Grand, puissant, violent, étourdissant, inquiétant, terrifiant, le film de Jack Lee Thompson qui date de 1962 a su se démarquer des autres thrillers à la fois sur la trame et énormément aussi grâce à la musique qui est employée au service de ce long-métrage. Le film traite de la plus commune des choses pour un prisonnier qui sort de prison; se venger. Robert Mitchum est totalement ahurissant et crée la peur rien qu'en voyant sa grande taille et sa gigantesque corpulence. Le but du film consiste à créer chez le spectateur une peur commune à chaque moment comme la petite fille poursuivie par Mitchum ou bien le face-à-face avec la femme de Gregory Peck ou le combat entre les deux hommes. La vengeance est donc un thème surexploité depuis des années certes mais à l'époque c'était la première fois que l'on allait aussi loin dans la violence et dans le cynisme, les dialogues sont très bien écrits, le scénario est riche, dense, profondément très travaillé au niveau des personnalités, on peut donc vraiment dire que Jack Lee Thompson entrait dans la cour des grands réalisateurs. Au menu de ce film haut en noir et blanc, l'intimidation, l'humiliation, la vengeance, l'agression, les pièges, les meurtres, des tabassages, on peut donc véritablement affirmer que le réalisateur savait que l'on allait entrer dans une période de violence sans toutefois renchérir sur le visionnage de coups de poings, de sexe et de sang versé. Non, c'est un thriller horrifique qui crée la peur et l'effroi non pas par les images mais pas l'ambiance des scènes, par conséquent un face-à-face, une musique inquiétante et de suite nous nous retrouvons plongés dans un thriller horrifique certes mais également terriblement prenant. Martin Scorsese l'a tellement apprécié qu'il s'est chargé lui-même de réaliser un remake du film sauf que les conditions ne sont pas les mêmes. Dans la première version, Max Cady veut tuer celui qui l'a envoyé en prison tandis que la seconde, Cady veut tuer son avocat parce qu'il a dissimulé une preuve, témoignage des son innocence. De plus dans la version de 1962, Max Cady est violent mais il est très calme, très plombé, sa froideur inquiète tandis que la version de 1991 montre un Max Cady fou furieux, couvert de tatouages et ne cessant de citer la bible. Choisir entre deux versions? Non, les deux sont à voir pour des raisons scénaristiques sensiblement différentes. L'original est déjà une pièce maîtresse qui venait à l'époque concurrencer Alfred Hitchcock.