Sorti après la mort du cinéaste dont le nom est connu pour tout cinéphile qui se respecte, « Eyes Wide Shut » est une adaptation du roman Traumnovelle de 1926 écrit par Arthur Schnitzler… mais sincèrement je ne sais pas du tout quoi en penser. Quand j’ais appris que c’était un film érotique, j’avais fais les gros yeux. Mais après avoir pris un peu de recul, ça n’était pas aussi surprenant que ça finalement, après tout Stanley Kubrick avait déjà mis en scène la nudité des femmes dans d’autres réalisations comme « Orange Mécanique » que je critiquerais bientôt.
Tout d’abord, ce film me laisse un avis partagé, Kubrick est un réalisateur expertisé avec la mise en scène mais il n’y a rien de vraiment exceptionnel à ce niveau ou de complexe ici, c’est principalement simple et même si les travellings comme durant le passage de la secte autour des femmes dénudés et du maître de cérémonie. Les cadrages et les mouvements de caméra sont trop basiques ou simplistes, il n’y a rien de nouveau apporté par le réalisateur qui s’est peut être reposé sur les succès de ses films précédents sans y apporter une touche de nouveauté ou quelque chose en particulier, comme la scène du viol dans « Orange Mécanique » avec la reprise de la chanson phare de la comédie musicale « Chantons sous la pluie », ou l’improvisation dans « Full Metal Jacket » avec le sergent Hartmann réprimant ses troufions en début du film puisque les insultes et le discours avaient été écrit par le sergent Hartmann lui-même qui a réellement existé. Ici, il n’y a rien de frappant à ce niveau et c’est frustrant pour un fan des œuvres de Kubrick. Même si il fait un clin d’œil à Beethoven lors d’un passage en particulier dans le film, ça ne retire pas ma frustration.
En revanche, d'un autre côté, si je dois reconnaître la plus grande qualité du film, c’est le jeu d’acteur des deux vedettes principales, même si le reste du casting s'en sort bien également : Tom Cruise n’est pas une personnalité qui me plaît avec tout ce qu’on raconte sur lui, comme le fait que ce serait un abruti scientologue avec une homosexualité refoulée en plus d’être égocentrique. Mais comme je ne suis pas là pour juger un acteur pour ce qu’il est mais pour son jeu, je me contenterais de dire que je m’en bas les couilles, et pour information il aide des réalisateurs de talent à se faire une place dans le métier comme avec celui du film "Oblivion", alors les anti-Cruise, allez au diable, je ne veux même pas vous entendre chipoter. Tom Cruise est clairement un des meilleurs comédiens de ces dernières années, le fait même qu’il ait travaillé avec Kubrick ainsi que plusieurs grands réalisateurs comme Bryan Singer ou Michael Mann le prouve, et il ne déroge ici pas à la règle dans le rôle d’un médecin perturbé par la fait que sa femme lui ait révélé qu’elle était tentée de le tromper avec un autre il y a longtemps, ce qui est considéré comme une tromperie morale et non pas comme une tromperie physique et poussera le médecin Bill à vivre une aventure nocturne pour voir si il est capable de tromper sa femme ou non, et ses émotions faciales sont bien exprimés sans avoir besoin de paroles. Quant à Nicole Kidman, rien que pour ses jolies petites fesses et la robe qu’elle porte au début du film mérite au moins une étoile, en plus elle sait jouer comme il faut même si son personnage se révélera plus secondaire qu’on ne pouvait l’imaginer, j’avais déjà beaucoup aimé sa performance dans « Moulin Rouge » et dans « The Hours », elle se révélait excellente aussi, mais là j’ais énormément apprécié son jeu d’actrice, et dire que Stanley Kubrick avait prétexté, à l’un de ses amis avant de mourir, que ses deux principaux acteurs gâcheraient tout dans ce film, ben pour une fois il a été fort con sur ce point.
Pour parler de l’univers du film et de l’ambiance qu’elle cherche à dégager, malgré une simplicité de mise en scène flagrante, Kubrick a réussit à retranscrire un aspect dérangeant, insalubre et très perturbant mais aussi particulièrement fascinant et plein de bizarrerie à la Kubrick. Que ça soit dans les rues de New-York de nuit quasiment désert avec le passage de Tom Cruise qui ne croise quasiment personne, ou
la fête masquée aux coutumes de sectes dans laquelle la nudité chez la femme est clairement démontrée de manière explicite
. Et la musique choisi pour ce film montre encore une fois que Stanley adore utiliser la musique classique pour ses réalisations puisqu’on retrouve la composition « Suite pour orchestre de Jazz N°2 » de Dmitri Chostakovitch qui est très connu de nos jours, et l’ambiance glauque et stressante digne d’un Thriller prend forme et s’incruste, métaphoriquement parlant, dans nos veines
lors des incantations et chants sonores roumaine
ainsi que des notes de piano à allure pesante qui revient à plusieurs reprises.
Pour ce qui est du décor et des lieux que l’on rencontre dans le film, Kubrick a encore une fois travaillé le côté esthétique de la chose pour un rendu final excellent, que ce soit l’appartement de la famille Hartford, le manoir, les rues de la ville de New-York, je n’ais pas grand-chose à redire là-dessus, c’était impeccable.
Et enfin, histoire de finir sur le point qui m’a rendu le plus perplexe, le scénario : parce que si dans un premier temps on se croit dans un drame romantique entre le couple Hartford, les péripéties du mari nous prennent ensuite en traître en donnant un esprit de Thriller érotique à ce film, d’ailleurs l’érotisme ici aurait pu être gênant si ça avait été le principal ingrédient de ce film, encore heureux que ça ne soit pas le cas et que Kubrick maître parfaitement son sujet parce que je ne regardes jamais ce genre puisque la plupart des films considérés comme érotique sont principalement pornographique et sans intérêt si ce n’est qu’exciter son public cible sans avoir une histoire ou des personnages ayant une personnalité. Enfin bon, le film nous prend en traître avec son intrigue qui gagne en mystère avec le personnage de Bill et ça devient de plus en plus intéressant au fil des minutes, mais le twist final du film… ben je préfère ne rien dire pour ceux qui attendent de voir ce film dans un avenir proche seulement ça m’a laissé froid personnellement, et j’aimerais bien comprendre l’intérêt de terminer ce film sur le dialogue des deux principaux acteurs, ou
Nicole Kidman dit qu’il faut impérativement « baiser » avant le crédit de fin
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« Eyes Wide Shut », la dernière réalisation du regretté Stanley Kubrick avant sa mort : malgré des acteurs à la performance théâtral, une ambiance sombre accompagné d’une musique tout aussi bien choisie que dérangeant avec la superbe chanson « Baby a did Bad Bad Thing » et un scénario plein de promesse et plutôt bien écrit, la mise en scène est bien en dessous de ce qu’il a fait auparavant et la fin me semble trop bizarre pour que je considère ce film comme une de ses meilleurs réalisations.