La Montagne entre nous a été tourné au Canada, dans la communauté pittoresque d’Invermere, dans la chaîne Purcell, au sud-est de la Colombie-Britannique. La région a été choisie pour ses paysages époustouflants et ses milieux hostiles indispensables à la crédibilité et à l’authenticité du film. Située à l’ouest du sillon des Rocheuses, la chaîne montagneuse s’élève à plus de 3 350 mètres d’altitude et les zones de haute montagne n’étaient accessibles qu’à bord de trois hélicoptères Bell spécialement conçus et équipés pour faire face à ce genre de conditions.
La Montagne entre nous est adapté du roman du même nom de Charles Martin, publié en 2011. Diplômé de journalisme et de communication, cet auteur a écrit douze romans : A Life Intercepted (2014), Unwritten (2013), Thunder and Rain (2012), The Mountain Between Us (2010), Where the River Ends (2008), Chasing Fireflies: A Novel of Discovery (2007), Maggie (2006), When Crickets Cry (2006), Wrapped in Rain (2005) et The Dead Don't Dance (2004).
A l'origine, il était question que les très sollicités Michael Fassbender et Margot Robbie incarnent les deux rôles principaux de La Montagne entre nous, mais ils ont laissé tomber le projet. Tout comme Charlie Hunnam et Rosamund Pike qui étaient les seconds choix. Finalement, ce sont Idris Elba et Kate Winslet qui ont obtenu les rôles.
Au casting de La Montagne entre nous, Dermot Mulroney avait déjà pris part à un film dans lequel un avion s'écrase dans de grands espaces neigeux, obligeant ses rescapés à survivre en milieu hostile. Il s'agit du Territoire des loups porté par Liam Neeson.
Le tournage du film a été suspendu sur une courte durée pour que Kate Winslet puisse assister à un service commémoratif pour le regretté Alan Rickman décédé le 14 janvier 2016. Les deux acteurs avaient tourné ensemble dans Raison et Sentiments et Les Jardins du roi.
Plusieurs films sont déjà partis du même pitch que La Montagne entre nous, à savoir la survie en milieu naturel de une ou plusieurs personnes. Parmi eux, Le Territoire des Loups (2012), Seul au monde (2000), Six jours sept nuits (1998), A couteaux tirés (id.) ou encore Les Survivants (1993).
Pour simuler le crash dont Alex et Ben sont victimes, la production a fabriqué une réplique de l’habitacle de l’appareil qui a été installée sur une plateforme mobile sur vérins et aménagée pour permettre la réalisation de mouvements de caméra complexes. Les parois du fuselage n’étant pas amovibles, les acteurs devaient passer par une petite fenêtre située sur le côté de l’avion pour accéder à l’intérieur. La scène du crash a été filmée en un unique long travelling grâce à une caméra montée sur un câble. Contrôlée par une télécommande, la caméra a pénétré dans l’habitacle par le nez de l’appareil et filmé la scène à 360 degrés en suivant une série de mouvements coordonnés afin de saisir les performances des acteurs.
Pour des raisons de précaution, seuls Kate Winslet, Idris Elba et une équipe de tournage restreinte se sont rendus aux altitudes les plus élevées, car outre le froid, la raréfaction de l’oxygène y rendait chaque geste très difficile. À cette altitude, le simple fait de respirer est une épreuve. "C’était la première fois que j’atteignais une telle altitude, et courir dans ces conditions est absolument atroce, ça vous brûle la poitrine. Je suis en très bonne condition physique mais je n’étais pas du tout préparée à ça ! Lorsqu’on est aussi haut, on utilise beaucoup plus d’énergie ne serait-ce que pour respirer. Tout était nouveau pour moi, il a fallu qu’on apprenne", se rappelle Kate Winslet.
Le froid intense a mis le matériel à rude épreuve : les caméras devaient ainsi être conservées dans un camion chauffé pour éviter que leurs batteries ne gèlent. Le directeur de la photographie Mandy Walker explique : "Une fois en montagne, il était presque impossible de redescendre. Nous emmenions donc tous nos objectifs avec nous et filmions avec deux caméras en même temps. Pour certains lieux de tournage, on envoyait l’équipement avec quelques jours d’avance afin qu’il soit déjà sur place quand on arrive. Nous avons également rangé le matériel dans les plus petites boîtes possible pour faciliter leur transport en hélicoptère."
Les autres principaux décors, dont une souche d’arbre couché transformée en abri et l’entrée d’une grotte enneigée, ont été érigés sur le plateau d’Horsethief Creek, non loin de l’endroit où s’était installée la production avec ses caravanes, ses camions de matériel, ses générateurs, ses unités mobiles et ses véhicules de transport.
La directrice de production Becki Cross Trujillo a eu pour mission de s’occuper de Raleigh, le chien qui incarne le troisième survivant du crash et fidèle compagnon du pilote. Elle raconte : "Il portait une doudoune humaine et a dû apprendre à porter des lunettes de protection. L’équipe lui a mis de la cire sur les pattes pour les protéger du froid et nous lui avons fait porter des bottes. Il a appris à monter et descendre de l’hélicoptère, et nous avons utilisé un bloc de polystyrène afin qu’il puisse s’asseoir ou se coucher sans être en contact avec le sol gelé. Ça a été un long apprentissage mais par chance, c’était un chien très calme et vraiment exceptionnel. On pouvait lui mettre autant d’écharpes et de bonnets qu’on voulait sans que cela l’ennuie."
Comme les pièces de l’avion étaient construites avec des matériaux légers et que les rafales de vent peuvent être très puissantes en altitude, l’équipe craignait que les éléments du décor soient soufflés après leur mise en place. Pour éviter cela, ils ont été fixés à de larges plaques en acier de 1,20 sur 2,40 mètre et 2 centimètres d’épaisseur enterrées sous la neige. Malheureusement, le vent a réussi à emporter une partie de la queue, qui n’a jamais été retrouvée. Une deuxième queue a alors dû être construite, peinte et patinée à Vancouver. Elle a ensuite été transportée par camion dans la chaîne Purcell puis acheminée par hélicoptère sur le tournage et ancrée en position. Pour parfaire le décor de la queue de l’avion, six rochers de 1,80 mètre sur 90 centimètres ont été fabriqués en mousse, transportés sur place par hélicoptère et fixés à de larges plaques de bois qui ont ensuite été recouvertes de neige. Mère Nature a apporté la touche finale en saupoudrant le lieu d’encore plus de flocons.