenu à insuffler une forte dimension documentaire dans son film : "Pour que ce monde prenne vie, j’ai choisi de travailler avec des adolescents amateurs qui avaient un vécu similaire à celui des personnages", indique par ailleurs ce dernier à propos des acteurs, avec qui il a effectué des repérages de terrain avant de commencer à tourner. Trouver un certain équilibre entre la narration fictive et la dimension d'authenticité apportée par un travail se rapprochant du mode documentaire a été un vrai challenge pour l'équipe du film.

Le film est en quelque sorte conçu comme un chemin religieux, dont la figuration passe par la forme : il s'agit de "créer un dialogue avec l’incertitude du spectateur, de façon beaucoup plus forte que n’importe quelle messe", explique Alejandro Fadel. Cet aspect repose également sur l'importance de la représentation de la nature dans Los Salvajes. En effet, les personnages sont en lutte constante avec le paysage, qui se manifeste aussi comme une métaphore de la violence et de la sauvagerie.

L'une des originalités esthétiques de Los Salvajes repose sur le fait qu'il ne comporte quasiment aucun plan moyen. Aussi, le passage de plans d'ensemble à des gros plans, sans transition, crée une rupture au niveau du traitement de l'espace.

Los Salvajes a remporté le soutien à la distribution de la Semaine de la Critique, où il était en compétition lors du Festival de Cannes 2012.