Bestiaire est né par hasard dans la tête du réalisateur québécois Denis Côté : "J’avais tourné pour Curling une scène avec un tigre, et au zoo, on m’avait dit 'tu reviens quand tu veux'. Ça m’est resté en tête (...). Je me suis dit 'J’ai une invitation au zoo, profitons-en.'"
Denis Côté ne parvient pas à savoir dans quelle catégorie classer son film : "Ce n’est ni une fiction, ni un documentaire, ce n’est pas un docu-fiction. Qu’est-ce que c’est ? Ça va au-delà des étiquettes". C'est justement ce statut "d'ovni" qui fait réagir les spectateurs de manières totalement différentes : "Pour l’instant, il y a des gens choqués, d’autres sont éminemment tristes car ils ont projeté un côté très humanisé à ces animaux. Certains rigolent et d’autres s’ennuient !", constate le réalisateur.
Même si, par ce film, Denis Côté n'a rien voulu dire de particulier, il reconnait que son public tire de Bestiaire un certain nombre de messages : "Beaucoup (...) y voient un manifeste anti-zoo, un cri d’amour pour les animaux, une condamnation de l’Homme etc. J’ai filmé le zoo comme une entité ‘doucement absurde’", explique-t-il.
Avec Bestiaire, il ne s'agit absolument pas de raconter une histoire du point de vue des animaux, mais bien d'offrir un univers à regarder : "J’ai approché ce projet avec l’intention de faire un ‘livre d’images’, sans autre préoccupation que celle d’offrir un film contemplatif, harmonieux, peut-être inquiétant. Une suite d’ambiances dans lesquelles le spectateur se projette ou non. Le zoo m’est apparu comme un lieu particulièrement cinématographique. Je me suis demandé s’il est encore possible de filmer des animaux de façon originale, sans essayer de les humaniser comme dans tous les films d’Hollywood… Les animaux tels qu’ils sont. Point", confie le réalisateur, commentant sa position cinématographique.
Bestiaire a été énormément plébiscité dans les festivals du monde entier. Ainsi, le film est passé aussi bien par le Festival de Berlin que par ceux de Sundance et de Toronto.