Après des études à la Femis (grande école de cinéma parisienne), Dorothée Sebbagh a réalisé plusieurs courts métrages, puis collaboré aux projets d’autres réalisateurs. Après deux projets de longs-métrages avortés, la cinéaste a bien failli laisser le cinéma de côté : "Aucun de mes films ne se faisant, je souffrais beaucoup. Je ne voulais plus écrire et ne pas tourner ! Et c’est là que j’ai eu l’idée de ce film", se souvient-elle.
Chercher le garçon a entièrement été tourné en décors naturels sur la côte marseillaise ainsi que sur les îles du Frioul, situées au large de la Canebière.
Aucun des comédiens du film n’avait de texte écrit pour les séquences de rendez-vous. Ces scènes étaient placées sous le signe de l'improvisation selon la volonté de la réalisatrice Dorothée Sebbagh : "Le principe était de filmer, quasiment sur un mode documentaire, la rencontre de deux personnes qui ne se connaissent pas. La comédienne et les comédiens ne s’étaient jamais vus avant le jour du tournage, ils ne se disaient même pas bonjour avant que l’on tourne. Ils devaient se rencontrer sous l’œil de la caméra, en improvisant à partir de leur profil et leur passé sur le site de rencontres", explique-t-elle.
Chercher le garçon a été tourné avec un appareil photo numérique. Avec ces moyens limités, la réalisatrice Dorothée Sebbagh s'est évertuée à filmer toutes les rencontres du film en plans séquences de 12 minutes : "On prévoyait généralement une après-midi par rencontre. Je tournais en plans séquences [...] et je donnais des indications entre chaque prise, voire pendant les prises. On a fait en moyenne cinq ou six prises par rencontre, parfois moins. C’était tourné dans les conditions d’un documentaire, c’est-à-dire que l’opérateur panotait d’un personnage à l’autre en fonction de mes indications. On a ensuite reconstitué des champs/contre-champs au montage", confie la cinéaste.
La réalisatrice Dorothée Sebbagh a confié avoir déjà passé du temps sur des sites de rencontres. C'est alors que lui est venue l'idée de plancher sur un scénario de film en s'attardant essentiellement sur la rencontre de deux inconnus s'étant donné rendez-vous : "A chaque fois, je trouvais que la situation de la rencontre In Real Life, après les échanges virtuels, était vraiment une situation forte et riche dramaturgiquement, une vraie situation de cinéma. Comme le racontait Hitchcock, une bonne idée de scénario, ça peut se résumer à boy meets girl. Ou alors... girl meets boys !", explique la réalisatrice.
Tourné à la manière d'un documentaire avec des moyens limités, Chercher le garçon aspire à la liberté totale d'invention, tant pour les comédiens que sur le choix des décors. Ce qui n'est pas sans rappeler le procédé pratiqué par Eric Rohmer, figure incontournable de la Nouvelle Vague : "Je n’oserais jamais me revendiquer de Rohmer parce que c’est d’une intelligence vertigineuse, pratiquement inatteignable. Mais, oui, bien sûr j’adore ses films, et j’ai suivi ses cours à la Sorbonne, où justement il parlait beaucoup d’économie", confie Dorothée Sebbagh, en terminant : "J’imagine que j’en ai gardé quelque chose. J’avoue que j’ai revu Le Rayon vert avant de faire mon film."
La comédienne Sophie Cattani a bien failli ne pas jouer dans le film parce qu'elle était "bien trop jolie pour le rôle", selon la réalisatrice Dorothée Sebbagh qui s'est donc finalement ravisée.
La comédienne Aurélie Vaneck, connue pour incarner le personnage de Ninon de manière récurrente au sein du feuilleton quotidien Plus belle la vie, a gagné les faveurs de la réalisatrice Dorothée Sebbagh qui l'a conviée à rejoindre le casting de son film.