Mon père va me tuer est l'adaptation du roman du Sicilien Roberto Alajmo intitulé "E stato il figlio" ; sorti en France sous le titre "Fils de personne", l'histoire est tirée de faits réels.
Mon père va me tuer est le premier long-métrage que le cinéaste italien Daniele Cipri réalise en solo. En effet, le metteur en scène est connu pour ses co-réalisations avec son désormais ex-complice, Franco Maresco ; ensemble, les deux hommes ont réalisé trois films, L'Oncle de Brooklyn, Toto qui vécut deux fois et Le Retour de Cagliostro.
Au départ, Daniele Cipri voulait tourner uniquement avec des acteurs non-professionnels pour mieux refléter ce que sont les vrais hommes issus du prolétariat sicilien. Finalement, après plusieurs essais, le choix du metteur en scène s'est porté sur Toni Servillo, un des plus grands acteurs italiens du moment : "Avec Toni j’ai l’impression d’avoir fait le bon choix car il a réussi d’une manière magistrale à donner vie au personnage que je cherchais et que j’avais imaginé", déclare le réalisateur.
Bien que l'histoire se déroule en Sicile, à Palerme, Mon père va me tuer a été tourné dans la ville de Brindisi, à l'extrême sud de l'Italie (située sur le talon de la Botte italienne pour être précis).
Daniele Cipri a décidé de traiter l'histoire en l'inscrivant dans le genre "grotesque". Pour le cinéaste, il était important de s'éloigner d'un "langage réaliste" afin d'atténuer son côté tragique. Pour le metteur en scène, cette façon de faire a permis "d'exprimer de manière plus forte la réalité sociale de la Sicile, ainsi que la condition paradoxale d’une humanité qui ne choisit pas son destin mais est obligée de le subir."
L'envie de réaliser l'adaptation du roman de Roberto Alajmo est venue à Daniele Cipri alors qu'il était à la Poste pour payer une facture. Le cinéaste a remarqué un homme étrange qui attendait son tour en regardant de façon ahurie l'écran de défilement des numéros. Cipri a dès lors imaginé que ce personnage était là depuis longtemps et qu'entre deux numéros, l'homme racontait une histoire : "Je ne sais pas si c’est son regard vide, son expression mélancolique ou bien sa manière de tenir ses mains croisées sur un sac en plastique posé sur ses genoux, toujours est-il qu’à partir de cet instant, j’ai commencé à voir une succession de visages et de lieux à même de stimuler mon imaginaire. Tout m’est apparu soudain clairement", confie le metteur en scène.
Mon père va me tuer a reçu le Prix de la meilleure contribution technique pour la photographie décerné à Daniele Cipri à la Mostra de Venise 2012.
Daniele Cipri fait appel à de nombreuses références dans ses films. Ainsi, dans Mon père va me tuer, le cinéaste rend hommage à Mario Monicelli, grande figure du cinéma italien des années 60 et 70 et ses comédies dramatiques percutantes. Plus insolite, Sergio Leone a également inspiré Cipri : "Les sensations et les odeurs du lieu de travail des Ciraulo me viennent des magnifiques westerns de Sergio Leone (...) Lorsque je fais du cinéma, j’essaye de le faire comme un artisan d’autrefois", révèle l'Italien.