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Ti Nou
491 abonnés
3 491 critiques
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4,0
Publiée le 7 juillet 2024
Très personnel, quasiment autobiographique, "Keep the lights on" est un film d’une infinie tendresse. S’il est parfois dur en ne ménageant pas ses deux protagonistes en proie aux addictions, on en retient surtout sa douceur et sa pudeur.
Inspirée de la vie du réalisateur, la chronique d’une relation sentimentale tortueuse entre deux hommes, l’un accro au sentiments, l’autre au crack. Un film sensible mais plombé par un récit trop elliptique pour accrocher plus que ça.
4 511 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 5 mars 2021
Je voulais aimer Keep the Lights On pour une raison obscure. Le sujet me semblait prometteur et je m'y suis plongé avec un esprit ouvert. Même si le jeu d'acteur était adéquat (bien que rien de grandiose) le défaut était bien sûr l'histoire ou plutôt l'absence d'histoire. Au début j'ai été bercé par un faux espoir que quelque chose allait attirer mon attention alors j'ai continué à regarder et j'ai vite découvert que ce n'était pas aussi bon que cela pouvait l'être. L'histoire devrait toujours être la priorité numéro un lors de la production d'un film et malheureusement ce n'est pas le cas ici. L'aspect drogue ne me dérangeait pas tant que cela car cela me semblait être une autre façon de dépeindre une histoire d'amour entre deux hommes. L'alchimie entre les deux personnages principaux était juste et les acteurs de soutien étaient également décents. Mais l'histoire n'avait pas assez de chair pour rendre cela fascinant. Elle a traîné jusqu'à sa conclusion bancale qui a été ressentie comme une déception car le paiement de mon attente n'est jamais venu...
Le cinéma est une question de regard, et celui que pose Ira Sachs sur ses personnages pendant une grande partie de "Keep the lights on" est juste et intense. Par justesse, il faut comprendre qu'Ira Sachs n'élude aucune scène qui fait sens dans la relation entre Erick et Paul : chaque moment-phare de leur histoire est filmé avec une attention remarquable, dénuée de jugement. De la douceur de leur rencontre à l'effervescence de leurs rapports sexuels en passant par la douleur des ruptures, il y a une volonté de mettre ces différentes étapes sur un pied d'égalité, une démarche favorisant bien sûr la cohérence de la mise en scène. En refusant un quelconque coup de force stylistique, Ira Sachs rend le spectateur libre de ses émotions, libre de ressentir des situations qui peuvent être aussi tendres que crues ; il faut d'ailleurs bien parler de situations et non pas de scénario car le trajet montré semble longtemps indécis, presque immobile malgré les nombreuses ellipses, principalement dédié aux moments cruciaux. Le film se perd hélas dans une dernière partie bien moins spontanée, où le sentiment de voir cette histoire devant à tout prix s'achever prédomine. Sa singularité cède alors à un académisme de film d’auteur, les situations s’évaporant au profit de la logique d’un scénario qui accomplit platement son programme. En procédant ainsi, les personnages perdent leur épaisseur et finissent par prendre l’apparence de caricatures d’amants fracturés, simplement destinés à poursuivre leur route chacun de leur côté après avoir pansé leurs blessures. Que le film se replie sur une idée aussi convenue laisse un goût amer et fait regretter l’absence d’ampleur qu’aurait pu prendre ce long-métrage qui ne tient pas toutes ses belles promesses.
On tourne un peu en rond avec ce film. Tu pars, je reviens, tu repars.... Mais on ne peut nier une cérémonie tendresse du réalisateur pour ce personnage paumé que l'autre aime malgré tout mais qui le rend malheureux
C'est ça un des plus beaux films américains de 2012 ? Quelle vacuité ! Avec Keep the ligyhts on, on est irrémédiablement dans un jugement social. On ne peut voir et émettre une opinion sur le film qu'au travers de sa condition sociale, car ce qui marque dès les premières minutes du film est la catégorie sociale des personnages. C'est une catégorie sociale qui n'a pas de problème d'argent. Elle évolue dans un monde privilégié, sans trop se soucier des problèmes économiques. Les personnages ont les mêmes mœurs, et on doit supporter leur crise existentiel. Ils semblent coupés du monde réel. Ce sont les gagnants du monde économique (vainqueurs par naissance pour le personnage principal). Ce qui effrayant aussi est que les autres catégories sociales n'existent pas dans le film. On ne les voit pas. Et de penser qu'une société si fragmentée est une société où chacun s'isole de l'autre. Dans le film on voit une forme d'isolement, mais entre enfants gâtés. Ce film ne s'adresse pas à moi. Je suis totalement hermétique à cette histoire. Alors bien sûr on peut voir le film seulement comme le témoignage un peu vain de la vie d'une classe sociale, les CSP+. Dans le film, le couple va dans différentes directions tout en restant dans la même classe sociale. Il ne se met pas vraiment en danger. Si il existe une fracture sociale, on voit bien que ce n'est pas une minorité sexuelle qui est exclue. Le personnage central a toujours sa famille friquée pour s'occuper de lui, entre oisiveté et création. Et de se demander si seulement des gens comme lui peuvent créer ? Si oui quel échec. On a pas le sentiment en voyant le film que nous vivons dans un système équitable, car on est pas transporté et enthousiasmé par le travail de création du personnage principal. Vous imaginez la perte de talents que cela entraîne si seulement des gens favorisées comme lui peuvent créer ? Pour créer quoi en plus ! La fracture sociale est aussi liée aux écarts de niveau de connaissances car dans le film on parle beaucoup d'art, de création. Les gens restent entre eux, dans leur milieu culturel avec leurs codes culturels. C'est la forme même de la séparation sociale. les groupes sociaux créent des objets correspondant à leur culture et à leur conception du monde (voir Pierre Bourdieu). On est un peu dans la même logique que dans les films de Woody Allen, l'humour en moins.
Très beau film sur l'homosexualité qui évite les clichés et les écueils habituels !! On se passionne pour l'histoire d'amour de ces deux jeunes hommes que la vie mettra à mal !! Un beau moment de tendresse et d'émotions !
filmé avec justesse et comme n'importe quel couple, cette histoire d'amour au masculin filme au plus près ses deux protagonistes dans leurs espoirs, leurs doutes et leurs fêlures, sans pathos ni facilité. On retrouve bien le désir souvent animal des hommes au travers des rencontres "plan direct", réseau téléphonique, drague en discothèque, le besoin de normalisation et le regard des autres sur soi qui fait qu'on a parfois du mal à assumer. Tout cela dans un New-York citadin et tolérant, bruyant et fascinant. Les acteurs sont justes et le réalisateur maîtrise sa caméra. Un film intéressant.
BOOM ! Quelle déception... On m'a tellement vendu Keep The Lights On depuis des années que je m'attendais à largement plus ! La caméra se positionne derrière le personnage d'Eric, ce qui est le plus intéressant à fortiori, car nous aurons ses émotions concernant les absences de Paul qui nous parviennent... Mais voir un couple spoiler: mettre 9 ans pour comprendre qu'ils ne sont pas fait l'un pour l'autre , je dois dire que cela fait encore plus mal. Le couple en soit n'était pas inintéressant à regarder, si on ne parlait pas encore et encore des problèmes de sida ou des couples qui couchent à droite à gauche, ce qui a le don de m'énerver au plus haut point ! La réalisation est soignée, les musiques légères et les dialogues fugaces, mais je trouve que le tout ne prend pas... Je ne peux pas dire que cela est mauvais, mais je suis déçu ! Que chacun fasse son avis.
Le mot "juste" ne pourrait pas mieux raisonner que dans ce drame, magnifiquement filmé. Le réalisateur délaisse un peu de romance au profit d'un réalisme plus rude, plus brut. Les acteurs principaux sont remarquables et nous livrent une histoire touchante dans leur combat amoureux. Dans certaines situations, l'amour n'est pas suffisant et parfois vain. La plus lourde des décisions à prendre, rester ou partir?
D'un certain côté j'aime bien cette histoire d'amour personnelle qui est touchante car sans jamais être dramatisée (l'histoire est dramatique mais la mise en scène ne cherche pas à souligner le propos) ; avec une jolie mélancolie qui traverse le film, grâce notamment à cette mise en scène dont je parlais mais aussi grâce à la lumière douce et plutôt jaune. De l'autre j'aime moins ce que nous montre le réalisateur, je trouve que c'est extrêmement répétitif. Toutes les scènes ont le même enjeu, et le film finit par ne plus en avoir. Toutes les scènes sont construites sur le même modèle de la dispute. Et parfois on se sent vraiment mis de côté dans ce film, comme si le réalisateur ne nous invitait pas vraiment à faire parti de cette histoire. Et c'est dommage car je pense que le réalisateur peut faire des choses intéressantes, mais là c'est un peu raté.
Beau, élégant une belle chronique de vie, un amour gay moderne à Manhattan de ses débuts émerveillés à sa probable fin. L'ennemi du couple étant ici le crack. Teddy Award 2012. Pour moi mention spéciale à Thure Lindhardt, formidable.
La plupart des films sur l’homosexualité traitent de deux thèmes principaux : la difficulté de faire soin coming-out ou la difficulté, quand ce dernier est fait, de vivre pleinement cette sexualité face à une société globalement plutôt hostile. « Keep the lights on » utilise ces deux axes sans s’appesantir sur aucun des deux en particulier, mais en les utilisant pour esquisser les problèmes qui vont gangrener une relation amoureuse de dix ans entre Paul et Erik. Le premier a tardivement fait son coming-out et noie son mal-être dans une prise de drogue quotidienne et une fuite en avant. Le second cherche une relation stable, mais à des relations physiques ponctuelles avec des inconnus dès que cette relation connaît des difficultés. Le film réussit plutôt la mise en place de la relation entre ces deux êtres fragiles et les écueils qui les empêchent de s’épanouir totalement dans cette relation. Mais la répétition des situations : on s’aime, on se dispute à cause de la drogue, on se sépare, on erre et de nouveau on se rabiboche, finit pas conférer au film une certaine langueur qui laisse le spectateur se détacher un peu de l’intrigue et des personnages. Il faut vraiment tout le talent de Thure Lindhardt, lumineux dans le rôle de ce réalisateur de documentaires incapable de mettre fin à une relation qui ne l’épanouit ni lui ni son partenaire, pour tirer le spectateur jusqu’à la fin du film. Sans être ennuyeux le film peine à trouver au bout de quarante minutes un second souffle et sans la réelle empathie qu’on ressent pour Erik on finirait par se moquer de ce qui se passe d’autant plus que certaines ellipses nous laissent dubitatif qu’en aux évènements qui nous sont dissimulés, rendant les séquences qui se déroulent devant nous un peu bancales. Un film charmant, un peu sombre et un peu flou dans ces intentions qui doit beaucoup à ces personnages et au talent de son principal acteurs le danois Thure Lindhardt. À voir néanmoins pour la mélancolie douce amère d’une histoire d’amour qui aurait pu être belle et qui s’avère tragique.
"Keep the Lights On" est filmé avec un puissant réalisme qui permettra sans doute à bon nombre de couples homosexuels de se retrouver dans les méandres d'une relation tour à tour passionnelle, distante, sombre et complexe, avec pour trame de fond les addictions. Un très bon film avec toutefois un gros bémol pour ma part : le réalisateur a en effet axé l'articulation de l'histoire du point de vue d'Erik (Thure Lindhardt). Ira Sachs ne nous emmène pas dans l'histoire personnelle de Paul (Zachary Booth). La manière dont est vécue et ressentie la relation par Paul, et les ténèbres qui l'habitent, sont à peine effleurés. Résultat : on a de l'empathie pour ce que vit Erik, Paul étant perçu comme un mec froid, irresponsable et égoïste, alors que son personnage contient une souffrance incommensurable. Je pense que c'était intentionnel de la part du réalisateur, mais j'aurais préféré qu'il mette le spectateur dans une position de non parti pris. Hormis ce point, un excellent film avec des acteurs de grand talent amplement à la hauteur de leur mission.
Héros ? Anti-héros ? Autres ? Il est étrange de constater que, sans en être indifférent, l'histoire d'Erik et Paul fait vagabonder l'esprit sur des propos tout autres que ceux du film lui-même. Comme si s'établissait à la fois une distance et une empathie, sentiment étrange. Le rythme lent n'est pas compensé par les ellipses, au contraire. On n'est pas sûr de comprendre parfaitement ce qui se joue dans le film, ni s'il y a une limite entre voyeurisme et autobiographie. C'est parfois déprimant, parfois agaçant, parfois attendu, parfois surprenant, parfois touchant. Deux êtres qui s'aiment ? Deux êtres qui aiment ? Deux êtres qui aimeraient ? Deux êtres en tout cas plein de contradictions étonnantes, deux êtres à la fois forts et faibles. La vraie vie, cela peut être le cinéma. Mais le cinéma ne peut pas être la vraie vie. Étrange sentiment, indescriptible, que celui d'avoir vu ce film.