Sofia Coppola a voulu filmer ses personnages quasiment en documentariste, sans aucun "appareil critique" pour le spectateur. Cette grosse demi-douzaine de grands ados (Marc/Israel Broussard et ses copines), tous issus de la classe moyenne (voire "moyenne supérieure"), sans problème d'argent donc, scolarisés (l'une des filles à domicile), vivant avec leurs parents (ou au pire en "famille recomposée"), quelle est leur motivation pour cambrioler en réunion (ou à 2 au moins), puisque ce n'est pas la nécessité ou l'envie de faire carrière dans la délinquance ? Ils veulent pénétrer au plus près l'intimité des "stars" qui pullulent à LA, où ils habitent, en reniflant dans leurs garde-robes et en piquant tout ce qui brille ou "louboutinise" à leur portée (sans oublier "cash", drogue et même armes planquées sous les lits). Emprunter une Porsche devient aussi un jeu d'enfants, quand les clés du véhicule traînent dans l'entrée ! Rien de plus facile, il faut le remarquer : les adresses des vedettes sont sur le net, ainsi que leur agenda (plus facile d'aller jouer les pies voleuses quand elles n'y sont pas), et les clés souvent sous le paillasson, ou les baies vitrées mal fermées, il n'y a ni gros chiens de garde, ni même système d'alarme ! On imagine qu'après les exploits de ce "Bling Ring", les victimes ont su se rendre moins "cambriolables". On ne voit pratiquement les protagonistes qu'en "action", ou à se pavaner en boîte avec leurs larcins sur le dos et aux pieds, ou à négocier ce qui leur plaît moins, etc. ce qui est rapidement extrêmement lassant. On ne sait quasiment rien d'eux, ni de leurs études, ni de leur vie en famille (sauf pour Nicki/Emma Watson - ce qui donne à Leslie Mann, sa mère ou tutrice, l'occasion de camper une éducatrice totalement allumée façon "New Age"). Quand enfin attrapés et condamnés (plus de 3 millions de dollars d'objets dérobés, quand même !), découvrant combien la salopette orange du "convict" est peu seyante, la question est réglée en 10 mn à peine (sur 1 h 30 de film) : trop peu, ne mettant rien en perspective, et ne livrant aucune "morale". A trop vouloir montrer sans expliquer, ni s'impliquer, la réalisatrice livre en fait un film dénué quasiment de tout intérêt, sauf celui de nous faire découvrir quelques juvéniles talents. Une dernière chose : la "musique" tonitruante est absolument insupportable (alors qu'elle se veut probablement "signifiante").