Le projet Histoire de ma mort est né en Roumanie, alors qu’Albert Serra présentait son film Honor de Cavallería inspiré de Don Quichotte. Un producteur, qui a vu et adoré le film, lui a alors soumis l’idée de traiter Dracula de la même manière. Le réalisateur qui, à l’époque, n’avait jamais vu de films de vampires, l’a d’abord pris comme une blague, mais les semaines ont passé et l’idée est restée. Comme le personnage du comte transylvanien ne l’intéressait pas plus que ça, il a décidé de le croiser avec Casanova, dont l’univers lui est plus familier. Ainsi, la sensualité du 18ème siècle rencontre la violence du 19ème siècle.
Le titre du film est un clin d’œil à Histoire de ma vie, rédigé par Casanova en personne, que le cinéaste a minutieusement lu avant de scénariser Histoire de ma mort.
L’ensemble du casting féminin est exclusivement composé de femmes venant de Banyoles en Catalogne, la ville natale du metteur en scène Albert Serra.
Les dialogues sont une chose relativement nouvelle pour Albert Serra, car ses anciens films n’en contenaient quasiment aucun. Si Histoire de ma mort n’est à la base que pur fantasme, son réalisateur s’est senti obligé d’ajouter du texte aux éléments essentiellement artistiques pour ne pas passer à côté du sujet.
Albert Serra lui-même ne savait pas dans quelle catégorie ranger son film jusqu’à ce qu’un spectateur évoque l’hypocrisie des personnages. On ne connait pas leur passé ni ce qu’ils désirent réellement, et la frontière entre complot et sincérité reste floue. Histoire de ma mort est donc selon le cinéaste un film hypocrite.