La formule "Des lendemains qui chantent" fait tout d'abord référence au journaliste et homme politique français Gabriel Péri et aux derniers mots écrits dans sa lettre d'adieu rédigée la veille de son exécution par les Allemands en 1941 au Mont-Valérien. Ensuite, le titre du film de Nicolas Castro renvoie également aux paroles de l'hymne du parti socialiste créé en 1977 lors du Congrès de Nantes : "Les voix des femmes / et les voix des hommes / Ont dû se taire beaucoup trop longtemps / Ne croyons plus aux lendemains qui chantent / Changeons la vie ici et maintenant / C’est aujourd’hui que l’avenir s’invente / Changeons la vie ici et maintenant."
L'acteur Pio Marmaï, formé à l'École nationale supérieure de la Comédie de Saint-Étienne, a remis les pieds dans cette ville de la région Rhône-Alpes pour les besoins du tournage du film. En effet, le réalisateur Nicolas Castro a choisi cette ville pour tourner pendant trois jours les scènes d'ouverture du film qui traduisent la liesse qui a suivi l'élection de Mitterrand le 10 mai 1981. Pour justifier le choix de Saint-Etienne, le cinéaste confie : "(...) C'était une sorte de clin d'oeil aux romans d'apprentissage du XIXème siècle. (...) Il y a une autre raison : Saint-Etienne me paraissait emblématique des villes ouvrières de ces années-là."
Des lendemains qui chantent se focalise sur quatre personnages de la génération Mitterrand qui grandissent chacun avec un degré d'engagement différent. Sorte de fresque politique, le film débute le 10 mai 1981, jour de l'élection à la présidence du candidat socialiste François Mitterrand, et s'achève le 21 avril 2002, date à laquelle le socialiste Lionel Jospin échoue au premier tour de l'élection présidentielle.
Pour l'ambiance des Lendemains qui chantent, le réalisateur Nicolas Castro confie au micro de Chantale Joassard pour "Côté Scène(s)", s'être inspiré de comédies italiennes des années 60-70 réalisées par Dino Risi et Ettore Scola et plus récemment de Nos meilleures années (2003) par Marco Tullio Giordana.
A l'occasion de la sortie des Lendemains qui chantent, Nicolas Castro et ses acteurs Pio Marmaï, Ramzy Bedia et Gaspard Proust nous ont livré leur vision de la politique d'hier à aujourd'hui, évoquant avec humour et sans détour le propos d'un film parlant d'une époque malheureusement révolue.
Pour préparer le rôle de Noémie, une énarque ambitieuse, Laëtitia Casta confie s'être inspirée des parcours de deux femmes politiques : Ségolène Royal quand elle était plus jeune et Najat Vallaud-Belkacem avec qui la comédienne a pu s'entretenir pour creuser son personnage.
Des Lendemains qui chantent est composé à la fois d'images de fiction et d'images d'archives. En effet, Nicolas Castro a pioché dans les trésors de l'INA pour agrémenter son film de personnalités qui ont marqué les années 80, tels que Bernard Tapie, Jean-Marie Le Pen ou encore François Mitterrand : "Je suis un fou d'archives et l'INA est un fond inépuisable. Pour des "Lendemains qui chantent", j'en ai visionné des centaines."
Des Lendemains qui chantent est le premier long-métrage de Nicolas Castro, qui avant de réaliser son premier film, s'est notamment essayé à plusieurs documentaires pour la télévision (Michel Rocas, roi du nanar ?, Mon curé chez les bidasses, L'âge d'or du X) et a réalisé Je n'ai pas changé en 2010, un court-métrage pour France 2. Et ce n'est pas la première fois qu'il aborde le thème des années 80 puisque déjà dans Brigitte et moi (2007) et Je hais les années 80 (2010), le cinéaste exploitait cette période bercée par la vague rose et les années bling-bling.
A l'origine, lorsque Nicolas Castro a casté le jeune acteur Gaspard Proust, c'était non pas pour jouer Olivier Kandel, mais le rôle masculin plus central de Léon, le frère d'Olivier, finalement interprété par Pio Marmaï : "Nicolas Castro m'avait d'abord approché pour le rôle de Léon, que joue Pio Marmaï, mais ça ne marchait pas très bien. On s'est dit : "Essayons l'autre frère", et là, ça collait".
Pour coller au mieux à son personnage de syndicaliste, André Dussolier, sous les conseils de Nicolas Castro, a visionné des films sur la manufacture de Saint-Etienne ainsi que des reportages d'époque : "Ce n'est, bien sûr, pas une chemise à carreaux qui fait le syndicaliste : c'est toute une manière d'être, une puissance d'augmentation (...)." a confié le comédien qui jouait ce genre de personnage pour la toute première fois.