Avant de prendre le nom Les Lendemains, le film (encore en projet) s'intitulait "Une fille sans histoires" - une manière de qualifier le personnage d'Audrey alors qu'on la rencontre au début.
Actuellement en 2e année au conservatoire d'art dramatique du 18e arrondissement de Paris, la jeune Pauline Parigot, petite-fille de Guy Parigot, comédien et metteur en scène, tourne ici dans son tout premier film. Il s'agit également du premier long métrage de la réalisatrice Bénédicte Pagnot.
Après quatre ans consacrés à l'écriture et deux ans de recherche de financements, le film a bénéficié de l'Avance sur Recettes du CNC et du soutien de la région Bretagne. Il est coproduit par AGM Factory, société rennaise de post-production et les chaînes locales bretonnes Tébéo, TVR et TyTélé.
La première idée du film est apparue sous la forme d'une vague ébauche de scène qui s'est formée dans l'esprit de Bénédicte Pagnot alors qu'elle se trouvait au supermarché. Elle a imaginé deux copines d'enfance assises devant une vitrine, l'une portant le badge de caissière et l'autre non. Le film raconte l'histoire de celle qui a pu faire des études, et qui du coup n'a pas été obligée de devenir caissière.
La maison de production (.Mille et Une. Films) a encouragé les particuliers à investir et produire le film s'ils le souhaitaient via un site professionnel, nommé Touscoprod - un appel à l'offre relayé par la page Facebook officielle du film. La somme espérée a finalement été atteinte.
Les Lendemains fait partie des rares longs métrages français initiés hors de Paris. Il a été produit, réalisé, et tourné en Bretagne, puis monté et finalisé par une société basée à Rennes.
Depuis sa participation en 1998 au Mouvement des Chômeurs, la réalisatrice Bénédicte Pagnot a toujours été traversée par des interrogations d'ordre politique et humain : avec le parcours d'Audrey, elle a eu envie de mettre en scène des questions liées aux clivages sociaux, au collectif et à l'utopie.
Dans la seconde partie des Lendemains, alors que les repères d'Audrey partent en fumée, on remarque une nette coupure stylistique avec la première partie du film : par exemple, ses parents et sa copine d'enfance y sont toujours représentés hors-champ, comme s'ils étaient si éloignés qu'ils ne pouvaient plus vraiment l'atteindre.
Pour les besoins d'une scène, l'équipe de tournage a investi les locaux de "Niji", une entreprise de convergence numérique qu'ils ont entièrement transformée en salle de rédaction d'un journal. Les décorateurs ont usé d'artifices pour mettre l'open space à sac, taguer et brûler les murs. Le lendemain, c'était comme s'il ne s'était rien passé. L'entreprise a souhaité d'elle-même soutenir ce projet revendicatif à l'essence purement bretonne, mais aussi souligner le côté fédérateur d'une telle expérience pour ses employés, qui ont pu assister au tournage.
Plusieurs séquences du film ont été sujettes à l'improvisation, notamment la discussion après la manifestation ou encore les scènes au squat.
Le film s'est vu attribuer le Prix du Public au Festival Premiers Plans d'Angers en 2013.