Entre investigations dans les 18ème et 19ème arrondissements de la capitale, recherches d’acteurs non-professionnels et scénarisation, plus de cinq années de travail ont été nécessaires pour réaliser Stalingrad Lovers.
On retrouve énormément de références chères à la réalisatrice Fleur Albert dans ce film ; Tandis que j’agonise de William Faulkner, récemment adapté au cinéma par James Franco, Toxico de Bruce Benderson publié en 1998, The Connection (1961) de Shirley Clarke ou encore Panique à Needle Park avec Al Pacino.
Le personnage de Mehdi est inspiré d’un fait réel survenu Gare de Lyon dans les années 2000, mais également d’Antigone, la tragédie de Sophocle. Tout comme Polynice, Mehdi est décédé et la réalisatrice considère cette mort comme le "moteur tragique" de son œuvre.
La majorité des acteurs de Stalingrad Lovers ne sont pas professionnels. Fleur Albert s’inspire de leurs récits, langages et personnalités pour créer ses personnages, mais par souci de pudeur et par passion du cinéma "bigger than life", elle a jugé nécessaire de leur ajouter une large dimension chimérique. Pourtant, même si ces personnages restent fictifs, la réalité n'est malheureusement jamais loin : "Tous étaient à des stades différents dans l’usage de "produits" mais dans une relative maîtrise de leur dépendance, ce qui rendait le projet possible, mais risqué…"
Ce film est dédié à Jean-Paul Edwiges, acteur non-professionnel qui incarnait Octave, décédé en mai 2013.
Après des études littéraires et cinématographiques, Fleur Albert a collaboré avec de nombreux cinéastes avant de devenir l’assistante de Jean-Luc Godard. Sa carrière de réalisatrice, débutée en 1995 avec The Next Generation, se focalise sur les exclus, les marginaux, les invisibles. Stalingrad Lovers est son premier long métrage de fiction.
Stalingrad Lovers fait partie de la sélection officielle de l’ACID de Cannes, du Festival Entrevues de Belfort et du BAM New York French Cinema.